Tenace - Des Marques Sur Nos Mains

Chronique CD album (00:00)

chronique Tenace - Des Marques Sur Nos Mains

Tenace porte bien son nom, les Parisiens pour lesquels j’ai manqué d’un peu de tendresse lors de la sortie de leur premier EP Vestige, reviennent avec l’abnégation et l’envie de faire bien les choses. Ce qui était bien sûr déjà le cas à l’époque même si leur premier jet ne m’avait pas émotionnellement fait vriller. Un premier EP honnête mais trop fragile… La belle affaire ! Les mecs font du Screamo Mouaha ! La reconnaissance raisonnable de failles fait partie du leitmotiv de cette culture. La fragilité et la « perfectibilité » sont presque les premières des qualités qu’il faut se reconnaître pour avancer dans sa vie d’Emo-kids. Mais bref, si fragile était Vestige, il laissait pourtant entre-apercevoir un volontarisme et un potentiel créatif en puissance.

 

La première piste « Les souffles et Nos Chemins » se dévoile sur un roulement de caisse claire battante qui laisse une positive impression quant à la production d’un skeud propre. Une première impression qui au niveau du riffing fait beaucoup penser à Eux. Une allusion qui sera vite confirmée par l’amicale et vocale participation d’un des membres d'Eux sur le meilleur titre de cet EP « Sombre Tableau ». A l’équilibre, Des Marques Sur Nos Mains compte dans l’ensemble de très bons morceaux.

 

Les parties vocales chez Tenace se déclament à l’arrachée, elles sont malheureusement et contrairement à celles du chanteur d’Eux poussives et inégales, tant au niveau de l’expressivité que de la puissance. Le gain et la disto sur certaines lignes de chant arrivent tout de même à rehausser les faiblesses de certaines sorties, neutralisant au passage le naturel de certaines voix. Pour nuancer un peu mon propos, il y a sur « Omen Nocturni » de très bonnes idées notamment au niveau des choeurs. Le placement de voix et les idées au chant chez Tenace sont plutôt bonnes, certains Screams me semblent juste quelque peu exagérés et à la limite de l’artificialité. Mis à part cette légère contrariété, il n’y a vraiment pas de quoi bouder son plaisir.  

 

Comme la tradition le veut, Tenace navigue entre colère sociale et problématiques plus personnelles. Quand la question de l’intime dans la scène hardcore se traduit souvent en des termes politiques. On aime beaucoup ses implications-là quand il est question d’émancipation sociale, beaucoup moins quand il est question de sexisme. RageTour et sa culture masculiniste en est encore un consternant exemple. Quand capitalisme et jeu de pouvoir se conjuguent toujours très bien avec sexisme. Hey! les porcins de RageTour arrêtez un peu vos conneries! Après on va encore me traiter d’idéologue Mouaha ! Faites le ménage dans vos rangs et faites tourner plus de groupes Screamos, ça vous fera sûrement une meilleure pub politique. Allez bref ! Revenons-en à Tenace

 

Les textes de Tenace, bien que personnels et aux thématiques intéressantes ne sont pas particulièrement alambiqués. On n’est pas sur du Mihai Edrisch ou du Sed Non Satiata au niveau de la qualité d’écriture. Les allusions métaphoriques n’y sont pas mais les maux sont posés, alors qu’importe les pirouettes stylisantes. L’expressivité est directe, sensiblement vécue donc même si les paroles ont beau manquer de profondeur elles ont le mérite d’être.

 

A la manière de Coven avec La Chaleur Nous Accable, Tenace nous donne de très bonnes choses à entendre. Le riffing et la structure des morceaux sont bien plus inspirés/inspirantes que sur Vestige. Les Parisiens de Tenace ont haussé leur jeu d’un cran. Tout est beaucoup plus recherché… Les mélodieux arpèges, la complémentarité des deux guitares, les variations de rythmes, les ambiances qui alternent entre solennité, intimisme et fureur punk ; toutes ces choses rendent cette sortie tout à fait séduisante.

Malgré un chant que je trouve poussif et inégal, il faut reconnaître le travail de fond qui a été effectué par Tenace. Le groupe s’est mué en formation Post-Hardcore Skramzy conséquente. La raison du changement : Des compos de très bonne facture.

 

 

 

photo de Freaks
le 17/06/2021

3 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 17/06/2021 à 15:11:07

Je trouve ta description du style incomplète. Je trouve qu'ils font du Post-hardcore Skeric ET Skramzy.

cglaume

cglaume le 17/06/2021 à 16:20:59

Tookie: désolé mais suite à ce jeu de mots nous ne pourrons plus accepter tes chroniques :P

Freaks

Freaks le 17/06/2021 à 18:05:02

Putain j'ai phasé bien deux minutes sur le jeu de mot avant de comprendre mouaha ! En plus elle a déjà été faite par le passé ;) 

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