Wang Wen - Sweet home, go
Chronique CD album (73:00)

- Style
Post-rock - Label(s)
Pelagic records - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
Bandcamp : 7 millions de titres disponibles.
Spotify : 30 millions de titres diponibles.
Deezer : 40 millions de titres disponibles.
Myspace : 42 millions de titres disponibles (même si le plus récent doit dater de 2008)
Soundcloud : 125 millions de titres disponibles.
Pourtant, ces dernières semaines, seuls 8 titres tournaient. 73 minuscules minutes contre l'offre infinie du net. Parce que certaines touchent simplement, puissamment, abîment un peu plus à chaque note.
Wang wen traîne depuis bien longtemps dans le monde du "post-rock" mais pour ceux qui découvrent le groupe (néo-fans dont je fais parti) on peut craindre une énième bande prête à sortir tous les poncifs du genre.
Il faut bien l'avouer : quelques titres lorgnent vers les larmoyants mais talentueux Mono. C'est sur "Heart of Ocean" que la ressemblance est la plus frappante.
Entre la batterie puissante et résonnante, une nuée de cymbales, une guitare vrombissante etc. : l'ambiance est posée, correspond parfaitement au titre du morceau...les chinois seraient donc comme les autres ? Partiellement car Wang Wen a "le petit truc".
Des cuivres, un piano, une envie de mêler l'épique au naïf.
L'épique on le retrouve sur le super morceau d'ouverture. Grande pièce où semblent se mêler mélancolie, douceur, flamboyance et décadence, ce premier quart d'heure est superbe mais hisse l'album à un niveau qui ne sera plus égalé.
Qu'importe, la suite du voyage n'en demeurera pas moins belle.
Si l'image du voyage peut parfois paraître exagérée, notamment pour les moins sensibles au genre, elle est ici tout à fait juste tant le groupe cherche à créer un univers sur ses morceaux d'au minimum 8 minutes.
Des voyages parfois perturbants musicalement comme sur les introductions de "Children's palace" et "Lost in the 21st century" ou la clôture a cappella "Reset". Cela n'empêche pas le groupe d'explorer sa musique avec des instruments beaucoup plus courants dans le genre comme un piano (classique inévitable), un violon, une harpe parfois même, voire d'inclure une base rythmique electro (pour un rappel lointain à Bonobo).
On se prend parfois à se perdre dans un post-rock qui rappelle celui de *shels, notamment pour le son du cuivre. Mais on se sent aussi transporté par la trompette qui claironne, souvent au second plan, mais qui "porte" les autres instruments, pourtant plus audibles. Naissent alors des ambiances envoûtantes...
Cet album muet est aussi marqué par sa profonde mélancolie. Que cela soit par les arpèges lâchés lentement ou des nappes brumeuses, que cela soit par des coups de pistons ou des soufflés en sourdine, par de puissants coups sur les peaux ou en faisant vibrer les cymbales : Wang Wen parvient à utiliser toutes les qualités de son orchestre et offre là 8 morceaux dont l'émotion surpasse largement ce que des millions d'autres tentent de faire avec une blinde d'artifices...en vain.
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