Video Nasties - Dominion
Chronique CD album (41:41)

- Style
Black’n’woll horrifique / post-hardcore en gelée / porridge sludgesque /flesh and chips - Label(s)
APF Records - Date de sortie
13 mars 2020 - écouter via bandcamp
Kvelertak est le premier mot-clé qui saute à l’esprit, à l’écoute de Dominion, album de Video Nasties sorti le vendredi 13 mars 2020. Un vendredi 13 ?! Coïncidence ? Je n’crois pas ! Les videos nasties désignent en Angleterre des films qui tombaient pour la plupart sous les feux des ligues bienséantes pour leur contenu violent, malaisant et flippant, dans les 70’s et les 80’s. Nostalgiques de la VHS, penchez-vous sur les paroles des chansons, elles vous rappelleront les vidéo clubs dans les rayons desquels vous dénichiez le dernier John Carpenter ou les aventures bucoliques de Jason, entre deux curiosités comme « The headless Eyes » et « X-tro ». De toute cette époque bénie du cinéma de série B se nourrit l’univers de ce combo tout droit sorti de Liverpool. De la pochette, digne de l’affiche d’un nanar de slasher, aux paroles, en passant par la date symbolique de sortie dudit album, le groupe maîtrise son identité.
Musicalement, on a commencé cette chronique par évoquer un groupe de renom pour attirer le chaland. En effet, la filiation avec le combo norvégien qui porte haut l’étendard de ce qu’on appelle le black’n’roll s’avère évidente. Voix criarde et en proie à une certaine folie digne des chanteurs de black metal perdus au fin fond d’une forêt norvégienne, riffs entraînants, mélodies accrocheuses, les fans de Kvelertak se trouvent en terrain connu. Pâle copie ? On vous laisse juges, mais pour notre part, nous avons effectué le test avec le titre « Drone eagle », extrait sorti quelques semaines avant l’album. Verdict : l’efficacité résume la musique du groupe. Derrière ce qualificatif fourre-tout qui ne veut rien dire en soi, il convient d’apporter des précisions à notre propos. La rage au chant se montre au rendez-vous, et le tempo adopté par la chanson invite à la danse. On tape du pied en cadence, on remue ses fesses musclées et sa soyeuse chevelure que le confinement dû au coronavirus nous laisse tout le loisir de soigner à l’huile de jojoba, on a envie, pour finir, de remplir son attestation de sortie pour aller traquer dans les rues une proie esseulée en train de faire semblant de s’entraîner pour le marathon de Paris reporté sine die et rentrer déguster son foie devant une redif’ de « Cannibal holocaust ». En clair, Video Nasties nous servent du post-hardcore sludgesque relevé et nerveux avec un groove extrêmement rock’n’roll qui fait headbanguer sans retenue.
Pour coller à l’ambiance et au concept de son univers, le groupe glisse par-ci, par-là, des extraits de répliques de films, avant de balancer la sauce. Exemple : « Hanging tree », qui réunit tous les éléments sus-évoqués. En outre, l’album débute et se clôt sur des répliques de films dignes d’un bon vieux Dario Argento. Et enfin, le titre qui donne son nom à l’album, constitue la petite curiosité par rapport aux autres titres. Petit interlude de moins de 2 minutes, il a été composé par le batteur, Dave Archer, sur un Atari ST, soit un ordinateur antédiluvien. Hommage évident à Carpenter qui compose lui-même les bandes originales de ses films sur son clavier suranné.
Parfaitement équilibré, cohérent dans tous les compartiments, sans fioritures, mais maîtrisé de bout en bout, « Dominion » ravira donc les fans de Kvelertak, sans jamais donner l’impression d’avoir à faire à une contrefaçon mais plutôt à un cousin germain, même s’il est anglais. Au vu de la période what the fuck que nous vivons, cet album arrive à point nommé pour en rire tout en se vautrant dans ses riffs ravageurs, histoire d’y trouver un exutoire à la rage et la colère que suscite l’absurdité de la vie. C’était l’instant Paulo Coelho.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 21/02/2021 à 10:43:16
Kvelertak ne ressemble malheureusement plus à "ça". Superbe pochette pour un skeud efficace.
Moland Fengkov le 22/02/2021 à 16:23:36
Haha moi j'aime tout chez eux et je place "Splid" dans mon Top5 de 2020.
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