O! the Joy - Zen Mode

Chronique CD album (45 minutes)

chronique O! the Joy - Zen Mode

A l'écoute de "Zen Mode", premier album des gars de O ! The Joy, j'ai eu du mal à décrire ce que j'écoutais, puis à comprendre où voulait en venir les musiciens. Sorte de condensé très tassé (trop ?) de ce que la musique offre actuellement, ce cd est un OVNI musical à milles lieux des sphères classiques de la musique.

 

Artistiquement, c'est le grand jeu que nous sort O ! The Joy. Aucune limite créatrice n'a été imposée vraisemblablement et le combo s'en donne à cœur joie dans la création. Ca part dans tout les sens et tout le temps. Le quatuor remplit l'espace à coups de guitares typiquement math-rock, extrêmement mises en avant, balançant des riffs d'inspirations psychédéliques et Zappatistes à l'extrême. La batterie adepte de la polyrythmie montre que même l'élément le plus métronomique d'un orchestre peut être déréglé et partir dans toutes les directions. Le chant quant à lui oscille entre lamentations parfois émo, et retrait typiquement lofiesque s'essoufflant sur des mélodies popisantes. Bref, un fourretout monumental d'où ne sort pas toujours des morceaux extraordinaires.

 

Foutrement expérimental, ce cd a aussi un sentiment d'inachevé. Car à force de trop vouloir superposer les genres le groupe a oublié de les transcender ne serait-ce qu'un peu. Résultat, on a l'impression d'écouter un best-of de ce qui se fait actuellement dans le rock expérimental, un LEGO musical géant où s'imbrique les genres.

 

Souvent pénible, et cela à cause notamment d'un jeu de guitare relativement masturbatoire, "Zen Mode" réserve tout de même quelque morceaux de choix à se mettre sous la dent. On retiendra le popisant "Under the Radar" ou le final "Zen Mode". Final où le groupe semble enfin avoir trouvé sa voix et balance un titre génial. Sinon, les autres morceaux sont pleins de bonnes idées mais bien trop souvent étouffées dans l'œuf…et c'est frustrant à la longue.

 

Au final, O ! the Joy propose un premier album certes très créatif, mais horriblement indigeste et frustrant. L'auditeur est toujours à attendre le moment où le groupe va décoller, et malheureusement cela n'arrive que sur le dernier titre. Cet album prouve bien que trop de créativité et de technique tue la créativité et la technique.

photo de DreamBrother
le 05/01/2009

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