Death Engine - Place Noire

Chronique CD album (30:20)

chronique Death Engine - Place Noire

Malgré la mandale évidente prise à la sortie de Mud en 2015, et dont j’ai pu apprécier les effets au Hellfest après que The Atlas Moth ne se décommande, ce n’est pourtant pas de gaité de cœur que je me lance dans la chronique de Place Noire et d’un groupe aussi ésotérique qui, selon la terminologie empruntée par le quotidien le plus vendu de France serait à classer dans la fourre-tout et nébuleuse catégorie dite « Metal ». Encore merci aux journaleux de Ouest-France qui irradient de conneries et semblent toujours aussi approximatifs et mensongers dans le traitement de n’importe laquelle des informations sérieuses. Parce que Oui ! La participation de Death Engine au Hellfest, millésime 2015, c’était une actualité sérieuse, au même titre que « l’Amendement chocolatine » déposé par les Républicains.

 

Maintenant que l’atmosphère est un peu plus détendue, on peut basculer sur le plus pesant et ô combien musicalement pas Friendly du tout Place Noire. Selon les dires des proches et des plus confidentiels du groupe, Death Engine fracasse la candeur et la jovialité illusoire du monde depuis maintenant 2013, et dans un registre disent-ils « Dark & Obscure Noise ». Pourquoi pas ?? Cette définition semble déjà plus appropriée que celle employée par les feignasses de Ouest France.

Un gris saturé de noir teinte l’ambiance générale de ce Place Noire, avec en somme de la noirceur et du malaise pour toujours plus de tourments mentaux et auditifs. Le constat musical est simple, et les représentations du monde des Lorientais implacables de négativité. L’univers mental et esthétique dans lequel évolue Death Engine n’a absolument rien de réjouissant, il nous emporte sans notre consentement dans les méandres et les distorsions du psychisme humain. Crispant dans les séquences noise tortueuses, dérangeant avec ses successions de larsens insistants, fracassant de par la puissance de la production, c’est tout le corps de l’auditeur qui fait une expérience sensitive hors norme à l'écoute de Place Noire.

Un timbre à la Manson sur « Dead End » et « Decline », avec une affection d’ensemble du chanteur pour les voix suffocantes et spectrales. Ce Place Noire sent la mort, suinte par tous les bouts la désillusion et nous emporte lentement vers un état de putréfaction, « Dead End » en est le parfait exemple. On assiste sur ce titre au spectacle morbide d’un cadavre en proie à sa décomposition fumante avec son lot de chairs décharnées, ses odeurs sordides et son lot de souffrance. 

Avec quelques éclaircies sur le final de « Decline » notamment, Death Engine nous fait vivre un des rares moments capable de nous sortir de cette atmosphère quasi univoque et étouffante.

 

Death Engine représente un style qui ne revendique pas une palanquée d’aficionados, la faute à un parti pris esthétique qui fonctionne tel un repoussoir. Même si Death Engine s’est fait discret dans les salles de concerts pour défendre Mud à l’époque, le groupe devrait une fois de plus avec Place Noire satisfaire les morts vivants déjà convertis au « Metal Ouest France » des Lorientais. En espérant vous revoir dans une autre configuration scénographiques que celle du Hellfest, un après-midi Post-holocauste par exemple parce que même si l’atmosphère du camping post-Hellfest a des airs d’apocalypse, elle ne dure que le temps d'un shoot transgressif qui fait finalement pschitt...

 

photo de Freaks
le 19/07/2018

1 COMMENTAIRE

gulo gulo

gulo gulo le 19/07/2018 à 08:15:15

" spectacle morbide d’un cadavre en proie à sa décomposition fumante avec son lot de chairs décharnées, ses odeurs sordides et son lot de souffrance. " : ah, y a donc pas que moi qui pense davantage à Joy Division qu'à n'importe quel héritier de Breach ou Converge...

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