Surgical Meth Machine - S/t

Chronique CD album

chronique Surgical Meth Machine - S/t

Maître Gonzo était un être à l'énergie dense, un prototype personnel de dieu jamais conçu pour la production en série. Trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir.

 

Et oui, on sait comment a fini la carrière de Ministry : voir ma chro de leur dernier.

On sait, aussi, dans quel état est le cerveau du père Alien : mater n'importe quelle de ses interviews avec l'image. Si vous pigez un broke de ce qu'il raconte, dites-moi.

 

On flippait donc avec ce nouveau projet. Donc, on se met en condition. Enfin rien d'illégal, je vous rassure.

 

On avait 2 sacs bourrés d’herbe, 75 plaquettes de mescaline, 5 feuilles complètes d’acide en buvards, une salière à moitié pleine de cocaïne, une galaxie multicolore de remontants, sédatifs, hilarants, larmoyants, criants, en plus une bouteille de tequila, une bouteille de rhum, une caisse de bière, un demi litre d’éther pur, et deux douzaines de Poppers.

 

Alors le premier single "Tragic Alert" (en deuxième position sur la plaque) rassurait en faisant souffler un parfum indus-vintage revigorant. L'agressivité est là et les breaks syncopés aussi. Clignement spasmodique des paupières. Pas mal ton truc. Psycho-stimulant quoi. Flash-back, distorsion du temps : le morceau d'intro est plus bordélique et bourrin encore : plaisant, débile, BPM à fond les boulons, saturé de samples et de braillements haineux (I Don't Fucking Care), bien quoi. Énervé quoi ! Qu'est-ce qu'il a à me regarder celui-là ? En plus, il parle de moi non ? Si ! Rien à putain de battre.

"I Want More" continue sur la lancée.Vraaaaoum, je suis l'Aigle de la Route. Rien de révolutionnaire bien sûr mais le souffle de Rio Grande Blood nous ébouriffe les tifs et les teeths. Ça grince de l'émail. On croit à un miracle là. Le fait que Jourgensen soit encore de ce monde en est bien un. Alors pourquoi pas ? Hein ? Tu doutes de moi là ? Regarde mes pupilles, bien en face du nez. J't'ai à la bonne. C'est ton jour de chance.

 

D’abord, ta tête va enfler comme une pastèque, tu vas grossir de 50 kilos environ en deux heures. Puis, il va te pousser des griffes, des pustules sanguinolentes. Et ensuite tu vas remarquer que tu as six énormes seins poilus qui te poussent dans le dos. Tu vas perdre la vue, ton corps va se transformer en cire, il va falloir te mettre dans une brouette, et tu vas hurler à l’aide, ton cri sera celui d’un raton-laveur.

 

Avec, "Rich People Problems" c'est la fête foraine. Le bonimenteur/dealer en fait un peu trop pour vendre sa came, du fond du chapiteau. C'est juste du coupé avec boucle électro discrète et refrain martelé dans le cervelet. "I Don't Wanna" sort le Jello Biafra et là on se trouve, en gros, en pleine Chaotic Lard Party. Merde j'ai le nez qui coule. Et quoi je renifle et alors ? J'ai le rhum (citron vert). C'est quoi la mélodie ? Y'en a pas ici. Encore moins sur "Smash And Grab", militariste, en mode marteau piqueur sur les terminaisons nerveuses. Une expérience faite en zone de guerre sur une recrue non consentante. Vous donc.

Wooooh, bad trip nounours à l'horizon car voilà venir le bien nommé : "Unlistenable". Portant bien son titre avec son arythmie cardiaque assumée. La vision se brouille, scrolling vertical, Jourgensen fait le con et n'aime pas Nickelback.

 

Éther démoniaque.. Ça vous fait vous comporter comme un ivrogne du village dans un roman irlandais.

 

"Gates Of Steel", reprise des précurseurs Devo issu de leur album Freedom Of Choice (1980), sonne comme une récré ordonnée et un prélude à la seconde partie de l'album : la décente progressive.

"Spudnik" déraille un peu mais les couleurs sont agréables, cette fois-ci. Bon celle du tapis commence à monter dans les chaussettes. C'est la fin du morceau d'avant en fait. On n'est pas à une étrangeté près. Qui a dit foutage de gueule ? Pas moi.

" Just go Home" : ouais mais on est un peu perdu, pas grave, y'a plein de petits bruits bizarres partout et un beat qui pouce à marcher des bornes et des bornes sans avoir mal aux pieds. Et puis le trip termine avec l'excellent "I'm Invisible", encore une fois en plein décalage spatio-temporel.

 

Anti-commercial, foutraque, dingo, ultraviolent ou supra cool, indigeste parfois, cet album est tout ça.

Si vous n'avez jamais :

- pris de drogue dure

- écouté Ministry et Revolting Cocks

- maté Las Vegas Parano,

laissez tomber d'entrée, car vous vous direz :

 

On peut pas rester ici, c'est le pays des chauve-souris.

photo de Crom-Cruach
le 16/05/2016

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 16/05/2016 à 09:55:13

Une chro écrite à quatre mains avec El Gep ? :D

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 16/05/2016 à 11:00:42

Même pö !

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 16/05/2016 à 12:21:33

en même temps la pochette est un décalco de Mind is a Terrible Thing to Taste ; ça met en condition

el gep

el gep le 16/05/2016 à 21:37:42

Gepeto approval !

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