Supershotgun - The North Hollywood Heist Collection

C’est en 2018 qu’Igor Nosogrod, pur produit de la scène Metal, donne naissance à SUPERSHOTGUN, projet de Synthwave qui, comme son nom l’indique, ne fait pas dans la dentelle et privilégie une dimension agressive. Il publie en 2018 et 2020 deux EP mais n'arrête pas là la composition tout en se concentrant sur l'aspect visuel car c'est pour fouler les planches que le musicien déploie son énergie. 100% (allez, 98% car le mastering a été réalisé par Arco Trauma au studio Kawati) DIY, c'est lui qui a créé son armure-exosquelette qui lui sert de tenue de scène, les vidéos qui accompagnent ses prestations. Je vous invite vraiment à jeter un œil à ces montages ici.

C'est donc dans la moiteur étouffant des clubs que la musique de SUPERSHOTGUN prend son ampleur, et en matant cette vidéo, on peut s'en rendre compte. C'est pour cette raison que The North Hollywood Heist qui nous intéresse aujourd'hui est présenté par le groupe comme une collection de titres et non un réel album, dont les buts sont d'être publiés un par un, et de composer le set live. C'est pour cette raison qu'on retrouve une intro et une outro ainsi qu'un certaine dynamique dans les enchaînements.

Comme de nombreuses formations de Darksyth, SUPERSHOTGUN puise son inspiration des musiques de jeux vidéo, des films d'action de série B testostéronés des années 80. De son propre aveu, il reconnaît avoir tâtonné sur les premières sorties avant d'investir dans du matos de MAO plus pro et de mieux se former sur les aspects techniques. Cela a permis au projet de gagner en qualité en terme de production entre ses premières œuvres et les douze (plus une reprise surprise!) titres composés pour les concerts.

La DarkSynth instrumentale de SUPERSHOTGUN réussit à faire l’économie de l’usage de la guitare électrique, le côté agressif et Post Apo passe essentiellement par les sons utilisés, pas très originaux il faut le reconnaître: la musique des jeux 8 bits (« Night shift 2 ») , des formations précurseurs comme Hollywood Burns ou Volkor X. Il évite tout de même certains poncifs comme les samples de film. La BaR mériterait souvent d’être plus travaillée, les beats, qui jouent un rôle majeur dans les atmosphères agressives, que cela soit en terme de programmation ou de son. L’influence bienvenue du Jean-Michel Jarre des années 70 se fait parfois sentir au niveau des ambiances ou des sonorités (on pense à « Oxygene II » par exemple le temps de « NPOA » ou « The militia »).

C’est bien évidemment en live que l’on peut mesurer les progrès et la marche de progression de SUPERSHOTGUN. Igor, les caves bordelaises n’attendent que toi.

Xuaterc

le 22/04/2023