Halestorm - Vicious

Chronique CD album (43:26)

chronique Halestorm - Vicious

Naïvement, on pourrait croire qu'entre Halestorm et Alestorm, il ne s'agit que d'une histoire de H. En vérité, il s'agit davantage d'une histoire de boobs. Parce qu'au final, que l'on prenne l'un ou l'autre, ça attire pas mal de beaufs dans les râteliers : les kilteux n'attendant qu'un peu de pirate metal pour se donner bonne conscience de se prendre une cuite au Captain Morgan d'une part, les gros pervers en train de baver sur les belles courbes de la charismatique Lzzy Hale de l'autre, ne rêvant que d'arracher ses fringues tel qu'on peut le voir sur la jaquette de Vicious, son quatrième album fraîchement sorti. Et pour le reste... Eh bien, on s'en branle un peu vu que les deux groupes n'ont rien à voir, hormis peut-être le fait de s'attirer des quiproquos gênants dus à de mauvaises prononciations de Français parlant l'anglais comme des vaches espagnoles.

 

Même si, d'une certaine manière, dans leurs styles respectifs, on peut leur reconnaître ce goût prononcé de tirer sur la corde du « calibré ». Même si dans le cas d'Halestorm et de ce Vicious, ça se fait dans le bon goût. Certes, aucunement ces nouveaux titres iront rajouter quelque chose à la tambouille hard rock, parfois poppisante, puisant ses influences dans les grandes divas rock des 80's – on pourra citer sans mal Lita Ford avec qui Lzzy a déjà poussé la chansonnette, ou encore Pat Benatar ou Joan Jett le tout en l'abordant de manière plutôt moderne. Le fait d'avoir fait appel à un nouveau producteur renforce d'ailleurs ce dernier constat : la prod' de Vicious est en effet complètement béton, que ce soit dans les moments les plus puissants que dans les plus sirupeux. En même temps, le mec a bossé pour les Foo Fighters notamment, on peut dire qu'il ne connaît que trop bien son sujet.

 

En ce qui concerne les compositions pures et dures, celles composant ce quatrième méfait font plus bien leur boulot également. Même si elles me paraissaient un brin fadasses lors de ma première écoute – parce qu'il s'agissait d'une putain de vilaine idée de le faire alors que je venais tout juste de clore ma chronique du vieux classique qu'est Killer d'Alice Cooper il s'avère vite qu'elles détiennent tout ce qui fait un bon album dit « commercial ». Dans son sens le plus mélioratif. Des bons moments bien rentre-dedans (« Black Vultures » en ouverture qui donne le ton d'emblée, le véloce « Uncomfortable »), un gros lorgne vers de la mélodie qui fédère et rentre dans le crâne en deux secondes (« White Dress », « Killing Ourselves To Live », l'éponyme « Vicious »), du mid-tempo (« Painkiller », « Do Not Disturb », « Buzz ») et les moments de ballades, peut-être un peu trop représentés d'ailleurs quand bien même certains s'avèrent poignants (« Heart Of Novocaine » titre acoustique guitare/voix où la frontwoman a été enregistrée au réveil alors même que sa voix n'était pas encore chauffée).

 

Après, n'allons pas défendre l'indéfendable : le metalleux n'y verra qu'un truc tout mignon – ce n'est que de la pop/rock burnée après tout – et tout simple. Ni même que ce quatrième album montre une nette évolution quant à ses prédécesseurs. Et pourtant, on ne pourra pas non plus condamner trop vite le constat. Halestorm est très loin de donner une vieille impression de tourner en rond comme peut parfois l'entendre chez Alter Bridge. Et montre, surtout, une véritable sincérité et fougue dans tous ces schémas bourrés de sobriété et de simplicité. Sans jamais toucher le simplisme gênant (« Skulls » s'avère par exemple plus subtil qu'il n'y paraît dans ses arrangements). Bref, Vicious nous montre un groupe qui fait simplement ce qu'il aime, sans jamais forcément montrer de quelconque signe avant-coureur d'appât du gain bassement mercantile. Juste qu'il sait se donner les moyens pour magnifier l'authenticité de sa musique.

photo de Margoth
le 12/09/2018

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