Something Involving A Monkey - Canceled
Chronique CD album (59:51)

- Style
US Nawak Metal - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
7 octobre 2022 - écouter via bandcamp
C’était au milieu des 10s (c’est comme ça qu’on dit, non, pour la décennie 2010-2019 ?). En cette lointaine époque, l'omniscient Dieu WWW nous susurrait régulièrement à l’oreille de nouveaux noms de groupes qui, dans la suite de Crotchduster et Big Dumb Face, incarnaient un « Wayne's World Nawak Metal » à l’absence de finesse complètement assumée. Psychostick, The Global Warming Extravaganza, Jahmbi, Gargamel!, Circus of Dead Squirrels, Downtown Brown… La liste est moins courte qu’on pourrait le penser ! Rythmiques et riffs poilus trempant plus ou moins dans les codes Hardcore, ricanements gras de bandes d’ados attardés, clavier cartoon en carton et ressorts de joyeux zébulons, thèmes et artworks loufoques, saynètes bouffonnes incrustées au chausse-pied au sein de compos déglingos, blagues au ras des zob-et-pines (plutôt des « dick-ass-n-tits » dans le cas présent) : les codes étaient invariables, les signes d’appartenance au clan wadefôck tout sauf ambigus.
Avec Dive Into The Great Blue Waffle (2015), Something Involving a Monkey cochait allègrement toutes ces cases. Sauf, malheureusement, celle de la « petite touche en plus » qui distingue les Desproges des Bigard et place quelques rares groupes (Circus of Dead Squirrels et Downtown Brown par exemple) au-dessus du lot. Sympathique mais assez laborieux, l’album nous avait fait passer un relativement bon moment tout en ne laissant aucun doute quant au fait que celui-ci finirait à côté de l'Arche d'alliance, dans un carton poussiéreux au sein du casier 86 de l’étagère N15 de l’allée 22 du hangar des objets perdus et à jamais oubliés. En conséquence, n’ayant pas posé sur le groupe de traceur destiné à espionner ses agissements futurs, j’ai complètement zappé la sortie de son 3e album, Trick or Treat, sorti deux ans plus tard.
On s’en remettra…
Pour fêter leurs 12 ans d’existence et attirer un max de lumière sur leur 4e bébé, les Américains ont décidé de se sortir les doigts et de frapper fort en orchestrant eux-mêmes leur propre lynchage en ligne. Commentaires négatifs ajoutés sur la vidéo Youtube de « 2A », chroniques bidons descendant la nouvelle cuvée, parodie de communiqué émanant de leur label pour annuler la sortie de l’album : les zozos ont minutieusement organisé les conditions d'un mini-buzz autour de l’opportunément intitulé Canceled. Alléchés nous fûmes donc, malgré un premier extrait potable mais loin de provoquer un quelconque coup de foudre. Bilan ? Eh bien les choses n’ont pas foncièrement changé depuis notre dernière rencontre. Cette fois encore l'objet du délire s'avère assez rustaud, délicat comme une 3e mi-temps chez des ultras, et d’un niveau de détail dans les finitions n’évoquant qu’un qualificatif : sévèrement débraillé. On remarque par ailleurs assez vite que, sept ans plus tard, le son n’a pas beaucoup évolué : l’enregistrement – réalisé à la maison, forcément – semble ne même pas avoir bénéficié d’un mastering.
... Oui mais n’est-ce pas dans la vase la plus saumâtre que le tamis des chercheurs d’or débusque les pépites ?
Parfois, oui. Mais le Playskool Nawak Metal ici pratiqué (on serait également tenté de parler de « Redneck Nawak Metal », mais le groupe ne semble pas forcément pro-Trump) ne révèle pas des tonnes de brillants cailloux. On retiendra quand même « It’s Not Funny », piste archétypale relativement inspirée, dont le refrain carrément bovin finit par rester dans le crâne. « Ye Faceless Dick » également, qui swingue et enfile un costard de clown claquant des doigts pas loin du bac à sable de Downtown Brown. Ainsi que « Someone Worse Than Me », dont le thème rétro-électro simple mais efficace finit par convaincre. C’est qu’au final ils sont attachants nos gaillards, malgré leurs gros sabots (… les affreux pratiquent cette fois encore la « trompette buccale ». Non mais franchement…) et cette sale habitude de laisser traîner trop longtemps des morceaux qui n’en ont pas franchement besoin (plus de 8 minutes pour un « Confirmation Bias » laborieusement conclusif !). Alors on essaiera de ne pas trop plomber leur carnet de notes en leur accordant la moyenne plus une petite rallonge. Il faut savoir être généreux pour encourager les cancres de bonne volonté… !
La chronique, version courte: pas question que Something Involving a Monkey dévie de sa trajectoire ! Sur leur quatrième album, les Américains pratiquent en effet toujours ce Nawak Metal à gros sabots, attachant mais très peu sophistiqué. Peu de chance, donc, que Canceled attire la lumière des projecteurs sur leur Cleveland natal. Par contre, pour jouer au poker avec des potes sur une table recouverte de canettes, de manettes souillées de gras et de boites de pizza vides, ça peut franchement le faire…
3 COMMENTAIRES
noideaforid le 27/12/2022 à 18:50:35
Genre d'album que tu fais écouter à tes potes mais qui ne connaissent pas trop la nawak.
J'ai jeté une oreille sur l'album les transitions nawak sont mal mise. La sauce prend pas...
Les guitares sonnent comme dans la musique de Destruction Derby 2 sur ps1. Trop de tri à faire pour trouver une source nawak plaisir dans l'album. Mais il y'a du potentiel
cglaume le 27/12/2022 à 19:32:59
Deuxième album (pour moi), deuxième essai… et toujours « peut mieux faire »
Pingouins le 27/12/2022 à 19:49:33
Au niveau de la pochette notamment, une des pires de l'année sur le zine ahah :D
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