Blood Red Throne - Fit to Kill

Chronique CD album (49:01)

chronique Blood Red Throne - Fit to Kill

C’est tel le fan de Killing Is My Business fraîchement décryogénisé qui se jette sans réfléchir sur Dystopia que j’ai fait mien l’exemplaire promotionnel du nouveau Blood Red Throne. Parce que, pour ne rien vous cacher – quoique vous n’ayez pas à être informés de cette carte de fidélité à la Fistinière, m’enfin! –, bien que sachant que la formation norvégienne avait continué à sortir des albums sans relâche depuis lors, je n’avais jamais plus trempé mes orteils dans leur chaudron métallique après la sortie d'Affiliated with the Suffering. Rhaaa quel album, quelle pochette sanguinolente, quel absence de pitié, quel efficacité… Bref, que de souvenirs! C’est donc plus comme une invitation Copains d’Avant que comme un nième communiqué formaté que j’ai accueilli l’email annonçant la sortie de Fit To Kill, le 9e album de l’autre groupe de Død (Scariot, Zerozonic, ex-guitariste live de Satyricon) et Tchort (Green Carnation, ex-Carpathian Forest, ex-Emperor… Et à présent ex-Blood Red Throne!). D’autant que la missive électronique en question proclamait haut et fort que « Fit To Kill is by far the most old school release since 2003’s Affiliated with the Suffering ».

 

** Exultation du bambin devant le premier Croque Vacances de la semaine de Noël **

 

21 ans à mitonner un Death metal grognon sous un étendard patronymique visionnaire annonçant le futur succès populaire de Games of Thrones (non? Ah bon...) ne suffisent manifestement pas à se lasser de l’exercice. Car si le line-up a subi autant d’ajustements de personnel que Pamela Anderson d’interventions chirurgicales (des membres originaux ne restent plus que Død et le batteur Freddy Bolsø, de retour après un break de 13 ans), la ligne de conduite du groupe reste globalement inchangée: Blood Red Throne s’applique toujours à tartiner un Death Metal classique, solide, menaçant, sans fioritures / débauche technique / blasts excessifs, dans la lignée de la scène floridienne des 90s, le but avoué étant d’arroser un maximum les pauvres hères se mouvant de l’autre côté du canon fumant.

 

Et en effet, les références qui reviennent le plus souvent à l’écoute de Fit To Kill sont Deicide (la dynamique, les shrieks de harpie… Tiens: à partir de 1:42 sur « Requiem Mass », ou dans la suite du break à 1:20 sur « End ») et Cannibal Corpse (du fait de la nature du growl, ainsi que de certaines parties, telle cette mosh part rampante à 4:27 sur « Bloodity »). Sur « Instructed InSanity » ou « Deal It or Die », le groupe s’inspire également des détours tortueux d’un Morbid Angel pour tantôt embrayer sur une funeste apocalypse guerrière proche de l’école polonaise (cf. le premier des 2 titres ici cités en référence), tantôt errer fièrement derrière Nile dans d’occultes mausolées oubliés (cf. le 2e desdits titres). De vilaines intentions brutales, quelques bons gros riffs bien Thrash, une rythmique qui varie le propos sans jamais sombrer dans le brouillon blasté, des claques mais du groove…

 

Old school & straight to the point était affiché sur l’affiche, Old school & straight to the point est bien ce qui sort des écouteurs! Yeah Baby!

 

Par contre s’il est vrai que ces 50 minutes passent sans déplaisir, elles n’offrent pas non plus d’arguments suffisamment forts pour faire naître le besoin compulsif de rattraper le passé en fouillant le reste de la discographie des zoziaux. C’est net, carré, efficace, bien foutu… Mais pas non plus inoubliable. D’autant que certains titres s’étendent un peu en longueur. D’ailleurs le groupe lui-même semble conscient du fait que les paupières de l’auditeur sont parfois un peu lourdes. Et pour que ce dernier quitte l’opus sur un dernier sourire plutôt que sur un nième ronflement, il cale en toute fin un « End » particulièrement roublard, car nettement plus marquant que la moyenne. Démarrant sur une charge massive et impressionnante, le morceau en question dégaine peu après la barre des 2 minutes une tuerie de mosh part monstrueusement groovy et complètement imparable. Puis, dans la suite d’un charclage d’humus plus gras et lent que Jabba the Hutt, il ouvre un horizon large et majestueux, pour enfin clore l’épisode discographique sur une agréable stridulation de pseudo-balalaïka funeste. Superbe!

 

L’un dans l’autre, on est donc bien content de ces retrouvailles inattendues. Pas de déception, quelques belles résurgences d’un passé plutôt glorieux, quelques sourires complices. Mais – restons objectif – pas non plus de quoi demander cette vieille copine depuis longtemps perdue de vue en mariage. On est par contre bien content d’avoir à nouveau bu un coup avec elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Back to the roots muthafuckaz! Blood Red Throne avait annoncé vouloir faire de son 9e album un retour aux fondamentaux d’Affiliated with the Suffering… Et il n’a pas menti! Fit To Kill se déguste donc comme une agréable madeleine de Proust – dans la même démarche que le dernier Nocturnus A.D. tiens –, sans surprise ni grosse déception, avec ce genre d'agréables sensations que provoquent les retrouvailles avec le bon vieux canap' de vos années estudiantines à l'occasion d'un séjour dans le bercail parental.

 

 

 

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 19/09/2019

3 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 19/09/2019 à 12:12:26

Moi non plus, je n'avais plus écouté depuis Affiliated with the Suffering, une vraie boucherie à l'époque

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 19/09/2019 à 20:25:47

Moi j'connais que Altered Genesis, un gros génocide.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/09/2019 à 16:30:04

écouté et oublié, réécouté et de nouveau oublié...

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