JONAH MATRANGA + COMME DES GARCONS MADEMOISELLE le 27/05/2006, Le Batofar, Paris (75)

JONAH MATRANGA + COMME DES GARCONS MADEMOISELLE (report)
N’étant pas de Paris, c’est la toute première fois pour moi que je débarque au Batofar, j’essaie donc de bien prendre un plan de route, on sait jamais, en caisse dans Paris… Mais ma co-pilote sera là pour m’aider. Et c’est avec joie que l’on trouve assez facilement la péniche, parfait ! J’avais rendez-vous avec Jonah vers 18 heures pour une interview, mais le californien n’est pas là : pour la petite histoire, il était parti à l’hopital dans l’après-midi pour jouer pour un gars qui n’a pas pu aller à son concert car gravement malade. Du coup, on arrive en avance et on a le temps de prendre un p’tit sandwich, vraiment petit, pas bon, très cher, à la bibliothèque nationale qui est juste en face. Bon, vous en avez pas grand-chose à faire j’imagine, donc après une petite attente dehors avant que la première partie ne commence, on se décide à entrer dans cette fameuse péniche.

Et on va découvrir un lieu bien agréable, avec Jonah MATRANGA himself en train de faire une séance d’autographes, de parler de tout et de rien, de vendre ses disques (la plupart faits maison) avec toujours sa particularité : proposer un prix d’achat, mais finalement on file ce que l’on veut, très bon esprit donc. Je lui rappelle l’interview manquée, il s’en excuse et on se donne un autre rendez-vous pour plus tard.

C’est l’heure pour la première partie de faire sa prestation, le groupe s’appelle « Comme des Garçons, mademoiselle », ça sonne très « émo » dans le nom, et musicalement, bah c un peu pareil, de l’émo mélangé à de la pop/power-pop, avec 2 guitares (dont 1 qui s’occupe d’un synthé aussi) et pas de basse. Ce n’est pas ma tasse de thé, en plus, le chanteur chante faux, peut être un exercice de style mais bon, rien de marquant en tout cas. Ils ne joueront qu’une trentaine de minutes pas plus, et finalement, c’est tant mieux.

Le moment pour Jonah de faire ses balances : alors c’est très simple, ça durera 2 minutes chrono : le sampler, la guitare, un petit « c’est ok » au micro, et basta !
Juste avant d’entrer sur scène, on aura droit à fond dans les HP la chanson « thank you for hearing me » de SINEAD O’CONNOR, magnifique morceau, qui nous plonge dans l’ambiance intime du chanteur.
Fin du titre, Jonah arrive, et lance un « Bonjour, je m’appelle Jonah ». Il va démarrer sur « Maroo (Disco Manifesto) », avec bien sûr un speech d’intro disant que cette chanson a un refrain en allemand mais qu’il va nous le faire en Français, mais que peu importe la langue, c’est le contenu qui compte… Titre très drôle, qui finit par une phrase symbolique de l’univers Jonah MATRANGA, « a life of obligations is no life at all ».
Et ça va s’enchainer avec des titres de ses deux derniers LPs de ONELINEDRAWING, « the volunteers » et « Visitor », tous aussi beaux les uns que les autres, et sa voix si unique et particulière. Jonah est bavard, très bavard, il n’arrête pas de justifier ses chansons, de parler de tout et de rien, d’essayer de parler un peu français et ses « Merci très beaucoup » sont toujours très touchants.
Mais le californien ne va pas s’arrêter à ONELINEDRAWING, et c’est une surprise pour moi, qui ne m’attendait pas à cela. En effet, quand j’entends le couplet de « Bury white », je suis aux anges : Mr MATRANGA va revisiter son premier groupe qui l’a fait connaître, FAR, avec donc ce titre mais également « MAN OVERBOARD » juste après, puis à la demande générale durant les rappels, « MOTHER MARY » dont l’énergie balancée nous fait totalement oublié qu’il est seul sur scène. En plus de FAR, il va jouer une chanson de GRATITUDE, groupe éphémère avec lequel il a enregistré un album, et des titres qu’il avait repris avec NEW END ORIGINAL, variante électrique de ONELINEDRAWING (et anagramme également), comme « #1 defender » et « lukewarm ». C’est un régal, il demande au public quelles chansons on veut qu’il joue, il est content d’être là, et ça se voit. Il s’excuse encore de ne pas être venu depuis 2-3 ans (je dirais plutôt 4-5 en fait) et nous promets de revenir avant la fin de l’année. Tous ses meilleurs titres seront joués, avec en vrac « 14 to 41 », « Better than this », « the leper song », « Ghost », « we had a deal », … Difficile de retenir la setlist, au total il aura joué 1h40 tout seul et rien que pour nous. Le public ne s’y trompe pas et l’acclame de tout son cœur.

Une personne aussi humble, gentille et généreuse ne peut que vous faire aimer sa musique, Jonah MATRANGA est un artiste, un vrai, à part entière dans ce monde plein de stéréotypes et de non-créativité. Faire ce show acoustique sans être mielleux à aucun moment, mais seulement être lui-même et nous donner tout son amour de la musique, on ne peux en sortir qu’avec un large sourire aux lèvres, et se dire qu’on a passé avec lui un des meilleurs moments musicaux de sa vie, tout simplement.
photo de Pidji
le 31/05/2007

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