Univers Iii - Octogone

Chronique K7 (37:26)

chronique Univers Iii - Octogone

Parfois, on rencontre des hommes qui renferment en eux des artistes à multiples facettes. Ce genre d'homme est plutôt taiseux et discret, dévolu à un rôle de l'ombre. Et ça tombe plutôt pour l'auteur que nous rencontrons aujourd'hui.

Comme une évidence, Octogone est un disque de l'ombre, un album d'accompagnement. Pas de basse groovy ni de batterie sautillante ou de riffs catchy.

Du clavier, des claviers et encore des claviers.

 

Univers III est l'incarnation de Zeultron (Michel Villar) mieux connu pour les lecteurs assidus de cette bonne maison, comme le batteur de Revok. Sans fards, ni glam, probablement l'un des meilleurs groupes français de ces 15-20 dernières années.

Après un début psycho-psychédélique sous les tuniques de Zeta Reticuli (avec Fab de Revok) avant une mue pleine de grâce au sein des Fragments de la nuit , une échappée Pop avec Lolito et à l'orée d'une plume poétique et acérée le temps d'un recueil de nouvelles – La Femme-ciseaux (Editions Pied de biche – 2010) ; voici une nouvelle incarnation en escapade solitaire, entouré de ses meilleurs ennemis, des synthés.

 

Pour cette nouvelle vie, le batteur de Revok, prend le temps de nous expliquer le chemin sur son groupe facebook.

- Univers III

Nous, pauvres êtres de poussière, balancés entre les univers, traversés par l'infini, esclaves de l'univers I, victimes de l'univers II, prétendant à l'univers III...

Certains nourris par l'univers I croient donc entretenir une vie surpassant celle des Autres et se recueillent dans un flot d'hypocrisie que d'autres constatent intérieurement en silence dans l'univers II. Ces Autres pensent alors que peut-être, une forme de pensée qui leur est personnelle les aidera à atteindre une élévation inconnue que ceux de l'univers I n'atteindront jamais...-

 

« Dismenbered » en ouverture, nous fait attendre la voix de Lisa Gerrard, en vain. Dead Can Dance ne viendra jamais, mais dans l'esprit, les conversations vont fleurir entre le groupe britannique, Philip Glass et Michel Magne. « Exit » en avant-dernier, est probablement le morceau le plus 80's de l'oeuvre, le plus récréatif aussi.

 

Michel Villar est un homme de coeur. Il rend hommage à Chewi (5e membre du groupe belge Adolina) tragiquement disparu, le temps du bien nommé « The Church of latter days synths ». Quentin "Chewi" étant un passionné par un tas de choses dont les claviers et leur éventail sonore.

 

« Black Hole » semble être l'intersection de toutes les idées qui parcourent cet album. On plonge dans l'univers de Vangelis, le temps d'un Blade Runner. Comme souvent dans ce genre d'albums, on échappe pas à l'idée d'une bande-son pour un film à venir ou déjà existant. Parfois l'univers cheap d'un Jean Rollin, à travers son compositeur attitré, Pierre Raph, est évoqué comme dans « Octogone ».

 

Bien qu'entièrement instrumental et tourné vers l'ambient, Octogone est un album très riche en textures. Il procure des images et ravive des souvenirs.

On tient une oeuvre, vraiment à part. Et comme souvent dans ces cas là, le terminus est un morceau de choix !

photo de Eric D-Toorop
le 05/02/2022

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