Kibosh - Interview du 18/10/2024
Photos © Moland Fengkov
Retranscription : 8oris
Membre(s) interviewé(s) : Chris (Chant) et Julien (basse)
Salut à vous deux. C'est donc vous, Kibosh, qui allez ouvrir cette cinquième édition. Est-ce que ça vous met la pression ?
Julien
En vrai, pas tant. Non, ça va. Déjà parce qu'on a quand même globalement l'habitude de jouer.
On a déjà fait un tout petit peu de festivals où on n'était pas forcément en ouverture en plus. Ce n'est pas un spot qui nous fout la pression dans ce sens-là.
Chris
Après, non, pas trop de pression.
Pas plus que d'habitude. Il y a toujours un peu de pression.
Julien
C'est de la bonne pression.
Chris
Le fait d'ouvrir un festival, ça ne change pas grand-chose.
C'est vrai que positionner en premier, ça oblige forcément à revoir votre set. Il va être un petit peu plus court, je crois. Ça va durer 25-30 minutes, il me semble.
Julien
Il va être plus long.
D'accord. 25 minutes, c'est plus long que d'habitude (rires).
Julien
Très honnêtement, nous, on est habitués à jouer dans une scène hardcore où les prestations qu'on nous demande dépassent rarement les 20 minutes.
C'est intense !
C'est pied au plancher du début à la fin. C'est vrai qu'on a l'habitude de jouer entre 20 et 25 minutes, je dirais.
Chris
On a rajouté des morceaux à la fin (rires).
Parmi les groupes de ce soir ou même du week-end en général, il y a un top 3 des groupes qui vous intéressent plus que d'autres à voir?
Julien
Je sais qu'il y a les copains de Drost qui jouent demain, si je ne dis pas de bêtises.
Oui. Après, Céleste. Personnellement, je suis fan de Céleste.
Chris
Je pense qu'on veut tous voir Céleste.
Julien
Complètement. Après...
Chris
Black bile, très envie de les revoir. On les a vus il y a deux semaines.
On a eu la chance de jouer avec eux aux Lunatiques du côté de Rennes. Grosse découverte pour ma part. C'est des copains signé sur le même label.
On est sur le même label, Frozen.
Très envie de voir Stinky également.
On connaît un peu leur bassiste, Max. C'est un copain à nous. Du coup, oui, j'ai envie de les voir sur scène.
Chris
Après, on est toujours curieux.
Julien
Oui, complètement. Je pense qu'on va l'assister à tous les concerts.
On va en profiter. On a la chance d'ouvrir, donc on va pouvoir profiter du reste.
Your Favourite Curse est sorti très récemment. Forcément, on a des questions sur ce premier album. Et pour commencer, est-ce que vous avez eu l'occasion de tester tous les morceaux sur scène ?
Mais la réponse est déjà un petit peu donnée juste avant. Vous avez déjà fait plusieurs dates pour le vendre ce disque ?
Chris
Oui. Après, la plupart des morceaux, on les jouait même avant la sortie...
Julien
Et au-delà de ça, on a organisé une release party quand le CD est sorti.
Le LP est sorti il y a trois semaines. Et pour l'occasion, on a joué vraiment tous les morceaux du projet. Ça fait 17 minutes, donc ça rentre bien dans notre setlist.
Par rapport à votre EP, il y a vraiment un gap côté prod. Vous avez mis des petits plats dans les grands, la prod est parfaite. Comment s'est passé l'enregistrement et le mixage ?
Julien
À la maison.
Chris
À peu de choses près, tout à la maison.
Julien
Oui, sauf la batterie.
Chris
Oui, la batterie a été enregistrée à Cryogène Prod par Thomas Ceccato.Et après, tout le reste, comme on a la chance d'avoir un ingé son studio dans l'équipe (Tom, guitares), c'est vrai qu'on peut tous enregistrer soit chez lui, soit on enregistre chez nous sur une carte son, et on lui envoie les prises.
Est-ce que ce n'est pas le danger, à l'inverse, d'avoir un ingé son dans le groupe, de pousser trop les choses parce que vous savez que vous êtes à l'aise avec lui, etc. Vous l'avez laissé faire ou vous aviez vraiment votre mot à dire sur tout l'enregistrement ?
Julien
Honnêtement, pour ce qui est de l'enregistrement, on a pu justement tester plein de choses parce qu'on s'est laissé un peu de temps, on n'avait pas de pression vis-à-vis du label.
La fin, ça a été un peu le rush... Pas dans les prises, juste dans la finalisation un peu.
Chris
Deux semaines avant de devoir finir, il manquait quand même toutes les prises de la deuxième guitare.
Julien
Mais sinon, ça va. Globalement, ça a été assez permissif de ce côté-là. C'est vrai que c'était plutôt plaisant.
