Street Dogs - State of Grace

Chronique CD album (35 minutes)

chronique Street Dogs - State of Grace
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, sachez que Street Dogs est emmené par le leader charismatique Mike McColgan. Impossible de citer son nom sans faire référence aux Dropkick Murphys, puisqu'il en a été le tout premier chanteur. A ses côtés, on retrouve Johnny Rioux, ancien bassiste de Roger Miret and the Disasters, rejoint depuis 2004 par Marcus Hollar à la guitare et Tobe Bean III à la rythmique, sans oublier Paul Rucker qui a succédé en 2007 à Joe Sirois (The Mighty Mighty Bosstones). Une belle équipe qui propose un Street Punk tout droit venu de Boston, une ville qui possède une scène musicale dont la réputation n'est plus à faire ! Depuis 2002, le groupe a su s'imposer dans la cour des grands et a partagé la scène avec de grands noms comme Flogging Molly, Social Distortion, Bad Religion, ou bien encore Anti-Flag. L'année 2008 a été bonne pour la bande de McColgan qui a rejoint l'inévitable label Californien Hellcat Records (The Unseen, Rancid, Time Again, etc.). Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, ils ont participé cet été au Warped Tour, et ont accouchés de leur quatrième album...


Aux manettes de ce dernier opus, on retrouve le même homme qui avait produit et mixé Fading American Dream, sorti deux ans auparavant, à savoir Ted Hutt (Flogging Molly, The Bouncing Souls). Premier constat : State of Grace est incontestablement leur album le plus brut et personnel. Musicalement, la formule ne change pas vraiment, la majorité des titres sont dans la continuité du précédent album. Les thèmes abordés sont quant à eux plus vastes, et surtout plus personnels. L'engagement politique et social est toujours présent, comme le démontre Rebel Song, un appel à l'unité et au changement, qui s'adresse principalement à la classe ouvrière et à ceux qui travaillent dur pour joindre les deux bouts, une chanson qui ne manquera pas de déchainer les foules, ainsi que l'énergique San Patricios, référence aux centaines d'Irlandais qui, poussés par leur conscience catholique, désertèrent l'armée des États-Unis d'Amérique pour rejoindre l'armée Mexicaine, lors de la Guerre Américano-mexicaine. Les membres de Street Dogs prouvent qu'ils sont fortement attachés à des valeurs essentielles, qui ont tendance à se perdre, comme la famille et le respect des anciens, avec des morceaux tels que Kevin J. O Toole, hommage poignant à l'oncle récemment disparu de Mike McColgan, un des titre les plus réussi, qui se termine sur quelques timides notes de cornemuse. Elizabeth, en mémoire de la matriarche et grand-mère d'un Mike qui partage, pour l'occasion, le micro avec la chanteuse indie/folk Heather Waters, deux voix qui se complètent à merveille, pour une ballade aux sonorités celtiques où se mélange passion et émotion. Sans oublier The General's Boombox qui met l'accent sur le pouvoir durable et l'héritage immortel qu'à pu laisser Joe Strummer, en soulignant à quel point la musique de The Clash a pu les influencer !

Two Angry Kids, et son refrain fédérateur, raconte l'histoire d'une enfance passée dans le Nord Quincy, un tube qui sort aisément du lot et qu'on s'imagine bien reprendre en choeur dans un bon vieux pub irlandais, où transpire la bière et le whisky ! Au milieu de ces hymnes à la famille, à l'unité, et des morceaux traitant de la difficulté de la vie en général, on retrouve aussi une excellente reprise bien punchy et à la rythmique irréprochable, du groupe Ecossais The Skids, qui avait réussi à atteindre la dixième place des charts Anglais en 1979 avec Into The Valley, cette mythique chanson aux paroles guerrières qui, pour l'anectode, est devenue l'hymne de deux clubs de football : les Ecossais de Dunfermline et les Anglais de Charlton ! L'album se conclue avec Free, au son de l'harmonica de Johnny Rioux, un morceau très personnel, mais aussi une preuve flagrante que la musique de Street Dogs est avant tout un moyen d'expression, le but étant de faire passer des messages concrets, en s'attaquant à des sujets profonds, sans jamais tomber dans la facilité...

Après avoir servi dans l'armée lors de la guerre du golfe et en tant que pompier, McColgan n'a pas hésité à donner une nouvelle fois de sa personne, en mettant à contribution son experience de la vie, pour l'écriture de cet album qui oscille entre nostalgie et urgence du moment. On ressent beaucoup de sincérité dans ses textes, une vision des choses et des valeurs qui font de Street Dogs un groupe profondément humain. Au final, State of Grace est un album complet, qui propose un large panel d'émotion et mélange morceaux rapides, plus lents et mélodieux. Indiférents aux modes, fidèles à leur musique et à leurs convictions, ne cherchant pas à ressembler à qui que ce soit, ce groupe possède quelque chose qui se fait de plus en plus rare : une identité !
photo de Sonny
le 26/09/2008

1 COMMENTAIRE

FireAndDance

FireAndDance le 06/08/2013 à 21:07:22

Très bonne chronique! Groupe découvert le week-end dernier à l'Xtreme Fest, c'était excellent.

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anonyme


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