Watch Me Rise - Bedtime Stories

Chronique Maxi-cd / EP (13:43)

chronique Watch Me Rise - Bedtime Stories

Bon, des fois, il y a des groupes au nom et aux influences un peu cryptiques de premier abord. On ne sait pas d'entrée de jeu ce qui va probablement constituer le cœur de la musique proposée.

Dans le cas présent, on ne peut pas vraiment dire que ce soit le cas. Quand nous avons reçu un mail de la part du groupe à propos de cet EP, j'ai tout de suite eu envie de jouer au jeu du « découvre ce que le groupe fait sans même écouter la musique », en me disant « tiens, ce serait marrant de commencer à écrire une chronique sans avoir écouté, puis voir si ça colle ».

Bon, pour le coup, je n'ai pas fait ça (je n'écris qu'après plusieurs écoutes), mais j'ai quand même joué.

 

Parce que déjà, bon, le nom du groupe, Watch Me Rise. Si vous avez écouté un tout petit peu de hardcore ou que vous avez suivi les dernières chroniques du dimanche de CoreandCo, vous vous doutez bien qu'on a du Have Heart posé bien en évidence sur la table basse au milieu du salon.

Le nom de l'EP, ensuite : Bedtime Stories. On pourrait penser à l'album de Madonna du même nom, mais personnellement, j'y vois plutôt une référence directe aux paroles de « The Outsiders », premier morceau de Modern Life Is War sur Witness (« not just another fuck you, but a bedside love song for a chosen few »). Peut-être que je me plante, mais c'est par là que se dirigeait mon enquête pré-écoute.

Et puis finalement le FFO dropé nonchalemment dans le mail que nous avons reçu à la rédac'  : La Dispute, Touché Amoré, Modern Life Is War, Defeater.

 

Voilà. Il y a vraiment besoin que je fasse une chronique de ces cinq morceaux pour que vous sachiez à quoi vous attendre ? Sérieux ? Allez, c'est bien parce que c'est vous et parce qu'il faut que notre bienaimé rédac'chef Pidji valide les quotas de caractères/chronique pour pouvoir assurer l'entrée en bourse de CoreandCo en fin d'année et se payer des vacances à nos frais.

 

Plus sérieusement, on retrouvera donc effectivement dans ces cinq morceaux les influences citées, flagrant sur « Halo », par exemple, qui s'oriente directement vers Touché Amoré, que ce soit dans le son réverbé de la guitare ou l'intro de batterie, tandis qu'on se rapprochera peut-être plus d'un Defeater sur le de nouveau plutôt mid-tempo « A Place You Belong » (sur l'usage des mélodies et de ce très chouette riff lent, dont on trouvera un écho similaire plus loin sur « All My Friends Are Sad »), un spoken word cette fois plus proche de La Dispute sur le dernier morceau « Bedtime Stories »... Bref, vous avez compris la triangulation de groupes entre lesquels se meuvent Watch Me Rise.

 

Au-delà de ça, il me semble que le groupe souffre un peu de ce format EP (le quintet n'a d'ailleurs sorti que des EP à ce jour), dont les morceaux assez courts auraient selon moi mérité d'être développés plus dans la longueur, puisque ceux-ci ne jouent pas vraiment sur l'impact direct et frontal mais plutôt sur la transmission d'émotions. Pour ne donner qu'un exemple, j'aurais bien vu un peu d'emballement à la fin du premier morceau « Halo », qui en l'état semble plus ou moins servir d'intro ; ce qui aurait eu du sens sur un album, un peu moins – toujours selon moi et c'est tout – sur un format court.

Et ce n'est donc vraiment pas un hasard si je pense que les deux derniers morceaux, qui sont les plus longs en dépassant les trois minutes, sont aussi les meilleurs de cet EP. C'est vers ceux-ci que j'aurais donc tendance à vous orienter en priorité, et notamment « All My Friends Are Sad », efficace et bien construit.

 

Et si les influences dont on parlait sont bien présentes dans la musique, on les retrouve aussi très largement dans les paroles, qui s'engouffrent là encore dans les classiques du style, et dont on peut faire un petit tour d'horizon non-exhaustif : les sentiments de détresse personnelle et de solitude cachés derrière un masque social (« A Place You Belong », et bonjour à « Method Act » de TA), les désillusions face aux volontés de changement mais un appel à ne pas perdre la flamme et la colère (« Silence »), les amitiés dont on sait être dépendants mais qui s'étiolent (« All My Friends Are Sad »), ou encore la reconnaissance de moments de réconfort malgré tout par des petites choses ou des personnes qui viennent fissurer des horizons trop sombres (« I feel safe here by your side ! » sur « Bedtime Stories »).

 

En bref, il n'y aura sur Bedtime Stories pas de grandes surprises pour celles et ceux qui connaissent déjà le catalogue des groupes que l'on a déjà bien trop cités dans cette chronique. Watch Me Rise font néanmoins le boulot proprement en récitant bien leur partition de hardcore mélodique / emo, assez pour que je sois curieux de ce que donnerait un album entier, qui leur permettrait peut-être de se détacher un peu plus de leurs illustres prédécesseurs. Je dirais donc aussi que selon les paroles vous touchent ou pas (parce que comme souvent, il faut aller les lire pour comprendre les intentions), il aura plus ou moins de succès chez vous.

Si jamais cet EP vous a plu, car il mérite bien d'être écouté, n'hésitez pas à rendre visite également à leur précédent Of Anxious Minds and Sleepless Nights (où la encore, le titre dérive clairement de Defeater), qui fait lui aussi le taf dans cette même approche.

 

A écouter parce que la prospérité, ça n'existe pas mon gars.

photo de Pingouins
le 10/10/2023

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