Pin-Up Went Down - B-Sides

Chronique mp3 (17:22)

chronique Pin-Up Went Down - B-Sides

En France, ils sont deux – ou s'ils sont plus, c’est que les autres sont bien cachés. Deux représentants du metal iconoclaste, foufou, liii-breuh-Max, avec un merveilleux bouquet de cordes vocales féminines aux manettes: Akphaezya et Pin-Up Went Down. Avec chacun une forte personnalité, unique, proéminente, ainsi qu’une aura (et de justes prétentions) internationale. Et j’avoue que j’ai beau conchier le chauvinisme, l’idée que de tels zigotos s’ébattent dans nos provinces me ferait presque comme un petit pincement de fierté, là, dans le coin où c’est mou.

 

Ah tiens mais, dites-voir: il n’y aurait pas marqué « Autoproduction » en bas à gauche là ? Et puis « mp3 », juste sous le player – à gauche lui aussi ? Comment donc ? La malédiction du nawak metal aurait-elle encore frappé, privant à nouveau des artistes insolemment talentueux d’un soutien pourtant mérité, ceci à cause de la criminelle frilosité de l’industrie discographique ?

 

Groumpf... Mais abandonnons là la dimension sociétalo-pamphlétaire, et croquons plutôt ce B-Sides à pleines dents.

 

Pour vous expliquer quand même un minimum le pourquoi du comment, sachez qu’à l’heure qu’il est, nous aurions déjà dû pouvoir nous nettoyer le dedans des oreilles au son de Perfreaktion, 3e album longue durée du groupe. Sauf que retard, délais, problèmes, j’peux-pas-j’ai-piscine… Autant d'impondérables qui allaient pour quelques mois de plus nous forcer à ronger notre frein. Sauf que cette activité est tout à fait contrindiquée par tout bon dentiste ou garagiste qui se respecte. Soucieux de la santé comme de la sécurité de leur fans – et Noël approchant à grands pas –, Aspholexis ont donc décidé (ça va plus vite dit comme ça…) de sortir la barbe blanche, la hotte et les grelots pour, juchés sur leur traîneau tiré par un superbe attelage d’escargots volants, balancer dans nos cheminées une pleine poignée de titres inédits empaquetés dans un joli paquet-cadeau MP3. Sympa non ?

 

Qui dit « inédits » peut vouloir dire « nouvelles compos », comme « morceaux écartés de la tracklist de l’un des albums précédents » (...ici, il s’agit un peu des 2), et donc – dans ce dernier cas – « qualité moindre ». Qui dit Pin-Up Went Down dit qualité supérieure. Associez les 2 prédicats: il en ressort B-Sides, gourmandise délectable à la tonalité un p'tit poil différente de ce à quoi on était habitué, mais proposant largement de quoi patienter quelques mois de plus.

 

Puisqu'il ne s'agit que de 5 titres et que vous avez le temps, causons. « My Never Heard » est un morceau délicat, frissonnant, fragile presque. Son dénuement – qui met tout particulièrement en valeur la voix d'Asphodel – et son intensité allant crescendo – mais n'atteignant aucun véritable lâcher de vapeur libérateur – en font une introduction parfaite... Qui nous laisse dans l'attente. C'est donc chauds-bouillants que l'on accueille « Irrelevant Waste » et son démarrage au riffing typé « metal moderne ». Et rapidement arrive le 1er grand panard de l'EP, la diva nous gratifiant d’ingénieuses lignes mélodiques idéalement soutenues par une batterie sur la brèche. Du pur Pin-Up Went Down comme on l'aime, fourmillant, alerte et offrant un panel vocal proprement Tour-de-Babelesque. Arrive ensuite le morceau de choix, « Add As Fiend ». Démarrant sur un riff thrash/death joyeusement venteux chevauché par un chant sautillant, le morceau se positionne en plein dans le registre génialement foufou dont nous sommes friands, l'un des summums du rhââ-lovely étant atteint lors d'une poussée ragga-soul'n'B de toute beauté. Puis « Ego ego ego » débarque, et commence par nous mettre le nez dans une gadoue particulièrement caoutchouteuse avant d'embrayer sur  un conte de fée plutôt lugubre, bien qu’éclairé de « Gimme gimme oooooh, gimme gimme some mooooore ! » gouleyants, ainsi que de quelques embardées de gratte bien thrashy. Début de l’extinction des feux... Mais pas d’au-revoir avant un « Sun XP » plus intimiste, plus dépouillé, d’ailleurs pas si éloigné que ça d’une ballade à la Evanescence. Une outro tout en douceur quoi – même si Alexis vient se racler la gorge à la râpe à fromage le temps d’un dernier coucou.

 

OK, B-Sides n’est pas l’opus de Pin-Up Went Down que vous calerez sur la platine pour faire danser à la St Sylvestre. Ce n’est pas non plus celui que vous confierez à votre petit frère pour planter en lui l’hameçon qui l’amènera vers le reste de leur discographie. Pas que cet EP soit mauvais – que le Grand Cric te croque vil blasphémateur ! – mais quand on aime le groupe pour son exubérance groovy et sa folie communicative, 2 titres sur 5 (« Irrelevant Waste » et « Add as Fiend » donc), ça laisse sur un léger goût de trop peu.  Sauf que pour patienter jusqu’à l’arrivée de Perfreaktion, c’est beaucoup plus que pas de titre du tout. Alors on ne perd pas de vue que B-Sides est constitué avant tout de « faces B », on dit merci Adèle et Aspholexis (j’aime bien…), et on salive en attendant les « faces A » de ce 3e album au nom qui fait salement fantasmer.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteB-Sides est un EP dont le nom, le format et les circonstances de sortie nous laissaient entendre que la qualité ne serait pas au niveau des albums « réguliers ». Et pourtant, s’il est moins exubérant et affolant que ceux-ci, il offre un très bon moment de nawak metal classieux.

photo de Cglaume
le 07/12/2012

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