Pupille - Himnos olímpicos
Chronique Maxi-cd / EP (41:09)

- Style
Post-rock instrumental - Label(s)
BCore Music - Date de sortie
6 novembre 2005 - Lieu d'enregistrement High Gain studios
- écouter via bandcamp
C'est vrai qu'on parle beaucoup de pays nordiques pour tout ce qui est death ou black, enfin tout ce qui, globalement, est violent et technique, on parle des U.S.A pour le metalcore ou plus pour le H*C chaotique, de l'Angleterre pour sa scène pop foisonnante, quoique pas toujours intéressante (quoi j'ai dit Franz Ferdinand là??), de la Belgique ou de la Hollande pour le HardCore oldschool plein de moshs et de moulinets de bras, et j'en passe bien sûr. Bref, beaucoup de pays semblent avoir une certaine propension à sortir d'excellents groupes dans un style particulier, et quid de l'Espagne là-dedans me direz-vous? Et bien ils avaient le ska... Mais bon, croyez bien que le point de vue très réducteur de ce début de paragraphe (et qui n'est pas le mien, je vous rassure) n'est que prétexte stupide à introduire une bande d'Ibères qui officie dans un style que l''on entend pas résonner habituellement dans ces contrées. Je m'explique: on parle ici de Pupille, jeune groupe barcelonais qui en est à son 3e méfait avec ce Himnos Olimpicos et qui officie dans un post-rock instrumental, genre qu'on entend rarement bercé par une douce voix hispanique, il faut l'avouer.
C'est à Overcome Rec. qu'on doit la disponibilité de ce jeune groupe en France, signé chez Bcore rec. chez eux, la distribution made in France est désormais chose faite pour eux et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils méritent largement d'être reconnus hors de leurs frontières...
C'est plongé dans une douce conversation de guitares arbitrée par une basse et une batterie assez groovy que l'on débute le voyage à travers les différents hymnes et marches que nous propose le combo espagnol; montée en puissance puis retombée dans un calme tout relatif. Les mélodies se succèdent et ceci sans l'appui d'aucune voix, seuls les instruments parlent et ils suffisent à nous emporter avec une facilité qui laisse songeur, un peu à la manière d'une mélopée des Red Sparowes. La 'marcha I' qui suit nous ramène à des ambiances un peu plus enjouées (pop?) et moins éthérées, un genre d'indy rock ensoleillé par les plages de la Méditerranée en schématisant ultra grossièrement (et je m'en excuse d'ailleurs). L'hymne II, quant à lui, pourrait être le fond sonore parfait pour un titre screamo, c'est tout juste si je n'entends pas des hurlements issus de mon propre cerveau se superposer avec cette mélodie triste, ça c'est pour le premier tiers du morceau; le reste étant un beau foutoir de décibels comme les affectionnait les Sonic Youth, avant de repartir sur des riffs différents mais tout aussi géniaux, on y trouverait un petit peu de Pelican que ça n'étonnerait personne... La marche suivante continue dans le même registre, c'est-à-dire très aérienne, tout en répétition pour sa première moitié avec une montée toute en douceur pour finir sur un rythme un peu plus appuyé histoire de vous faire quand même bouger votre petite tête. N'étant moi-même pas ultra familier avec l'univers des groupes post-rock je dois dire que ce que nous propose Pupille est décidément excellent, car touchant (la fin du 3e hymne est tout simplement magnifique) et diablement bien exécuté. On termine cet Himnos Olimpicos comme on l'avait commencé; avec un titre assez Red Sparowesien - tout en gardant une identité propre et très prononcée, entendons-nous bien - qui vous emmène très très haut vous vider la tête et Dieu que c'est bon, on a même le droit a certains effets plutôt psychédéliques qui renforcent d'autant plus cet effet d'évasion intérieure, et cela couplé à des boucles, qui ne vous lâchera jusqu'à la fin du titre...
Pour une découverte, c'est une bonne découverte que nous balancent dans l'hexagone les gars d'Overcome. S'ils pouvaient arpenter tout l'Europe pour en ressortir des bijoux tels que Pupille ça nous rafraichirait bien l'esprit, et ça éviterait de gâcher du talent à rester inconnu pendant des années avant d'être connu juste après un split comme cela arrive si souvent, malheureusement...
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