Viande - L’Abime Dévore Les Âmes
Chronique CD album

- Style
Death metal - Label(s)
Transcending Obscurity - Date de sortie
15 avril 2022
écouter "Full Album"
Avec un tel blase anti-vegan et une provenance de par chez moi, fallait forcément que je chronique ce premier album des Chambériens.
Formé aux alentours de 2014, les viandards savoyards proposent une musique conçue pour se faire broyer le larynx et la trachée artère accroché à une poutre du grenier.
On s’immerge alors dans un bourbier Death redoutablement immersif. Je vais pourtant éviter le name dropping si facile pour accorder à Viande une personnalité marquée.
La vitesse ici est plus ou moins de mise et le riffing syncopé et légèrement dissonant de cette plaque de lèpre sait ménager une variété nous permettant de bien saisir que la MORT possède de multiples facettes.
L’exercice n’est pourtant pas mon style. J’ai tendance à confondre tous les groupes cette nouvelle scène comme d’autres pensent que le Oldskull recycle sempiternellement les mêmes grumeleuses recettes.
Alors, le propos de Viande n’est pas de composer des hits immédiatement mémorisables mais plutôt de monter un barrage de son inattaquable. Les huit compos agissent ainsi comme une virée cauchemardesque dans un charnier où les titres des plages se répondent avec une haleine bien chargée.
Le chant est ici traité comme un instrument, à l’instar des autres, et le batteur se montre absolument redoutable. On sent un fumet grind s’échapper fugitivement de ses patterns variés et toujours en charge de soutenir la cérémonie de sacrifice totalitaire.
Sur cette ligne de conduite foutrement respectable, le riffing, déjà évoqué, s’amuse à nous torturer les esgourdes en faisant de la caverne des Premiers Âges, le lieu des pires atrocités archaïques. Point d’orgue de l’entreprise d’équarrissage traditionnel, "Traître à la vie" s’amuse à peller nos membres pour mettre à nu les axones traversant nos tissus.
A la fois rapidement contagieux par sa violence et hermétique par son intransigeance, Viande secoue et surprend par sa primitive modernité.
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