The Arcane Order - Distortions from Cosmogony
Chronique CD album (57:45)

- Style
Melodic Death Metal - Label(s)
Black Lion Records - Date de sortie
9 juin 2023 - écouter via bandcamp
S’il y a bien un truc pour lequel, je ne suis pas le dernier, c’est dire du mal des super-groupes. Que ce soit sur CoreAndco (de manière policée) ou entre amis (de manière très épicée), j’ai trop souvent été déçu par ces associations qui éructent d’albums sans autre saveur que celle d’une belle affiche prometteuse. Et bam! Histoire de me faire vaciller tout droit que je suis dans mes bottes, je découvre The Arcane Order. Un peu sur le tard, vu que le groupe existe depuis 2005…ou 2000. Leur histoire n’est pas sans quelques soubresauts vu que le groupe s’appellait Scavenger avant de changer de nom suite à leur deal chez Metal Blade (Allô, le service marketing ?). Ajoutez à cela un line-up changeant mais dans lequel on retrouve un membre de Hatesphere à la guitare, un membre de Soilwork à la batterie et un membre de Møl au chant, le petit nouveau de la dernière mise à jour. Après 6 ans d’attente (Chaos For None date de 2015), 2 ans de travail, voilà Distortion From Cosmogony qui est passé sous mon radar à pépite et quelle pépite!
Si vous êtes à la recherche de death mélodique qui bombarde sec et à sec et sans ces foutues envolées lyriques du chant qui le transforme en death mélodieux, vous êtes au bon endroit. En guise d’excuse après une piste d’intro inutile et totalement vide sauf cet unique prout synthétique (non mais sérieux, les gars, pourquoi?), les Danois nous offrent 9 pistes plus couillues et gonflées que les balloches du Malin un 6 juin. Ils y développent un death qui taquine avec le black et le mélo avec un côté ultra-trail sur le manche de guitare pas dégueu.
D’ailleurs, le premier titre (la piste 2 donc) donne un magnifique résumé de ce qui va suivre: du riff qui mitraille, une batterie qui bastonne, du lead sage dans le style mais imposant de technique (sans lorgner du côté du tech-death, on est plutôt dans le shred-death) et une voix qui orchestre la violence de l’ensemble.
C’est d’ailleurs Kim Song Sternkopf qui mérite les honneurs dans cet album car si ces compères ne manquent pas de techniques, ils ralentissent parfois le rythme, modère le propos. Kim Song ne le fait jamais, même quand il se calme, il garde une gravité, amène son propos dans une violence totale et maîtrisée de bout en bout. Cela fatiguera certains, d’autres y verront peut-être un semblant de linéarité, mais je m’en suis tellement délecté que je n’ai pas eu ces impressions. Sa puissance vocale semble inextinguible et enterre littéralement bien des références qui oeuvre dans le même style. L’interprétation est d’une propreté hallucinante. C’est véritablement lui que l’on écoute, son intention est telle qu’elle nous y oblige. En outre, ce nouveau venu au micro possède une tessiture médium utilisant alternativement gorge et nez qui confèrent à sa voix de subtiles variations, parfois même qui flirtent avec le black-metal.
Côté tableau d’honneur, on trouvera aussi Bastian Thusgaard, une machine à blast, d’une rapidité remarquable déroulant malgré tout un jeu avec beaucoup de variations, ultra travaillé aussi bien dans les grooves que dans le mix. L’intro de "Starvation Of Elysum" et son blast hallucinant m’a flingué.
Côté guitares, on ne reste pas sur notre fin avec du riff death moderne blackisé qui """"s'adoucit"""" (avec 4 paires de guillemets) avec des leads très mélodiques, très développés qui satisferont les amoureux des gammes et des modes. Le son est chirurgicale, il se fera le scalpel implacable de vos paires d'oreilles.
La basse est quant à elle dans le fond, un peu noyée dans les guitares et dans le kick. Elle assure le bas aussi certainement que discrètement, sans un mot de trop et surtout sans un mot de plus. Bref, un album Motus et basse cousue.
L'ensemble est propre, un peu trop peut être, car du death, on a le son (dans sa version moderne), la technique mais pas l'essence malsaine. Les amateurs plus old-school passéistes et conservateurs n'y trouveront donc pas leur compte.
Enfin! Après des années à découvrir des "all-stars band" foireux, The Arcane Order a renversé la vapeur pour me la projeter en pleine tronche. Ce groupe de musiciens très bons (surtout) et un peu connus (aussi) ont su mettre à merveille leur capacité technique et d'écriture au service d'un style qui est un prétexte plus qu'un contexte. Distortions From Cosmogony est indéniablement un album à la puissance superbe, énorme; un album moderne, dense et conséquent mais complètement accessible et qui ravira tout ceux qui apprécient le Death dans sa belle et grande définition.
On aime bien: et hop, un album de death mélo dans mon top 2023, enfin un super groupe vraiment super
On aime moins: une piste en trop au début, une légère sensation de trop propre…
5 COMMENTAIRES
cglaume le 12/07/2023 à 04:36:38
Hahaha… mais pourquoi un 6 juin ? 🤣
Sinon belle chro qui fait envie !! 🤘
Pingouins le 12/07/2023 à 04:50:49
Le 6 juin, il manque encore un 6, mais j'imagine que c'était le but recherché.
Sinon on avait pu voir Kim Song Sternkopf sur scène au Roadburn avec John Cxnnor, il a été vraiment très bon, rien que ça me donne une bonne raison de jeter une oreille à ce skeud.
cglaume le 12/07/2023 à 05:41:10
Arf, tu es meilleur numérologue que moi Pingu !!
Pingouins le 13/07/2023 à 20:29:34
Bon ben comme tu le dis, c'est surtout Kim qu'on suit tout le long à l'écoute, il fait clairement hyper bien le taf. J'ai moins accroché à l'instrumentation (trop purement metal à mon goût), mais ça à déjà bien le mérite de ne pas tomber dans les trucs trop melomièvres de pas mal de groupes melodeath.
Là au moins ça reste bien dark tout le long, c'est appréciable.
8oris le 14/07/2023 à 10:53:50
Voilà qui complète parfaitement mon propos. Merci Pingouins!
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