The Devils + Jon Spencer le 14/05/2019, La Poudrière, BELFORT (90)

The Devils + Jon Spencer (report)

Oui je sais il y a une certaine différence entre avoir une vie palpitante et juste être dans le speed.

Mais disons simplement qu'un concert le mardi soir (et BIM ! une répèt' d'annulée) nous aura obligés à courir dans tous les sens pour fermer le magasin, se mettre dans l'estomac un truc suffisamment digne après 10 heures de boulot en continu, avant de repartir au concert de The Devils et Jon Spencer And The Hitmakers.

Nom de 'tieu, c'est que j'avais JAMAIS vu Jon Spencer sur scène, en chair et en sperme. J'écoute ça depuis 95/96, mais bon, c'est la vie de merde, faut croire...

 

Donc on arrive à La Poudrière, on salue les quelques amitiés en présence, on se prend une bière, on convient à l'avance de qui va conduire (pas moi ; oh ça va, j'ai donné et je donne toujours, la plupart du temps je dois rester sobre même à mes propres concerts, pour ramener véhicule, matériel, comparses imbibés et tomber du lit le lendemain matin pour aller bosser avec la tronche de traviole).

Et ça commencera assez vite par The Devils, pur groupe de Garage Punk fétichiste. Duo guitaroctaver mon Père / batterie bûcheronne de nonne. Ils sont Italiens, y doivent pas s'faire que des copains de bénitier par chez eux...

 

 

Eh ben... grosse patate et bonne découverte ! Ça joue crade et fort avec une intention belliqueuse délibérément Punk, option obsédés sexuels. A ce sujet, un pote me dira le meilleur, j'avais pas vu : la peau de grosse caisse présente en grand format un sexe féminin écarté avec la tronche du Pape en lieu et place du clitoris. Classe ! Yummy, yummy sluuurp ! Amen !

Et sinon, au-delà de ces provocations un tantinet puériles, c'était parti très fort et ça broutera un peu à partir du mi-coït. Pas grave mais disons que le chaos et le bordel, ça masque un peu quand on a un p'tit coup de mou. Le spectacle, idem, parfois c'est béquille et cie.

Mais rien de rédhibitoire pour autant.

Moment drôle : le gratteux-vocaliste fendra le public pour s'installer en plein milieu avec le micro sur son pied. Qui tombe sur le sol. POUK ! Un ami à moi, bien intentionné, le remettra debout bien installé, à deux reprises, pensant aider. POUK ! POUK ! Mon pote finira par comprendre le but volontaire de l'affaire quand l'Italien, d'une baffe, refoutra tout par terre pour la troisième fois.

Ah, c'était intentionnel ? Oui : il se couche au dos sur le sol crasseux, micro fourré dans la bouche, et se met à ramper en direction de la scène, tout en balançant de grands barbouillis bruitistes avec sa guitare. Pendant ce temps, sa compagne bourrine en transe sur sa batt'.

Rigolo.

Reprenons quelques bières !

 

Après tout ce vacarme grandiloquent, forcément, en comparaison, l'orchestre à Jon Spencer fera dans le plus posé. Le bordel et la gaudriole, l'a déjà plus que donné, et on se calme un peu avec l'âge.

L'album prétexte (?) à ces tournées marathon (pas beaucoup de jours off, c'est rien d'le dire, et peu de repos entre chaque tournée) était d'ailleurs plutôt décontracté, dans une énergie Whok'n'whall relativement tranquille. Non, ça ne sera pas un concert démoniaque du Blues Explosion... ce dernier s'étant lui-même singulièrement apaisé avec les années. T'inquiète, en concert c'était toujours la branlée.

Ici de même, mais sur la durée, le groupe enchaînant sans temps mort, avec une classe et un brio rares.

C'est pas la déflagration, c'est la centrale thermique sensitive à haut rendement (bien connue sous le nom de Spencer's High Rate Sensitive Thermal Power Station ou S.H.R.S.T.P.S., bien entendu, vous l'aurez compris, c'est évident enfin !). De cette énergie euh oui, sexuelle !, baignés nous sommes ! Ainsi suces-tu Seigneur !

Putain, même les lumières BLEUES sont CHAUDES avec Jon Spencer And The Hitmakers !

C'est une affaire de pulsations. « Notre affaire, c'est le plomb », disent les Pistoleros. Eux, c'est le groove, l'intention, l'attaque.

Créfieu, le batteur tape comme-un-sourd – et comme un chef ! Belle endurance...

Endurance : tout leur album y passe, quelques reprises – dont certaines me disent quelque chose sans avoir réussi à mettre le doigt dedans – et même, même des bribes du Jon Spencer Blues Explosion, oui-oui ! Deux trucs de Orange, je crois, dont une partie du génial ''Bellbottoms''. Ah, et la blague ''Shirtjack'' !

Pour la setlist détaillée, faudra repasser, fallait pas m'inviter, chuis pas du genre à traîner en bord de scène pour chiper un bout de papier qui ne m'appartient pas... ou prendre une putain de photo avec un putain de téléphone.

Pis, sérieux, vous trouvez pas ça louche, vous, de prendre des photos avec... un putain de téléphone ???

Ah et j'ai une mémoire de poisson rouge, aussi, alors bon...

 

On s'amuse, on s'amuse, on gueule on boit on chante et puis...

*Ce que je ne sais pas sur l'instant, c'est que pendant une bonne partie de la soirée, un pote à moi chauffe ma femme dans mon dos. L'autre y veut s'taper ma femme !?!

