Resumed - Alienations

Chronique CD album (41:18)

chronique Resumed - Alienations

Un rapide coup d’œil dans les archives du présent webzine devrait vous convaincre que – comme la plupart des amateurs de growl’n’roll – on est carrément fans de l’œuvre de Chuck Schuldiner par ici. Par ailleurs le nombre relativement conséquent d’articles vantant en long, en large et en travers les mérites du swedeath qui colle aux bottes d’Entombed devrait vous amener à la conclusion que, non, il n’est pas forcément besoin d’être un foudre d’originalité pour atteindre le cœur des affreux jojos de la CoreAndCo team.

 

Là, ces rappels devraient permettre de mettre en perspective les propos qui suivent – juste là, quelques gros pixels plus bas.

 

Maintenant penchons-nous sur le cas Resumed. Accompagnés de leurs compatriotes de Gory Blister et d’Illogicist, ces italiens semblent bien partis pour fonder le Groupe Latin des Adorateurs Nostalgiques de Death (le GLAND, voilà, c’est ça). Parce qu’Alienations, leur 1er album, n’est rien d’autre qu’un ramassis de plans copiés-collés à partir des albums que le groupe floridien a sortis au début des années 90s – Spiritual Healing, Human et Individual Thought Patterns, pour ne pas les citer. A un tel point qu'initialement j’étais parti pour vous faire une cartographie complète des nombreux plans ici vampirisés, avec à ma gauche les titres et les chronos italiens, et à ma droite les Tables des Lois Schuldineriennes – références aux chapitres et versets correspondants inclus. Ça aurait frappé les esprits. Mais sur un album de plus de 40 minutes, j’en aurais eu pour des plombes tant il n’y a que ça partout-tout-le-temps. Le moindre break, le moindre riff, le moindre placement vocal: « Death » est tatoué à l’encre indélébile sur chacune des 8 compos du présent album.

 

Bon c'est vrai, vous pourriez me dire que Daniele Presutti – le guitariste/chanteur du groupe – évoque plus souvent Patrick Mameli (Pestilence) qu'El Chuckissimo. Mouais, admettons. Sauf que ses intonations, son débit, son sens du placement transpirent la dévotion Schuldinerienne. Quand je pense que la fiche promotionnelle parlait de « old-school technical death metal [… jusqu’ici OK, le grain sonore est en effet bien old school, moins lissé que le Death pur jus] with jazz [OK…], fusion [hein?], funk [PARDON??] and latin music [MAIS ALLO QUOI …??!!]… ».

 

« Le petit cglaume attend le funk et les musiques latines à la réception de CoreAndCo. Je répète: le petit cglaume… »

 

Allez, au début de « Predicting The Future », je veux bien faire l'effort de discerner une touche un peu singulière, un déhanché un peu inhabituel, plus ensoleillé que ce qu'offre le climat floridien standard. Mais c’est bien la seule concession qu’on peut faire à ce douteux discours promotionnel de marchand de carpettes sans foi ni loi. Tiens allez, grand prince: puisqu’on est sur ce morceau, on signalera quand même un lead de basse qui, vers 2:50, apporte une touche un peu décalée. Du coup il est dommage que la prod’ ne soit pas tout à fait à la hauteur.

 

Mais plutôt que de continuer à s’offusquer vainement, faisons notre chemin l’air de rien jusqu'aux alentours du point final... Et concluons: si vous êtes un collectionneur compulsif de tout ce qui touche de près ou de loin au « son Death », Alienations vous tapera à coup sûr dans l’œil. Par contre, pour le gros des troupes chevelues, il vaudra mieux se cantonner à l’original et ses compos construites comme autant de chefs d’œuvre d'[horlogerie / joaillerie / confiserie] métallique, plutôt que de perdre du temps et de l’argent avec ce plagiat réchauffé et sans génie.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: avec Alienations, Resumed ne se contente pas de faire dans le simple hommage à Death. Là, on peut carrément parler d'adoration buccale (… et pas forcément de qualité Premium, la fellation: là on sent les dents!)

photo de Cglaume
le 12/01/2015

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