Chris
Il n'était pas membre du groupe, mais c'est déjà lui qui avait produit le premier et qui avait enregistré les guitares de ce premier EP, parce qu'on n'avait pas de guitariste dans le line-up à ce moment-là. Et non, Tom, c'est un pote aussi, on a assez confiance. Il sait où on veut aller.
Vous aviez des références sonores à la base quand vous entrez en studio ? Sonner de telle ou telle façon ? Ou c'était un peu plus au feeling ?
Chris
Un peu les deux. Il y a toujours une part de références, mais on avait quand même envie de faire notre truc, dans tous les cas.
Julien
Je pense qu'on avait des références de gros sons, mais plus de choses typiques.
Par exemple, on savait comment on voulait sonner la batterie par rapport à tel groupe, comment on voulait sonner les guitares par rapport à tel groupe... Après, on savait qu'on voulait un gros son à la end, Knocked lose, une mégaproduction à la Will Putney, les trucs américains, états-uniens.
Même si elle est très bien produite, votre musique conserve une saveur très live. Est-ce que vous composez toujours en ce sens, avec l'idée que le morceau devra fonctionner sur scène ?
L'idée, c'est quoi ? Le live avant tout ?
Chris
C'est principalement ce qu'on écoute après aussi. Enfin, tout le monde compose un peu, surtout moi et Julien, mais on écoute beaucoup de hardcore, et c'est de la musique live, beaucoup de metalcore. Ça se fait assez naturellement.
On y pense forcément, mais après, moi perso, c'est ce que j'aime et ce que j'écoute, donc ça se fait tout seul.
Julien
Après, c'est vrai que sur cet album on s'est quand même permis des choses en studio sur lesquelles on a dû réfléchir plus tard, en se disant comment on va l'adapter en live. Je pense à...
Chris
À la fin de Craving.
Julien
Ouais, à la fin du morceau qui s'appelle Craving the Hunger, où pour le coup, on a une idée fixe. Il y avait pas mal de choses qui ont été tentées en studio et qui nous ont donné un résultat qui nous satisfait au plus haut point, mais qu'on retransmet différemment en live, pour le coup.
C'est un peu moitié-moitié.
Chris
Après, globalement, on ne se met pas de frein. Mais comme ce qu'on aime, c'est beaucoup la musique live, ça s'aligne plutôt bien, en général.
Notre chroniqueur Boris, du coup, qui a chroniqué l'album sur Core & Co, a vraiment adoré. D'ailleurs, spoiler, il sera certainement dans son top 2024.
Par contre, il me glisse l'info qu'il n'a pas eu accès aux paroles et il aurait aimé avoir des infos sur les thèmes abordés dans Your Favourite Curse, si vous pouvez en parler à la place du chanteur...
Julien
J'en glisse une petite : il faut acheter le CD ou le vinyle, les paroles sont dessus (rires).
On a reçu le promo, du coup. Désolé !
Chris
Globalement, c'est assez...Assez introspectif. Ça parle beaucoup de dépression, d'envie suicidaire du fait de passer à l'acte ou pas, des traumas du passé. Your Favourite Curse, c'est...ta malédiction favorite, c'est un truc qui comment dire.. qui pèse au quotidien. C'est un peu comment on l'affronte ou plutôt comment on baisse les bras face à ça...Contrairement à beaucoup de groupes de hardcore, c'est quand même assez pessimiste et cynique dans sa manière de voir la lutte.
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Je parlais d'album promo, reçu par Frozen Records. Comment s'est passée la signature sur ce label ?
Comment ça s'est fait ? Comment les avez vous rencontré ?
Julien
Tout bête. En 2023. Je suis allé au Motocultor.
Ils avaient un stand là-bas. Je suis passé à leur stand. Je leur ai dit qu'on avait un groupe.
Ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de place pour signer un groupe, mais de leur envoyer un mail. On leur a envoyé un mail où on avait glissé le premier EP qui était sorti deux mois avant. Apparemment, ça a fait forte impression, puisqu'ils nous ont dit qu'ils aimeraient potentiellement travailler avec nous dans le futur.
Je pense que ça s'est concrétisé quand on a joué à Nantes en décembre de la même année. Du coup, décembre 2023, on a joué à Nantes. Paul de Frozen est venu nous voir.
Et je crois qu'il a été séduit. Puisqu'il est parti en disant qu'il allait nous faire des beaux vinyles. Donc, on est resté en contact par la suite. On a discuté de ce projet-là sans se mettre de pression vis-à-vis d'une date butoir.
On avait une idée approximative de quand est-ce qu'on voulait sortir le projet. Mais on est resté en contact tout du long et globalement, on a fini par fixer une date de sortie du projet, des singles. On savait quand on devait rendre le matos. Et je crois qu'on leur a filé les pré-mix, puis les premiers mix.
Chris
On envoyait quand même l'avancement au fur et à mesure.
Julien
Tout à fait. Mais bon, ils nous ont fait confiance tout du long sur comment on gérait la chose.
Et c'est vrai que c'était assez plaisant de travailler avec eux. C'est toujours plaisant d'ailleurs.
