Lou Kelly - Scumlords

Chronique mp3 (37:20)

chronique Lou Kelly - Scumlords

Vous êtes-vous enquillés la toonerie nawakesque …! (c'est son nom, pas de la ponctuation)? Non? La dark-psycho-chtarberie Lust, Loathing & Love peut-être alors? Non plus? Et le Nawak Symphonic Punk de Hooligans, ça vous y avez goûté quand même? Non? Malgré l’enthousiasme conjugué du lapin et des concepteurs de la compilation Combat Nasal? Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, vous feriez bien de noter tout ça dans un petit carnet et d’aller voir sur Bandcamp si jamais ces albums y sont (… ce qui est le cas!), histoire que cette chronique serve à quelque-chose. Dans l’éventualité où vous auriez répondu « Mais bien sûr Arthur! » à l’une des questions précédentes, vous serez heureux d’apprendre que derrière les patronymes de …?, de Zelophilia comme de celui de Luke Kelly (sous lequel était initialement sorti Hooligans) se cache un seul et même barjot: Lou Kelly. Et qu’après avoir sorti un Dirty Habits plus viscéralement Americana et un Grown Children orienté Musique de film, celui-ci a finalement décidé de réunir l’ensemble des registres dans lesquels il s’est agité jusqu’à aujourd’hui (Hooligans excepté) au sein d’un seul et même album, Scumlords, qui atteint des sommets nouveaux dans l’excellence délirante.

 

La dernière sortie en date du barbu farfelu consiste donc en une habile mixture de la zic des tréfonds bouseux des States (Blues cracra, Rock huileux, des touches de Country consanguine…) avec une agitation Nawako-psychotique aussi inquiétante que palpitante. Sans compter, en 2e partie d’album, quelques plages plus cinématographiques, comme la comptine flippante « Slither » qui pue les marais de Lousiane et le viol incestueux dans un fauteuil à bascule, « Halloween Party » qui a sans doute été co-écrit avec That Handsome Devil pour figurer sur la B.O. d’un vieux Tarantino à bobine sépia, ou encore « Lost in Depth » qui permet aux fantômes d’un vieux manoir décrépi de venir nous chatouiller les pieds sous la couette – enfin, quand le morceau ne dérive pas, en son milieu, vers une loufoquerie plus légère et aiguë, à la Toehider.

 

Autour de cette section Rock oldy & dirty s’agitent également tantôt un bon vieil orgue Hammond, tantôt des cuivres dont les chromes sont tâchés de suie… Mais plus encore que tel ou tel instrument (quoique cette guitare…. Mmmmh. Esgourdez-moi les riffs initiaux de « Past Life Regression » ou « Filthy Feline »!), plus que les instruments disais-je, c’est la délicieuse voix de Lou qui transcende ces 11 titres. Grave, granuleuse, chaleureuse, inquiétante, fêlée, gouailleuse, elle rappelle plus qu’occasionnellement le timbre d’un Arno Strobl quand celui-ci se lance dans de graves narrations croonesques, à l’instar de celles figurant à espaces réguliers sur les 2 chapitres de « Giggles, Garlands & Gallows ». D’ailleurs, quand la musique de Scumlords fait surgir dans notre esprit l'image d'autres groupes aimés et qu’il ne s'agit pas de That Handsome Devil, c’est à Carnival in Coal qu’on pense en effet parfois.

 

Maintenant, stop les descriptions et autres comparaisons: pour vous laisser convaincre par l’inquiétant clown à vieilles santiags aux commandes de cette galette, il vous suffira de laisser traîner une oreille sur « Past Life Regression » (Mr Bungle en camisole fait des bonds baveux dans sa cellule), sur le funky et tendu « Filthy Feline » (Bordel c’est quoi ces chœurs hystérico-gallinacés à 2:32?), sur la toonerie sur le fil « Profane Profundity » (attention décollage grandiose à la 6:33 dès 3:10), ou encore sur le merveilleusement bien nommé « Mother Funker ». A vrai dire, s’il n’y avait eu l’interlude langoureuse et un peu décalée « Pseudo Sonata », et une seconde moitié d’album un peu plus inégale que l’excellente première, j’aurais été obligé d’ajouter encore un autre album dans mon Top 2017…!

 

Alors les Nawak freaks, z’attendez quoi pour aller m’écouter l’album fissa?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: en touillant Americana crouteuse, délires toonesques tordus et tension psychotique glaçante au milieu d’effluves issues des répertoires de That Handsome Devil et Carnival in Coal, Lou Kelly accouche d’un petit bijou de « Redneck Nawak Blues Metal » qui va vous gratouiller les extrémités sensibles…

photo de Cglaume
le 07/02/2018

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