Tusk - The Resisting Dreamer

Formé depuis 1998 à Chicago et comprenant certains des membres de Pelican, on m'avait présenté Tusk comme étant le pendant plus violent et imprévisible du groupe susnommé. N'ayant pas même eu le temps (ou le loisir, ou même l'idée finalement) de jeter une oreille à leurs précédents méfaits, c'est avec l'approche du néophyte que je me suis penché sur ce « Resisting Dreamer », troisième production du combo de l'Illinois sortie chez Tortuga Recordings (également responsable des sorties de Pelican).

Autant le dire tout de suite, je n'ai toujours pas compris où était la facette violente par rapport à l'échassier. Si l'on occulte cette voix dont l'utilisation est plutôt parcimonieuse, on retrouve beaucoup (trop?) de similitudes avec l'autre groupe des trois membres fondateurs, avec juste une approche du son beaucoup plus sale et obscure. Et un constat s'est aussi rapidement imposé à moi: le jeu du batteur n'était pas volontairement épuré dans Pelican – ce qui aurait pu être compréhensible étant donné la teneur de ce groupe – mais est bel et bien (et particulièrement ses breaks) plutôt pauvre et très vite ennuyeux. L'aspect plus noise recherché dans l'approche de Tusk tombe alors plus ou moins à l'eau de par cette rythmique lancinante et lassante qui pourrait apporter tant à une musique qui laisse justement pas mal de champ libre (comme par exemple sur la fin de 'Cold Twisted Aisle'). L'utilisation de la voix m'a également laissé perplexe et j'ai finalement préféré les parties instrumentales, comme 'Life's Denial' qui est, et de loin, le meilleur morceau de cet EP (et aussi le plus pelicanesque), le plus inspiré et abouti dans tous les cas, où là, pour le coup, la voix marque bien les esprits. Et je ne sais toujours pas quoi penser, non plus, de ce dernier titre interminable de 13 minutes de noise (entendez au sens propre du terme par « bruit ») qui n'apportent pas grand chose (pour un EP en tout cas) si ce n'est une continuité à 'Life's Denial' qui n'en avait surement pas besoin, et qui ne fait que dénoter un léger manque d'inspiration pour clotûrer ce « Resisting Dreamer ».

Un EP au final assez fade et avec peu de substance, il rejoindra la pile des albums comme « Supercollider » de Cavity qui auront traversé mon cerveau de part en part sans en avoir laissé aucune trace, ni provoqué aucune émotion. Un ptit tour sur la playlist et puis s'en va, donc, pour ce 'The Resisting Dreamer', et pour ceux qui auront su apprécier cet ET ou ressenti plein de trucs à son écoute: je suis preneur de vos témoignages, vraiment.

Mat(taw)

le 05/03/2008