Poil - Brossaklitt

Chronique CD album (57:48)

chronique Poil - Brossaklitt

« Crétrébrétrébré: frotte une brique à ta bizite. La stagemou dans le moute qui broute le bouti de ta brue, de ta bébé Bébrue. Dans la bébé Bébrou de ton cucul qui mousse. Cule un mout’, cule un mout’, cule un mout’. Brosse le poussy de ta psy qui te traque-trique trac. Trébrétrébré: frotte une brique à ta bizite. Masse le bouddha qui farfouille et se glisse dans ton U. Oh la la mais ça veut rien dire alors. Lapin compris. »

 

Là.

Honnêtement je ne vois pas trop ce qui pourrait mieux résumer l’univers de PoiL que cette tirade extraite de l’interlude « Introklitt » (tu la sens ma grosse allitération en dentales?) et ânonnée par une sorte d'Audrey Tautou ayant sombré dans les profondeurs canabyssales. D’autant que non seulement cela donne un bon aperçu de la couleur thématique et des « textes » de Brossaklitt, mais cela constitue également une mise en bouche pertinente pour aborder la musique pratiquée par ces Docteurs ès-pétage de plomb. Car non contents de pratiquer un math-rock foutraque proche parent de Ni et Ultra Zook, nos lyonnais se sont spécialisés dans la niche de la sexologie pygmée enseignée en Nawaklangue. Enfin c’est ce que j’ai cru deviner au cours de mes écoutes répétées de cet opus opiacé. Non parce que c'est pas comme si c'était clair comme de l'eau d'roche c't'histoire...

 

Démarrant l’opus sur ce qui semble être un hommage fervent / un plagiat éhonté du début du Charlie de Melt-Banana, nos amis velus s'engouffrent ensuite dans leur propre monde, entre trépidations incessantes, polyphonies de skonss grivois, rythmiques en perpétuel déséquilibre, passages électro 8bits improbables, délires cartoon (déssinés par Crumb, le cartoon) et mille-feuilles sonore fourmillant. Le groupe plaira donc en priorité à une population d'amateurs des Ultra Zook et Ni précédemment évoqués, ceux-ci devant par ailleurs ne pas avoir peur de s’enfiler dans les feuilles des monolithes épileptiques de plus de 10 minutes... Ce qui n’est pas donné à tout le monde, vous me l'accorderez.

 

Sauf que PoiL pratique également l’art de l’aération salvatrice et inspirée, dans un style que l’on pourrait parfois rapprocher des criques joyeuses de l'archipel And So I Watch You From Afar. La bougeotte hystérique et les sonorités rétro-électro font également penser à Pryapisme, sans parler du long trip « Pikiwa » qui traverse les terres de Chrome Hoof et Sebkha-Chott. Les chochottes pourront quant à elles se replier sur « MAO » et sa version PoiLienne du répertoire de Daft Punk: comme quoi notre trio n'a pas oublié ceux que le mal au crâne risque de guetter à mi-parcours. Même au sein de « Goddog », après avoir passé les hoquets barbelés initiaux, on finit par atterrir sur une espèce de math-pop-rock cotonneuse qui peut s’avaler sans forcément avoir à faire descendre la bête à l’aide d’un verre de whisky.

 

Alors OK, les morceaux de Brossaklitt font un peu beaucoup dans le manque apparent de structure et l’hyperactivité vocale, sans parler du fait que les gros nez rouges qu’ils arborent au bout de leurs appendices naseaux et pelviens rebuteront les coincés du kiki et du kikoolol. Mais crénom, que tout cela est jouissif! Et impressionnant. Et débilement génial. Et bondissant.

Et nom d'une pipipe: en concert ça doit démouler du Fraggle Rock à la Clé de 12 un tel bousin!

 

Je n’aurais donc qu’un conseil – en dehors de celui d’écouter l’album via le player affiché à la gauche de votre écran: METTEZ VOUS TOUS A POIIIIIIIIIL!!!

 

« … Sacoche, sac-sacoche, sacoche… Sacoche! »

 

PS: si vous aimez les poils longs et soyeux, sachez que l'album est dispo en version double vinyle ici.

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: au concours d’épilepsie spasmodico-cartoonesque, Brossaklitt gagne d’un bon poil face aux dernières productions des cousins Ni et Ultra Zook. Et comme ce nawak math rock nous parle de cul dans une langue qui fleure bon les champis et les épisodes de Chapi Chapo, forcément, on adhère!

photo de Cglaume
le 25/09/2014

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 25/09/2014 à 20:23:46

J'ai mis en pause le "A Dissident" de VICTIMS pour écouter... et j'ai rien compris du tout.

cglaume

cglaume le 25/09/2014 à 21:14:29

:D

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