Pyrecult - Voluntary Serfdom
Chronique CD album (16:55)

- Style
Blackened hardcore - Label(s)
Knives Out Records - Date de sortie
17 November 2024 - Lieu d'enregistrement Tallman Studio
- écouter via bandcamp
Tout bon fan de grind, crust, powerviolence et autres de leurs dérivés blackened possède cette qualité innée de savoir prendre son mal en patience. S’il ne s’agissait que d’apprendre à profiter de LPs aux durées proches d’un single de post-metal… Faut en plus que tes gonzes, là, ils ne sont même pas capable de composer 15 pauvres minutes de zik décervelée en moins de quatre ans. Et encore je suis gentil en pensant à des feignasses comme Sublime Cadaveric Decomposition, Nails ou encore Earthburner… Après ne soyons pas mauvaise langue ; c’est vrai qu’enchaîner cuite sur cuite sur son lit de dégueulis sauce tomate on peut pas dire que ça fasse avancer le schmilblick pour aligner deux partitions avec un minimum de cohérence.
Pyrecult, c’est encore pire : un petit peu plus d’onze ans qu’ils existent, les loustics, et même pas foutus de sortir plus de trois EP dans l’intervalle. Je veux bien que la maturation ce soit important dans le processus de création ; cela dit, mal conservé, même le plus grand cru de Romanée-Conti peut finir par tourner au vinaigre… L’avantage avec les grindeux, c’est que bien rares seront ceux capables de faire les difficiles pour se mettre la tête à l’envers.
Voluntary Serfdom, en l’occurrence, pue le picrate frelaté au dernier degré. Mais le picrate frelaté au dernier degré dont on fait les hypocras dignes des gueules de bois festivalières les plus mémorables. Les breakdowns les plus vertigineux (« Chains ») y côtoient une avalanche de dissonances rauques dignes de l’accouplement compulsif et indistinct entre Wolfbrigade et See You Next Tuesday. Une ribambelle de pesanteurs rythmiques assemblent « World Ablaze » en autant de riffs de plusieurs kilotonnes comme autant de parpaings dérouillés dans ta gueule.
Pyrecult se complaît dans l’art du mosh part le plus lourd, forgé dans une confiture de sang et de boyaux étalés sur les deux minutes de « Breather » comme dans le riffing massif de « Voluntary Serfdom » évoquant Kickback dans son paroxysme de gravité le plus débridé. Voire dans les tonalités industrielles les plus sombres que peut invoquer La Division Mentale (« Oblivion »).
Ne manquent en fait, dans le cocktail ainsi proposé, que les trois-quatre clous de girofle susceptibles de faire éclater les papilles que Pyrecult se complaît à titiller. Une opération délicate à la mesure de la complexité de ce que représente la science du dosage. Ce qu’en tout cas le groupe parvient à imposer en live malgré la promiscuité de leur espace scénographique. Serait pas temps de pimenter un peu la sauce en tentant de mixesteriser le LP qui devrait s’imposer, les aminchigos ?
4 COMMENTAIRES
Pingouins le 11/02/2025 à 16:10:00
Fort sympathique ce culte du feu, notamment 'Chains', meilleur morceau du disque je trouve, y'a des trucs qui m'ont rappelé Burner ou Telos, et ça c'est chouette.
Par contre je trouve également qu'il lui manque le ptit truc en plus, et donc je suis assez raccord avec ta note aussi.
Pingouins le 11/02/2025 à 16:10:42
Dans le style, écoute Kalpa d'Athènes aussi, c'est vraiment super.
Aldorus Berthier le 12/02/2025 à 11:34:39
Thanks pour le namedropping camarade !
Chab le 24/02/2025 à 14:24:59
Très fan de cet EP de mon côté. Et clairement, "Chains", c'est la claque. Vraiment dégoûté de ne pas avoir pu faire leur date avec No Relief !
AJOUTER UN COMMENTAIRE