Too Many Zooz - Retail Therapy

Chronique CD album (43:35)

chronique Too Many Zooz - Retail Therapy

À coup sûr, lors de vos pérégrinations socio-networkesques, vous êtes déjà tombés sur une vidéo d’eux. Un punk à touffe verte et un batteur mobile, au métro Union Square, qui dansent sur ce qui ressemblerait à de la Techno si le résultat n’était pas si organique et cuivré. Allez, rappelez-vous (cliquez, qu'on vous dit !).

 

Eh bien on peut dire qu’ils ont fait le buzz les zozos ! Ou plutôt les « zooz », car c’est bien de Too Many Zooz dont il est ici question. Depuis cette étape underground, les zigotos ont 1) joué aux Vieilles Charrues, oui oui, par chez nous, 2) accompagné Beyoncé lors d’un gros show TV, 3) créé la musique de la pub pour le Google Pixel 2. Quoi ? Oui, c’est ça, un peu comme les Thumpasaurus, qui avaient quant à eux fourni la trame musicale de fond pour la pub du Galaxy Z Flip 4. D’ailleurs, je ne sais pas si c’est leur penchant commun pour les téléphones qui les ont rapprochés, toujours utile que les seconds apparaissent en featuring sur l’excellent tout premier titre de Retail Therapy, le nouvel album des hurluberlus aujourd’hui mis à l’honneur.

 

Dites voir : il ne partirait pas un peu dans tous les sens ce début de papier ? Mouais, vous avez raison… Mais vous savez ce que c’est : l’enthousiasme aidant, on a tendance à avoir du mal à rester bien sagement sur les rails des conventions !

 

Essayons pourtant de revenir à un format qui reste raisonnablement lisible. Too Many Zooz, donc, c’est un saxo baryton foufou, une trompette qui mariachise, et une batterie trépidante, qui se prennent tour à tour :

  • pour un orchestre scintillant des mille feux paillettesques de Broadway
  • pour une fanfare multicolore sautillant en tête de cortège au Festival de Rio
  • pour les enceintes du Sun & Fun Club d’Ibiza

Funk, Jazz du monde, Electro, Ska… Les Zooz gambadent de ci et de là, en se foutant des étiquettes – même si eux en ont choisi une : « Brass House »

 

Et putain, c’est du bonheur en barre !

Avec cet avantage, rare en ces colonnes : celui de pouvoir toucher, voir électriser toute la famille. Ça change des séances d'initiation de Grand-Tatie à Wolfbrigade ou Archspire !

 

Retail Therapy est une usine à tubes – essentiellement instrumentaux par contre, soyez prévenus – qui arrose large et sourit à la vie à pleines dents. Le seul avertissement qu'il peut être pertinent de lancer à son encontre concerne son dernier tiers, plus typé « Boîte de nuit », qui pourra potentiellement indisposer les plus coincés d’entre vous.

 

Du bonheur en barre, que je vous disais, c’est ce que vous ressentirez quand vos doigts se mettront à claquer sur « Bank That ». Quand vous vous coulerez dans la puissante narration sud-américaine d’un « Zuma » qui vous fera vous sentir à nouveau beau et jeune (… c’est de la bonne, croyez-moi !). Quand vous sentirez les basses affolantes de « Hold That », et que vous suivrez les pas de cette Panthère Rose enquêtant en pleines Années Folles. Quand vos hanches s'abandonneront au chaloupé insolent d’un « JBL » qui aurait dû être le tube de l’été 2024 si les directeurs des radios n'étaient pas si incompétents ! Quand vous goûterez aux scintillements lumineux du Grand Orchestre de la Joie de Vivre de « Jersey Jewelz ».

 

... Ça y est, j’ai à nouveau le palpitant qui s’emballe !

 

Mais pour que les plus douillets ne s'écorchent pas involontairement le bout des oreilles, détaillons ce qui pourrait les choquer en fin de parcours. Parce qu’on croise ici du chant Rap par deux fois : sur le vibrionnant « Mad », qui a un petit côté Eurodance réactualisé quand on y regarde de plus près, quoique blindé de cuivres mutins. Et sur « Taking Over » également, qui vous emmènera en voyage sur un vaisseau Trance / Dub super trippant – l’expérience doit être incroyable avec le oinj’ qui va bien… Quant aux deux morceaux qui ferment la marche, ceux-ci s'avèrent plus « classiquement zoozesques », même si leur structure rythmique a quelque-chose d’éminemment technoïde et que le son y est plus saturé qu’auparavant – comme si l’idée était de finir la nuit les yeux fermés sur une piste de danse transpercés d’éclairs mauves aveuglants et de stroboscoperies étourdissantes.

 

Perso je suis complètement fan. Là, c’est dit.

Alors c’est vrai que ça plaira plus naturellement aux fans de Funk Metal qu’aux épris d’atmosphères Post-Gothique sombrement Core. Mais vous ne perdez pas grand-chose à essayer…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : plutôt Funk, Jazz, Latino, Electro ou Ska les Too Many Zooz ? Ne comptez pas sur moi pour trancher. Ou alors si : plutôt foufous, fêtards et hilares. Ainsi que complètement irrésistibles. Un peu comme Five Alarm Funk, mais en plus explosif encore – bien que moins Rock. Car leurs cuivres puissants et leurs rythmiques trépidantes n’ont qu’un but : nous emmener sous le soleil à dos de dauphins, nous faire admirer le petit jour à la fin d’un festival de Salsa, le tout en transformant le dancefloor en un immense gang bang joyeux. Retail Therapy ? La définition musicale du bonheur !

 

photo de Cglaume
le 11/01/2025

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 12/01/2025 à 16:44:47

J'écoute en ce moment même.
En effet c'est cool en musique de fond, mais ça manque de voix pour ma part 😅

cglaume

cglaume le 12/01/2025 à 18:50:55

Perso le purement instrumental ne me gêne pas 🙂

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