No Cure - I Hope I Die Here
Chronique CD album (19:05)

- Style
Hardcore/Metal - Label(s)
SharpTone - Sortie
2024 - écouter via bandcamp
Attention, attention, alerte poutrasse. Cette chronique doit prendre 4 minutes à lire en moyenne, le temps de s'écouter le premier titre de "I Hope I Die Here", histoire de partir en Alabama avec No Cure, un groupe de hardcore straight-edge formé en 2022. Ça, c'est la version courte, comme leur EP. 19 minutes, 8 arrache-couronnes en réserve, bref du vite lavé mais qu'on a de cesse de repasser car, comme le dit si justement le dossier de presse des 5 cow-boys: No Cure, "ce n’est pas seulement du hardcore" et pour le coup, ces défenseurs du xXx plus efficace qu'un Vin Diesel sous Gatorade n'ont pas tort. Le dossier de presse continue avec "c’est une lettre d’amour brute et sans filtre à l’esprit grumeleux de l’Alabama.", ça, j'ai moins capté mais je vois l'esprit. Surtout avec le grumeleux parce que No Cure, c'est effectivement de la bétonnière plus chargée en gravier qu'en eau, du coup, on est sur du ciment à prise rapide sur lequel bien des gamins viendront s'écorcher les genoux. Bref, comme disait Saint-Dimebag-Le-GOAT: "Plus il y a de gravillons, plus le son est bon!".
Un peu à la manière d'Officer Down dont je parlais récemment, le groupe propose un hardcore qui dégouline exhaustivement, des guitares jusqu'à la prod en passant par la voix mais là où Officer Down offrait un hardcore aux accointances plus néo que métal, No Cure se dévoue à un hardcore aux accointances plus death que metal. La brillance et la dynamique des guitares est absolument magistrale, c'est aérien, de la vraie mitraille qui arrive dans tous les sens, des guitares suppléées par un jeu ultra généreux avec ses harmoniques bruyantes, sa whammy martirisée et maîtrisée, ses harmonies de trolls intelligents. Aesop Mongo et Kyle Ray enchaînent les riffs qui turbo-blastent mais prennent à l'occasion leur temps avec des choses plus égrainées, plus mesurées, plus latentes cultivant une fibre insidieuse et très légèrement malfaisante. Pas de yoyo mais du roller-coaster bien dosé.
Côté vocal, c'est byzance aussi. Le grain est classique, la vénéritude beaucoup moins. Le gonze s'appelle Blaythe Steuer, un vrai nom de machine-outil utilisée sur les gros chantiers. Jouant aussi bien dans la cour des graves que celle de registre plus mediums, il a beau être aidé par ses copains parfois, il envoie tout aussi bien la sauce quand il est seul.
Côté batterie, Duncan Newey n'a clairement rien d'un newbee. Même s'il y a sûrement un peu d'édit, c'est quand même joliment propre et c'est aussi son jeu qui imprime beaucoup des vibes hardcore que transpirent la musique de No Cure. La basse, légèrement à gauche dans le mix, n'est pas en reste et participe parfaitement à la cohésion de l'ensemble dans la discrétion habituelle rencontrée dans ce style de musique. Un esprit indiscutablement métal enrobe des approches rythmiques beaucoup plus hardcore, et cela se frotte sans peine au death/grind plus velu ("Hang Me From the Bible Belt"), taquine les registres du west-coast thrash énergique ("Warcry"), s'alourdit d'un hardcore un peu beatdown, un peu bro-punk; c'est varié, complet tout en gardant une ligne directrice ultra claire.
Saisissant aussi, le côté ultra catchy des morceaux, qui rentrent tout de suite dans la tête. Alors, certes, à coup de truelle, mais les mecs maçonnent tellement bien que cette trépanation musical rafraîchira les façades du cerveau musical de l'auditeur. Ici, la violence découle de l'énergie, et pas l'inverse. On n'est pas dans la giga maxi bagarre qui cassent les dents de devants mais ça poutrasse quand même bien dans le derrière et les mecs en ont dans le coffret.