Chris
Oui, c'est toujours plaisant.
Julien
On est toujours en contact avec eux en permanence. Ils nous placent sur des festivals. Ça se passe bien.
Et ils nous ont fait des beaux vinyles.
C'est top ! Le démarchage fonctionne toujours finalement !
Julien
Il faut quand même faire de la bonne musique (rires).
L'album est donc sorti il n'y a pas très longtemps. Les projets, c'est quoi ?une grosse tournée à venir ? Ou vous êtes déjà en phase d'enregistrement ? Enfin de compo plutôt, d'autres choses ?
Chris
La tournée, on aimerait. Mais c'est toujours une galère. Parce que je pense qu'on ne s'y prend peut-être pas assez à l'avance. Et puis, on a essayé de caler ça en octobre. Mais ça ne s'est pas trop fait. Du coup, résultat, on joue juste tous les week-ends.
Julien
Ce qui est déjà bien.
Chris
Oui, ce qui est déjà bien. Et on est dehors de Bordeaux à chaque fois. Donc en vrai, c'est une tournée fragmentée.
Et en projet, il y a des choses. Mais rien de très concret pour l'instant. On ne veut pas dormir, par contre. Avant la prochaine sortie, il ne va pas s'écouler non plus trop de temps.
Julien
Je pense qu'il y a la possibilité qu'on sorte des petits projets avant de revenir au format album.
En digital, peut-être ?
Julien
Oui, potentiellement. Pas de nécessité spécifique de faire du physique là-dessus. Mais on veut continuer de battre le fer tant qu'il est chaud. On a la chance de profiter d'une micro-notoriété ces derniers temps. Une micro-hype, si on peut dire. C'est vrai qu'on compte en profiter, continuer de composer. Et après, on a des projets de tournées potentielles. Mais je pense que ce sera surtout l'été prochain histoire de faire les choses bien.
Chris
Globalement, ça a toujours été un peu la dynamique du groupe. Ça ne fait pas très longtemps qu'on est formé. On joue souvent, on répète une à deux fois par semaine. C'est tout le temps de caler de nouveaux morceaux. Je pense que c'est un peu la dynamique qui s'est installée dans le groupe de toujours avancer, de toujours produire des choses. Je pense que ça va continuer comme ça.
Revenons au nom du groupe, Kibosh, qui signifie "arrêt", en gros. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur l'origine du nom ? Est-ce qu'il y a une origine particulière ?
Chris
C'est aussi le nom du méchant fantôme dans Casper.
Ok, d'accord. Là, je ne l'avais pas (rires)
Chris
À la base, je me suis dit que ce serait un super nom de groupe de beatdown. Au final, ce n'est pas du beatdown. Une autre signification, ce n'est pas plus mal.
C'est le nom que je mettais sur mes compos Guitar Pro dans ma chambre il y a 4 ou 5 ans. Au final, quand on a monté le groupe, j'ai proposé le nom.
Cette année, Corenco fête ses 20 ans. Le Webzine vous suit depuis vos débuts. L'occasion pour moi de vous demander quel rapport vous entretenez avec la presse, tant papier que numérique. Est-ce que la presse peut, d'une manière ou d'une autre, vous influencer au niveau du groupe, par rapport aux remarques ou aux différentes chroniques que vous pouvez avoir ?
Julien
Très honnêtement, de mon point de vue, j'ai consommé beaucoup de presse spécialisée pendant longtemps, quand j'étais adolescent. Et c'était presse papier, principalement. Et puis après, pas mal de Webzines aussi, je lisais des chroniques, ce genre de choses. Aujourd'hui, c'est quelque chose que je regarde beaucoup moins. Et vis-à-vis du groupe, c'est vrai que ça fait plaisir quand on a des chroniques. Là, c'est notre première interview.Donc... On verra si ça fait plaisir. Mais en tout cas, pour ce qui est des chroniques, personnellement, je n'y accorde pas grande importance. Ça fait toujours plaisir d'en avoir. Après, qu'elles soient positives ou négatives, très honnêtement, on a la chance d'avoir des chroniques plutôt positives jusque-là.
Je pense que même si elles étaient négatives, je n'y accorderais quand même pas plus d'importance que ça. Je pense qu'on sait ce qu'on fait en termes de musique.
Chris
Globalement, je les prends comme n'importe quel avis.
S'il y a quelque chose que je trouve pertinent, oui, bien sûr que ça peut influencer, mais c'est pas du tout... Quand j'ai une chronique, quand ça arrive, je clique hyper vite. Je suis genre, qu'est-ce qu'ils disent ?
Julien
On est toujours excité à l'idée de les lire, cependant.
Chris
Globalement, si il y a quelque chose où je ne suis pas d'accord, on peut se laisser croire. C'est un avis comme un autre.
C'est comme ça que je le prends.
Merci à vous !
Julien
Merci à vous de nous avoir reçu !
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