Sipping - La fin d'une ère

Chronique CD album (50:00)

chronique Sipping - La fin d'une ère

Bordel mais Keçkispasse ? 

Pochette qui présente un paysage urbain : y'aura donc du rap. Ok.
Première piste : prose déprimante, un peu lourdasse d'un personnage qui ne tardera pas à crever sur une planète qui est gravement partie en couille. Ajoutée au titre : "Fin d'une ère", on peut songer à un album concept apocalyptique.

Et là, quel effroi !

 
"E.T.U.P" lance la partie musicale : les plus remarquables esprits auront retrouvé le terme "pute". Les autres auront entendu à la fin du morceau un gars dire "bâtard" et cracher un molleton sur la mousse du micro du studio d'enregistrement.
La piste suivante parle de nichons.

J'adore l'apocalypse, les boobs, les gros mots et insultes. Mais putain, où veulent-ils en venir bordel de merde ?
Leur intro et outro poque pour l'auditeur lambda : c'est lourdement écrit. Mais la vraie question est : pourquoi ? Rien ne justifie ces 2 minutes au milieu des 36 minutes...qui n'en demeurent pas moins agréables. Pas toujours plus sensées, mais sympas.
Parfois clichées : les gars ne peuvent pas s'empêcher de foutre un interlude qui ne sert à rien, l'album est court et il n'y a pas de fil conducteur.

 

Puis surtout, il n'est pas sensé de faire du rapcore en 2015 comme Enhancer en 2001. La référence est d'ailleurs saluée avec "Comeback" dans l'inévitable titre un peu branlette (auquel on peut partiellement ajouté "Fin d'une ère") où le groupe parle de lui. Sauf que les mecs ne sont pas totalement cons, ils calent du death / crabcore en plein milieu de ce néo revu et vraiment revisité. C'est tout de suite plus moderne et pas dégueulasse pour autant.
Niveau écriture avec "ETUP" et "Boobies", les sujets n'atteignent pas le niveau culturel d'un 6ème SEGPA, dans lequel je me retrouve pas mal, puis l'écriture est amusante, vivante et pète vraiment bien à l'oreille. Elle évolue à mesure que l'on avance, mais n'atteint pas des sommets philosphiques. Mais là n'est pas le but. 
S'il est question de mots, ils semblent n'être qu'un prétexte à chauffer une fosse excitée par toute décharge de décibels.

Du coup, la question musicale devient flatteuse pour les gars.
Outre le mélange vocal, avec cette référence EnhanceR (chant rap avec parfois un Fred Durst style sur "Mon temps") / chant un peu plus "raggagras"), s'ajoute un chant clair, metallisé, un truc bien foutu avec de belles lignes finaudes aux côtés d'autres plus directes.
Le côté dans ta gueule est instrumental avec ce néo-métal très lourd. Grosses guitares et tout le bordel : tout ce qu'il faut avec des changements de rythme (avec même de timides mini-blasts  épileptiques) et un riffing parfois un peu thrash, hardcore, souvent néo, parfois rock US ou crabcore comme déjà sus-cité.

 

Tu m'crois ou pas, mais ça en fait un album pas chiant du tout. Evidemment, il faut accrocher un minimum à ce métal urbain, mais c'est carré, bien fait. Inévitablement, il y a des trucs qui font un peu concons (intro/outro, le titre masturbatoire, certaines paroles etc.) mais on se prend une giflette  en studio qui ne donne qu'une idée de la potentielle "grosse tarte" en live. 
C'est peut-être le bordel, pas toujours pertinent, mais fichtrement bien foutu et agréable à écouter. Alors, comme me disait un ami fan de ce genre de trip musical en 2001, dans son vocabulaire malheureusement toujours vivant : "ça fait zizir cousin".

photo de Tookie
le 17/06/2015

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