L'EP regorge de featuring, voire en dégorge vu qu'il y en a pour chaque titre. En vrac, Daniel McWhorter (Gideon), Kayhan Vaziri (Blessing et Yautja), and Matthew Hasting (MyChildren MyBride), j'en passe et des sûrement meilleurs mais que je ne connais pas. Mention spéciale à la prestation de JT Anderson qui déglingue joliment en ajoutant une saveur punk acidifiée à l'occasion de sa participation.
La prod, très ricaine, fonctionne parfaitement bien même, il n'y a pas ce côté "taillé à la serpe" avec un mixage ultrop-propre, on est plus sur du massif mais qui déborde, la fougue fréquentielle traduit bien la fougue musicale.
Avec son hardcore/metal plutôt polysémique, enrichi en mitraille, conduit par une énergie efficiente et lasuré d'un vernis "bro-band", I Hope I Die Here envoie de la buchette et ira à ravir dans le haut de toutes les bonnes playlists estampillée "modern metal/hardcore" qui se respectent et ce quelque soit la piste considérée.
On aime bien : varié mais simple, direct mais intelligent, frais mais chaud-patate
On aime moins: pour pasticher Axelle Red: "je cherche mais je ne trouve pas...un défaut qui lui va"
12 COMMENTAIRES
Pingouins le 11/04/2025 à 08:04:54
Bien sympatoche en effet ce skeud, même si je lui ai préféré Officer Down justement, ou dans un style relativement proche bien que plus mélo, ClearxCut (avec des anciens Heaven Shall Burn) ; ou alors en vraiment turbo débile à faire agoniser le dernier des neurones, BodyBox sorti y'a pas longtemps, qui est vraiment trèèèèèès con ahah
Crom-Cruach le 11/04/2025 à 13:29:11
9 pour un skeud de HxC ! Ouhla je vais écouter ça moi.
Crom-Cruach le 11/04/2025 à 13:29:57
Sinon c'est quoi le "bro-punk" ?
Moland le 11/04/2025 à 19:07:03
Un punk rempli d'eau ?
Crom-Cruach le 11/04/2025 à 20:00:32
Bon, j'ai lâché au milieu du 4ème titre tellement il n'y aucune personnalité. Désolé.
Crom-Cruach le 11/04/2025 à 20:04:08
Après, j'aurais du me douter, aussi, car je ne connais aucun groupe cité dans la chro.
Crom-Cruach le 11/04/2025 à 20:06:46
"et cela se frotte sans peine au death/grind plus velu ("Hang Me From the Bible Belt") : mais tellement pas !!!!!!
Aldorus Berthier le 12/04/2025 à 08:47:53
@Cromy Jsuis allé écouter le morceau en question avec l'idée de dire que t'étais quand même un peu dur... Mais crotte de bique t'as pas tort 😶
Aldorus Berthier le 12/04/2025 à 08:49:24
Cela dit t'es un peu dur quand même ; l'est pas dégueu non plus c't'album !
8oris le 12/04/2025 à 12:30:49
D'où le "se frotter". Le death/grind en 2025, ça tape large...Entre Misery Index et Cattle Decapitation, il y a tout un monde où bien des groupes estampillés "modernes" y piochent des influences; ce me semble être le cas de "No Cure" ici.
Accordez moi au moins le "velu"! 😅
Le "bro-punk", c'est l'idée que les musiciens se connaissent très bien et qu'on ressent cette alchimie à travers l'interprétation, l'énergie d'un morceau ou d'un album.
Crom-Cruach le 12/04/2025 à 16:26:05
Alors oui c'est poilu sans nul doute.
Aldorus Berthier le 12/04/2025 à 17:34:02
@8oris J'te l'accorde quoi qu'avec circonspection, la pilosité faciale des membres du groupe ne s'accordant que difficilement avec cet adjectif :p
AJOUTER UN COMMENTAIRE