Merci mec, vraiment, fallait pas. L'ivresse et les pulsations n'excusent pas tout. Ouais, je sais, elle est belle ma femme – et elle a un cul de déesse, ouais! – mais, vraiment, ça se fait pas.

J'te jure...

Bordel.*

 

Heureusement, je ne l'apprendrai qu'une fois rentrés à la maison...

*Heureusement surtout c'était un malentendu. Hé-hé!*

 

 

C'est vrai que la température monte dans la salle et au cœur du cul du public. Concert de début de semaine – c'est un mardi – ça met toujours un peu de temps à prendre, la sauce. Parfois, elle prend pas, la sauce.

Surtout que notre ami surnommé P.F. se sera fait virer assez vite pour avoir balancé des gobelets (vides) sur le percussionniste Bob Bert (des mythiques Pussy Galore et Chrome Cranks!!! Ah et Sonic Youth aussi, mais on s'en fout), vieux pote de Jon Spencer, qui joue du marteau sur des réservoirs de bagnoles et autres tôleries à la con au sein des Hitmakers.

Faut pas l'chauffer le Jon, faut pas toucher à son pote !

En effet, c'était pas bien méchant, ces gobelets volants, mais il faut rappeler que ces gars-là ont joué partout sur la planète ou pas loin, parfois même dans les plus infâmes des bouges où les spectateurs ne sont pas toujours forcément des enfants de cœur. Alors là, au premier frottement suspect, Jon a stoppé le morceau en route et a demandé à ce que P.F. sorte immédiatement. « This is NOT OK ! » « OUT! OUT ! ».

OK ?

Bon, en début de set, ça aurait pu refroidir tout le monde... Ça n'aura pas duré, vous aurez compris.

 

Faut dire que ça joue... Clavier/Moog et chœurs aux petits oignons (chant lead parfois pour les reprises), batteur de l'enfer, disais-je et le bon Jon qui joue en fixant droit devant lui, toisant le néant juste au-dessus de nos yeux, sans un regard pour son manche, et tout tombe toujours complètement en place, même au bout des silences casse-gueule. Avec de jolies flexions des genoux toutes en souplesse.

 

Nous finirons bien éméchés. Ma compagne vivra son petit moment de honte quand elle réalisera avoir parlé et parlé et parlé au batteur en le méprenant pour son collègue Mooguiste. Ahahah !, vas-y parle-lui de Ray Manzarek, vas-y, y doit s'dire, « Damn it ! Crazy frenchies ! ».

Et donc... Cékikikondui ? Bah, c'était pas prévu qu'on soit bourrés les deux en fait... Bon, ben la moins bourrée, alors. C'était bien la peine d'en convenir dès le début...

Faux-jeunes parents irresponsables, va ! Tellement irresponsables qu'une fois rentrés à la maison, on poursuivra la soirée en se racontant ce qu'on vient juste de vivre, en vidant toutes les cannettes de l'appart.

Cékikiva ouvrir le magasin demain matin, tout seul, la tronche complètement de traviole ?

Eh, c'est Bibi Gep, pardi !

 

Pas de regret ceci dit.

Belle soirée.

Nous aurons dansé.

Nous aurons hurlé ("AND THE HIT! AND THE HIT! AND THE HITMAKEEEEEERS!!!")

Qu'il fait bon de vivre.

 

 

Prochaines dates françaises de Jon Spencer And The Hitmakers:

05/11/19 NANTES @ Stereolux

06/11/19 BORDEAUX @ BT59

07/11/19 LYON @ Ninkasi

08/11/19 BESANCON @ La Rodia

photo de El Gep
le 18/09/2019

6 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 19/09/2019 à 18:29:34

Haha, ce report purement Gepien ! Tu serais capable de me donner envie d'aller voir jouer Sardou avec cette plume gouailleuse :D

el gep

el gep le 20/09/2019 à 09:45:08

Ehéh, cimer. Si c'est Sardou And The Devils ou Jon Sardou And The Hitmakers, suis sûr queval'faire, tu sais...

el gep

el gep le 06/10/2019 à 09:43:22

Notes à bonhomme: eeeh, toutou est bien qui finit bien: l'affaire avec mon pote n'était qu'un malentendu qui s'est réglé autour de quelques bières.
L'affaire des gobelets, j'ai oublié de raconter que le percussionniste visé s'était rapproché du lanceur de gobelets pour lui montrer les marteaux qu'il avait dans les mains; genre pot de plastoc contre marteaux, c'est qui qui gagne à ton avis?

cglaume

cglaume le 06/10/2019 à 17:16:37

Rhoooo, la happy end à l'Americaine !!!

el gep

el gep le 08/10/2019 à 10:36:40

Viiiii!
Après je suis peut-être un salopard mais je trouvais ça drôle de parler de ça (sans citer de noms) dans un report: c'est complètement déplacé, ah-ha!, mais c'est du vécu de l'intérieur!
J'en riais déjà, en fait...

el gep

el gep le 09/11/2019 à 10:01:07

Revus hier soir à Besançon! C'était encore meilleur!
Plus sale, plus fou, avec plus de liberté, à peu près la même set-list mais complètement dans le désordre par rapport à Belfort, avec toutefois peut-être des nouveaux morceaux (une paire de titres que j'avais jamais entendus ni sur disque ni en live, alors peut-être...).
Des passages nimp noisy drôles, des titres réinterprétés, une énergie plus offensive et moins millimétrée qu'à Belfort et un son meilleur, aussi.
GRAND moment.

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