Pest - The Crowning Horror

Pest…voilà encore un nom qu’on entend traîner de ci, de là, qui nous pond un album tous les 36 du mois et qui, pourtant, a réussi à se creuser un nid au sein de la scène Black.
Forcément ils sont Suédois, donc plus crédible d’entrée de jeu. S’ils avaient été marseillais, j’aurais réfléchi deux secondes avant de lancer l’album. Oui, je fonctionne à l’apriori !
Je n’en avais pourtant aucun sur ce groupe, car à part avoir croisé son nom parmi la multitude je ne m’étais jamais attardé sur leur cas…

Alors allons-y gaiement, et voyons si les mecs avaient plus d’inspiration pendant la compo qu’au moment de choisir le nom du groupe (et PAF !)…

Après une petite intro d’arpège lancinant, juste histoire de nous accueillir dans la brume à l’heure des funérailles, on se retrouve face à un visage caché par la mort (je ne suis pas particulièrement fier de cette transition)… Bref, on attaque la couenne à pleine dent avec un Black’n’roll très typé suédois, rugueux et aussi groovy qu’une chaîne de tronçonneuse rouillée. On est dans un jus entre les récents Darkthrone, Taake ou Craft (pour ce côté mélodique très suédois et toujours bien fisselé), avec certains morceaux bien plus proche du rock indé que ces derniers, comme sur «Devil’s Mark» où on a clairement le sentiment d’un combo de rock garage se mettant au black (ou l’inverse…).

Je trouve ça d’ailleurs méchamment mou du gourdin lorsqu’ils tombent trop dans le rock… Ils ont pourtant toutes les qualités de composition, mais le titre précité (et plusieurs autres moments) est vraiment trop guimauve pour un groupe de leur trempe ! C’est aussi que les mecs se la jouent RAW jusqu’au bout, avec donc l’enregistrement qui suit : une bonne prod bien crue, à l’ancienne, sans artifices aucun, si ce n’est pour aller renforcer l’ambiance froide et caverneuse. Le souci est que ça manque de patate par moment… après on rentre clairement dans les choix identitaires du groupe…

J’ai tout de même eu beaucoup de mal à rentrer dans cet album de par cette prod que je trouve faiblarde, tout en collant bien au style... Mais après plusieurs écoutes, je me suis fait au son garage des suédois et il en ressort un album très bien composé, bourré de bonnes accroches mélodique, bien qu’il me manque un côté percussif et furieux… C'est pourquoi je garde tout de même un faible pour les groupes précités qui savent, un peu mieux, mettre en valeurs leurs talents !

Alors que sur des titres comme « Thirteen Chimes » ou « The Crowning Horror », où l’instrumental est bien garni, c’est justement grâce à cette prod que tout le courant passe ! Et c’est sur ces titres que le groupe m’a converti à sa cause… Je conclu donc en disant que The Crowning Horror est un très bon album de Black’n’roll écorché et intègre jusqu’à la moelle, heureux celui qui se chope la version vinyl !

Domain-of-death

le 31/10/2014