Wormveil - Profane Excellence

Si dans nos colonnes, on connaît bien le père Rogga Johansson, un autre stakhanoviste du Sweadeath passe plus inaperçu pour les béotiens. Il s’agit de Jonny Pettersson.

Pourtant il n’y a qu’à voir le nombre de formations dans lequel il joue pour se rendre compte que Jonny n’a rien à envier à son pote.

Ashcloud, Berzerker Legion, Gods Forsaken, Heads for the Dead, Henry Kane, Human Harvest, Massacre, Monstrous, Nattravnen, Pale King, Rotpit, Syn:drom, The Hangmans Sorrow, Ursinne, Vholdghast, Wombbath, ex-Acid Domain, ex-Cavevomit, ex-Disfigured Victims, Gore Brigade, Troikadon, ex-Cropsy Maniac, ex-Crossbow Suicide, (ex-Just Before Dawn, ex-Skineater, ex-Sorghegard, ex-Ooz .

Bon perso, j’ai au moins déjà chroniqué cinq de ses formations plus ou moins du dimanche. Tout ça pour dire que je kiffe de me la péter avec des groupes plus ou moins inconnus des fans de Metallica.

Plus ou moins.

Dans Wormveil, Jonny s’occupe de toute sauf de la batterie.

Et pour se faire, il s’est adjoint les services d’un autre de ses potos en la personne de Jon Rudin… officiant, oui, aussi dans une plâtrée de combos comme, Dehumanaut, Formaldehydist, Just Before Dawn, Monstrous, Never the Dead, Pale King, Stygian Dark, Those Who Bring the Torture, Wombbath, (ex-From Ruin, ex-Ashcloud, ex-Body Harvest).

Le swedeath, c’est une histoire d’amitié. On ne le répétera jamais assez.

Pourtant, certains me diront qu’un copié-collé de watmille groupes, qui se recoupent plus ou moins (encore) pour certains, révèle la fainéantise du chroniqueur musical lambda.

Voire de la glandouillerie des musiciens dont on cause.

Et bien je vais les détromper.

Car si Wormveil répond aux canons sweadeath de base (cherchez sur un autre site pour les références), Profane Excellence fait diablement partie des gourmandises de l’année, dans la partie. Bien plus yummy, en tout cas, que le dernier album des gars d’Organic, membre de la 45ème division du Death Suédois, encore une fois, cette année.

Sur le fond, c’est la même sauce grumeleuse me diront les experts jaunes à grandes oreilles. Et il n’y a pas de quoi vilipender les uns pour encenser les autres.

Et bien je vais le détromper.

Car, bon, déjà, la pochette déchire. Non ? Si !

Ensuite les deux copaings prennent un plaisir flagrant à pondre des compos basses du front, issues de leur héritage national. Les riffs et les solis de Jonny se font marécageux, créant leur propre biotope et leur dynamique naturelle. Car on peut dire, sans ciller, que Profane Excellence est un projet de vieux sauvageons, qui coule de source. Le premier qui me dit biodégradable, je lui refais le fondement avec toutes la discographie du genre, en vinyl.

Car les plans des deux gaziers sont tellement téléphonés, tellement braillards et graveleux qu’on pense qu’on va décrocher rapidos.

Et bien non, connaître son job, c’est l’assurance de l’effectuer sans compromission. Les rythmes varient souvent avec, toutefois une prédominance pour le mid-tempo de phacochère bouffi.

Sur cette route en furie, "Slaves Of Chaos" en mode toutafon, avec supplément de lead mélo, tirera les marrons dans le feu. "Vermin" vous écrasera ensuite les roustons, ménageant lui aussi un aspect plus liquide dans son refrain. Et le martial titre éponyme finira de constituer un solide noyau central à l’album.

Perso, je préfère un artisan traditionnel à un auto-entrepreneur révolutionnaire. Chacun choisit son camp.

Crom-Cruach

le 03/12/2021