Kylesa - Spiral Shadow

Chronique CD album (40:07)

chronique Kylesa - Spiral Shadow

Avant de rentrer dans le vif du sujet concernant ce nouvel album de Kylesa, j’aimerais me repencher un chouilla sur le précédent opus qui avait déjà fait couler pas mal d’encre (ou fait circuler pas mal de mega octet, au choix), notamment dans ces pages et sous ma modeste plume.

 

Static Tensions, était donc une petite révolution pour le groupe et pour nous autres auditeurs : gros son, compos ultra efficaces, ajout d’un second batteur, gros buzz, palanquée de très bonnes chroniques, grosses tournées (plusieurs détours par la France), etc. Mais, le recul aidant, cet album était-il aussi bon que ça ? Certes, je ne pourrais pas revenir sur tous les points positifs que je viens d’énumérer mais il est vrai que l’album s’est finalement vite fatigué… Trop de tubes, trop de chansons faciles, trop de chansons tout court (1h20mn de durée totale !), pas assez de grands moments anthologiques... Plusieurs éléments qui font de cet avant dernier album une excellente mise en bouche pour la suite qui n’aura donc pas tardé, un peu comme si le groupe ressentait également l'urgence de produire du neuf afin de continuer à nous intéresser.

 

Spiral shadow sort donc une petite année après son prédécesseur. Cette année en question aura pourtant été très bien remplie avec beaucoup de concerts et un changement de label (bienvenue chez Season of Mist). Doit-on donc craindre un album bâclé ou la simple redite de l’effort précédent ? Il semblerait que non.

Les premières écoutes de ce nouveau disque de Kylesa nous font craindre tout sauf la redite tant les nouvelles compos marquent plus encore l’évolution entamée sur Static Tensions. Nous auront donc droit à des formats se rapprochant de plus en plus de l’archétype classique de la chanson et s’éloignant donc de fait des remugles sludge psychédéliques d’antan.

 

Tout sur ce disque semble donc aller dans cette direction : les rythmiques restent assez statiques et enlevés, les tempos ne changent plus en cours de compo malgré les deux batteurs (merde), les gros effets psychés et les passages lourds sont souvent relégués au rôle de simple break en milieu de morceau (re-merde).

Dans le même ordre d’idée, on s’éloigne également des velléités crust que l’on retrouvait surtout sur les deuxième et troisième albums du groupe : Laura ne crie plus (merde), Corey ne crie plus non plus (re-merde) et le propos reste quand même bien moins sauvage que par le passé. Pour continuer (et finir) sur les choses que les Kylesa ne sont plus, on peut également parler du climat malsain et noir qui régnait sur leur discographie jusqu’alors et qui semble s’être littéralement envolé.

 

Conscient que cette chronique commence à sérieusement ressembler au billet  d’un vieux con déçu par un groupe qu’il aurait aimé avoir vu évoluer dans une autre direction (voire ne pas évoluer du tout), je vais maintenant essayer d’aborder les points positifs de la galette.

Déjà, quand on essaye de n’écrire que des tubes, on se retrouve fatalement avec de bonnes chansons, du moins quand on s’appelle Kylesa. Il est donc vrai que plusieurs des pistes de ce disque m’ont ravi par leur énergie, leur puissance et leur efficacité. "Don’t look back", par exemple, se pose en véritable hymne lumineux empruntant autant aux Smashing Pumpkins période Siamese Dreams (?!?) qu’à certaines compos de Ministry période Filth Pig (surtout dans la voix).

"Forsaken" possède, elle aussi, de solides mélodies assez noires et bien plaisantes. "Back and Forth", titre très original, se démarque aussi avec sa vibe très punk/surf psychédélique. "Dust", la dernière piste du disque tirant plus vers un désert rock nonchalant est, elle aussi, excellente.

Ce sont donc bien les chansons les plus originales et les moins attendues qui tiennent la dragée haute au reste de l’album, et ce malgré les diverses fautes de goût que l’on retrouve tout au long du disque : "To Forget", par exemple, nous rappelle les pires moments du néo métal avec sa ligne de chant flirtant méchamment avec les pires compos de Kittie (oui, j’assume).

 

Au final, on se retrouve avec l’album en demi-teinte d’un groupe qui essaye d’évoluer mais qui n’y parvient pas sans impairs. La fougue et l’urgence caractéristique du groupe se concilie en effet assez mal avec cette recherche apparente de nouveauté. Peut-être ce disque est-il sorti trop vite, peut-être le groupe n’aurait-il pas dû renier tant d’éléments qu’il avait pourtant si bien assimilés, peut-être que le prochain disque du groupe sera totalement mortel (et doté d’autre chose qu’un putain de titre à la mord-moi-le-nœud comme celui-ci)… Je le souhaite de tout cœur en tout cas car le quintet de Savannah le mérite amplement.

photo de Swarm
le 03/11/2010

2 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 03/11/2010 à 14:32:14

Alors déçu moi aussi, trop de passages "classiques" on va dire, et d'autres trop calmes... Je sais pas pourquoi, mais je ne suis pas super emballé. Dommage.

sepulturastaman

sepulturastaman le 03/11/2010 à 14:45:13

Static Tensions est tellement énorme que lui faire suite est difficile.

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