RED SPAROWES le 30/04/2007, Le Nouveau Casino, Paris (75)

RED SPAROWES (report)
Le soleil inonde la rue Oberkampf de ses rayons bienfaiteurs aujourd'hui et heureusement, car les personnes composant la file d'attente qui s'étend de l'entrée du nouveau casino jusqu'à l'horizon (ouais, d'accord, c'est juste pour l'effet) prennent ainsi plus facilement leur mal en patience. Car il s'en est déplacé du monde pour venir voir les moineaux rouges, je ne pensais pas que le groupe remplirait une salle telle que celle-ci - remarque, les chicagoans de PELICAN ont bien remplis la Maroquinerie, y a pas de raison... (Je crois que c'est simplement une congrégation de férus d'ornithologie qui se déplace à chaque fois, en fait.)

L'affiche n'annonçait pas de première partie mais c'est un mec seul avec son PC et tout son matos de bidouillage électronique qui se tient debout devant nous sur la scène du nouveau casino. Le lascar nous tiendra pendant environ trente-cinq minutes avec un mix de sons lourds et ronflants et de petits bidouillages faits maison, agrémentés de quelques pains (bien sonores, puisqu'il est tout seul) qui auront le mérite de le faire sourire. Bref, j'ai bien apprécié le premier quart d'heure et ensuite j'ai bien décroché, comme pas mal de personnes ici, je pense, qui n'étaient pas venus ici pour ça. Bonne initiative d'avoir voulu tenter un mélange des genre ce soir, mais la mixture passe moyennement si j'en crois les quelques claps épars et timides qui ponctuent les titres.

Un petit quart d'heure de turnnover rapide - à sec pour moi, puisque le demi est ici au même prix qu'une galette qu'on peut trouver dans l'échope d'en face - et les 5 moineaux rouges sont prêts à prendre leur envol... Et ça commence fort avec 'Buildings began to stretch wide...' de leur LP précédent « At the soundless dawn », un morceau phare de cet album dont l'écho des premières notes dans la salle provoque sourires de satisfation et hochements de têtes. Le son est bon, les guitares ne se mangent pas trop entre elles et la basse n'est pas assourdissante; parfait pour apprécier comme il se doit un set purement expérimental (pas de chanteur dans cette formation qui compte dans ses rangs un membre de Neurosis et un autre d'Isis) et qui comprend beaucoup de petites nuances plus ou moins faciles à saisir. Du même album je n'ai reconnu que 'Alone and Unaware...' qui a déjà fait fumé mes platines à de nombreuses reprises, mais c'est tout; le reste du set étant dédié au tout dernier « Every Red Heart Shines Toward the Sun » avec les 'Title I' qui doit certainement être le titre le plus pêchu de tout le set – 'Title III' dont la dimension assez « épique » est renforcée en concert – 'Title IV' et sa slide guitar qui lui confère une aura de bande originale de l'ouest désertique américain (dont on a pu voir des images défilées, mais j'y reviendrai) – 'Title VIII' qui demeure un des plus hypnotique de par son caractère répétitif, mais tellement prenant. Et, instrument tellement complémentaire, et finalement indispensable au groupe, les montages vidéos de Josh Graham (déjà responsable de ceux de NEUROSIS) défilent sur une toile au fond de la scène: y retrouve beaucoup d'images d'archive de la guerre froide (« Every Red Heart... » traitant en partie de ce sujet), des paysages de désolation après l'explosion d'une bombe nucléaire dans le désert, des foules, des invasions de criquets, des peuples fuyant la famine etc... Cette dimension visuelle apporte tellement au set qu'elle devient très rapidement indissociable de la performance musicale des RED SPAROWES et les deux se fondent naturellement l'un dans l'autre. Tout cela pendant quasiment une heure et demi de set qui passeront à une vitesse phénoménale, merci.

Du bon, du très très bon encore ce soir, et j'attendais la toute fin de ce report pour dire un petit mot sur le détail qui a bien failli saborder mon plaisir durant le set des RED SPAROWES: l'attitude puérile de certains membres d'un groupe parisien et de leurs potes amis de la 1ère partie de ce soir (groupe dont je tairai le nom mais qui mériterait bien d'être revoké de cette salle) qui ont passé le set à crier, raconter leurs vies à un niveau sonore dignes de pucelles américaines et à saboter ainsi moult passages plus sobres et calmes qui méritaient, non pas un silence de cathédrale, mais un minimum de respect pour ceux qui ont payé 16€ leur place et qui auraient préféré entendre la moindre note émanant de la scène. Alors l'état éthylique n'excusant pas tout, je profite de ces lignes pour leur faire savoir que, si on se fait chier pendant un concert, on se barre et on laisse les autres peinards... A bon entendeur.
photo de Mat(taw)
le 31/05/2007

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