Dog Fashion Disco - Committed to a Bright Future

Chronique CD album (55:17)

chronique Dog Fashion Disco - Committed to a Bright Future

C’est quand même terrible ça: être à ce point fan de Polkadot Cadaver, et attendre 2014 pour se pencher enfin sérieusement sur « le groupe d’avant » – autrement dit Dog Fashion Disco.

 

« Il s’rait pas un peu complètement con votre chroniqueur là des fois non? »

 

Mais euuuuuuh… Il y a tellement de musiques excitantes à découvrir en ce bas monde hyper-webifié, et toujours que 24h par jour! Du coup pas facile d'écouter « ce qu’il faudrait » à l’instant T où les amis de Huggy-les-bons-tuyaux sont déjà sur l’affaire. M’enfin mieux vaut tarte queue d’chamelle hein...

 

Le déclic qui a déclenché cet intérêt tardif pour les premières amours musicales de Todd Smith, ce n’est pas celui de Manara non, mais bien entendu la sortie de Sweet Nothings, l’album du grand retour prévu pour l’été 2014 (tout-de-suite-maintenant quoi). Il était donc nécessaire de s’exposer à quelques-uns des méfaits précédents du Toutou-tout-fou afin de pouvoir juger le nouvel album à l’aune d’autre chose que les exactions du Cadavre à Pois.

 

Mais cessons ces cabotinages (whaf!) et resituons rapidement Commited To A Bright Future au sein de l’arbre généalo-discographique de Dog Fashion Disco. Album figurant parmi les plus populaires du groupe (aux côtés d’Adultery), il est le 5e sorti par les américains. Aux manettes on retrouve évidemment Todd Smith au chant, Greg Combs et John Ensminger – les 2 compères de toujours – respectivement à la guitare et la batterie (même s'ils partiront juste après l'enregistrement), Stephen Mears à la basse (qui quittera lui aussi le groupe pour s’engager dans la Navy au moment de partir en tournée) et Jeff Siegel au clavier. Et le moins que l’on puisse dire c’est que – nom de nom – c’est du Polkadot Cadaver tout craché (…même s’il faudrait inverser le sujet et le COD pour rendre justice à l’histoire)! On y retrouve ce même metal Bunglien soufflant le chaud (un « thrash » noisy) et le froid (des caresses musicale plus ou moins fêlées), à la fois léger et inquiétant. La voix de Todd est évidemment pour beaucoup dans cette sensation de gémellité entre les 2 formations. Son don pour les refrains enlevés, ses menaces larvées, ses confidences susurrées, ses quarts d’heure de crooner, ses clowneries guindées, son humour noir pince-sans-rire quasi-British… Le fan de Polkadot Cadaver se sent ici comme à la maison, bien que le matériau soit un peu plus « brut » que les dernières sorties du « groupe d'après », et qu’il reste encore pas mal de ces ambiances foraines qui ont poussé les australiens à qualifier le Nawak metal (...seule appellation officielle ici tolérée) de Circus metal. On remarque également un recours plus que fréquent aux cuivres, présents sur une bonne moitié des titres.

 

M’enfin ce qui importe avant tout – et rend les blablas précédents assez secondaires –, c’est la qualité des titres proposés. Et sur ce plan on peut dire qu'on n’est pas déçu! Car si sur les 5 premiers morceaux on a l’impression d’un bloc homogène, typique du style du groupe, mais sans tube qui ressorte nettement de la masse (à part peut-être « Rapist Eyes », dont « Chloroform Girl » semble se faire l’écho dans le registre « chanson rose à thème noir »), par la suite les tueries s’enchaînent à un rythme endiablé. Ça commence avec « Plastic Surgeons », sa touche vaguement orientale et son excellent refrain Twist’n’Shout délicieusement rétro. « Pogo The Clown » déboule ensuite dans une ambiance délicatement jazzy, sur une scène gorgée de soleil et de doigts qui claquent. Et quand arrive le refrain, on se surprend à penser à 6:33 – dont on a un peu l’impression d’entendre un morceau-étalon. Plus paresseux, « Castaway » est peut-être moins tubesque, mais son final (qui contient des parfums du Mucky Pup de Lemonade) est vraiment très bon. Retour au sommet avec « Nude In The Wilderness » qui a tout ce qu’il faut où il faut, et notamment une accroche irrésistible. A vivre plus qu’à décrire. L’érection ne retombe nullement sur « The Acid Memoirs » qui allie avec une telle intelligence tous les éléments qui font que l’on aime Polkadot Cadaver (non non je ne fais pas un lapsus) que l’on croirait presque écouter un morceau-best of. Sur « Déjà Vu », les américains nous proposent leur bande-son d’une pub pour Pulco Citron interprétée par un Mike Patton fredonnant depuis le fond de son hamac… Pas hyper metal, mais mortel. Et on finit en fanfare avec « Magical Band Of Fools », compo psyché/funky à la croisée des mondes de Lenny Kravitz et Fishbone, mais avec la touche Dog Fashion Disco. Arf!

 

Désolé pour ce track by track étouffe-chrétien. La fièvre, la passion, tout ça… ‘faudrait pas s’enflammer ainsi, je sais…

 

Les chanceux bénéficieront également de 1, 2 voire 3 morceaux bonus. Moins indispensables, ceux-ci s’écoutent quand même avec plaisir – « Scores for Porn » et son orgue Hammond, « China White » et son punk rock gentillet (sorti initialement sur Erotic Massage) et « Grease », reprise des Bee Gees.

 

Plus qu’une chro « oldie », c’est une chronique « découverte sur le tard » qui vous est servie ici. Désolé pour le manque de recul que cela implique, mais après tout cela prouve que, même pour une oreille déjà habituée au style du groupe via les œuvres complètes de P.C., et sans le vernis déformant de la nostalgie, cet album bute en toute objectivité.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: première incarnation de la folie créatrice de Todd Smith, Dog Fashion Disco est un véritable « grand-frère jumeau » de Polkadot Cadaver. Sur Commited To A Bright Future, tout est là: les nawakeries psychotiques, les influences Bungliennes, l’accroche irrésistible. Un incontournable pour les fans de Polkadot Fashion Cadisco!

photo de Cglaume
le 27/07/2014

2 COMMENTAIRES

nipalvek

nipalvek le 04/02/2019 à 06:04:54

Cet Album bute en toute objectivité ;)

cglaume

cglaume le 04/02/2019 à 08:24:58

On est bien d'accord ! :)

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