Trenchant - Commandoccult

Chronique CD album (42:28)

chronique Trenchant - Commandoccult

Avec la guerre en Ukraine, la violence absolue et la misère la plus crue a fait éruption dans notre quotidien. Alors qu’elles n’avaient jamais quittées notre monde et qu’on regardait ailleurs... rapport au nombre de Km nous séparant de l’horreur et surtout à la culture des victimes.

 

Les trois gars de Trenchant viennent du Texas.

Avant que Poutine passe du statut de président un poil autoritaire à celui de tyran un brin sanguinaire, leur pays était la cible de toutes les critiques des pacifistes.

Mais si Biden est aussi dangereux que Trump, le regard des mal voyants s’est tourné vers l’est pour un moment.

Trenchant causera alors de guerre quelle que soit son origine, ses responsables et les dommages collatéraux.

 

Les groupes de Death ayant le conflit armé comme source d’inspiration sont légion, avec évidemment au sommet de la chaîne de commandement, les colons (colonels) de Bolt-Thrower.

Si les Texans marchent clairement dans les traces de chenillettes des officiers anglais, les serpattes (sergents) américains acquièrent assez rapidement une autonomie sur le théâtre d’opération. Pour leur premier bastos, ils ne passent donc pas pour des aspirines (aspirant de sexe féminin).

 

On démarre ainsi en mode belliqueux total avec une intro de skeud sans finesse. Pas question que « ça roule dans les rangs », on défile devant les huiles, là.

Le riffing sort les orgues de Staline, sur un titre éponyme, alors que le chant va bientôt scander ses commandements funestes. Ces vocaux donnent d’ailleurs un bon côté Black bien cruel à l’ensemble. Trenchant reste cependant les deux rangers collées dans la tranchée du Death avec, également, quelques trémolos de beumeux bien schlinguant.

"Burning Spires Of Mercury" sonne, aussi, direct comme un casus belli. Malgré l’apparente facilité du morceau, le titre se montre, en réalité, une frappe chirurgicale calibrée pour oppresser et détruire sans faire de prisonnier.

Il en sera, alors, ainsi tout au long de cet album opaque: une composition galvaudée au premier abord mais parfaitement réfléchie au final.

Ainsi les solis se font précis, calibrés et ne gâchent pas la poudre. "Trumpets of Jericho" présent sur le premier Ep du combo débute, donc, par une marche militaire bientôt suivie des sons de bombardiers en piquée, une technique d’attaque inventée par le corps des Marines des États-Unis et perfectionnée par la Luftwaffe de tonton Adolf. Le riff central du titre a la bonne idée de sonner comme une variation mineure de la marche militaire échantillonnée, avec des fioritures en plus. La stratégie est classique, son efficacité éprouvée.

"Wardrivers", également présent sur le Ep d'origine, étale des riffs précis avec des intervalles plus grands, plus surprenants et qui servent à illustrer qu'au combat, il y a des lacunes et des dérives. Surtout quand on se vautre complaisamment dans les crimes de guerre.

"Into the Fires of the Night" adopte une approche différente mais toujours très ambiancée grâce à son intro lugubre. Pour un peu, on se croirait dans un vieux classic horror movie des 80’s, à l’efficacité éprouvée. Les riffs sont plus directs et les vocaux crachent leurs ordres sur le chant de bataille.

La batterie de cet album peut être, d'ailleurs, comparée à une AK47, connue pour sa robustesse et sa fiabilité, ne s'enrayant que rarement et résistant à tous les environnements.

Cependant, au contraire du jeu du batteur, elle n'est pas à l'abri d'une usure relative à son utilisation. En effet l’artilleur de Trenchant, jusqu’aux dernières secondes du dernier titre, respecte ses ordres et sa position.

 

Équipé d’une approche d’apparence rustique au premier abord, Trenchant se montre redoutable dans tous ses aspects.

Appelez ça un coup de coeur ou de canon, comme vous voulez.

photo de Crom-Cruach
le 14/04/2022

1 COMMENTAIRE

Seisachtheion

Seisachtheion le 19/04/2022 à 14:46:14

Heureux de t'avoir fait découvert cette plaque

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