Alceste - Alceste

Chronique Maxi-cd / EP (15 minutes)

chronique Alceste - Alceste

Faire une chronique d'un disque de screamo, c’est un peu comme jouer à Taboo. Parce que même si le style n’est pas si âgé que ça, moult clichés et mots-clés y sont liés. Mon défi sera donc de ne pas caser « émotion », « mélodie », « violence » ou « atmosphère planante et sombre » dans cette chronique. Pas évident, alors que c’est exactement ce à quoi s’attelle Alceste sur ce premier EP ressemblant à un premier jet avant un gros plongeon dans le bain bouillant de la scène.

 

Certes, les briscards d’Alceste (à ne pas confondre avec Celeste, ni avec la copine de Babar d’ailleurs) n’en sont pas à leur coup d’essai. On reconnaîtra dans le combo des habitués de la scène hardcore normande. Quasi un allstar band parfumé à la pomme, quand on voit les ingrédients qui composent le groupe: un bout de Draft, un morceau de Hatred Down, une tranche de Inside The Tourbus et surtout une grosse part de Scold For Wandering. Sacré mélange, me direz-vous. Mais le résultat sonne dans la continuité de ce qu’a proposé Scold For Wandering avant qu’ils ne splittent : du screamo à la française, poisseux et hypnotique. « Rien n’a changé, mais tout est différent », c’est marqué dessus comme sur le Port Salut… Certainement dû à l’empreinte que laisse le chanteur, JP, les titres de l’EP transpirent la mélancolie désespérée. Si le spectre DaïtroEnvy plane encore sur les compos, le virage que souhaite entamer les cinq ébroïciens, d’évoluer vers un post hardcore plus lourd et soutenu, est ici de bien meilleure facture. Il suffit de voir la pochette de l’EP pour s’en douter, me rappelant fortement Ausserwelt de Year Of No Light.

Passée l’intro de « L’avenir derrière elle » avec un duo basse-batterie des plus appétissants, les 3 titres se tiennent par leur homogénéité, entre rage maîtrisée et envolées pleines de spleen. On sent bien les efforts faits pour apporter une touche personnelle, que ce soit aussi bien au niveau du chant que des instrumentations, mais il paraît difficile aux Alceste de sortir du carcan dans lequel ils se sont eux-mêmes mis. C’est cette sorte d’académisme qui rendra difficile l’écoute de l’EP pour les non-initiés au style. Cette sensation est soutenue par une production de qualité mais bien trop légère, fleurant bon le DIY amélioré.

 

L’EP a tout de même les défauts de ses qualités et les qualités de ses défauts, dans un style qui s’étiole au fur et à mesure que ses principaux représentants splittent ou évoluent. Alceste y trouve sa place en imposant des compositions sans virtuosité certes, mais avec une force de conviction qui arrive à tenir au ventre.

J’ai réussi mon défi.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 03/05/2011

1 COMMENTAIRE

Tookie

Tookie le 03/05/2011 à 10:15:06

Bah euh, ouais c'est ça, du début à la fin...

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