Nanowar Of Steel - Into Gay Pride Ride

Chronique CD album (58:43)

chronique Nanowar Of Steel - Into Gay Pride Ride

« Bienvenue aux Mélomanes Déviants Anonymes. Tiens, toi le nouveau: présente-toi au groupe…

- Bonjour, je m’appelle Cyril

** BOON-JOUUUUUUUR CY-RIIIIIIIIIIIIILL **

- Pourquoi es-tu parmi nous aujourd’hui Cyril?

- Eh bien… J’aime bien Manowar (Fighting The World, Sign of The Hammer, Kings of Metal) et j’ai pas mal accroché au dernier Ultra Vomit

** OOOOOOOOHHHHHHHHHH…!?? **

- Voyons, soyez gentils! Cyril est là parce qu’il a pris conscience de son vice. C’est déjà un pas dans la bonne direction. Cyril, comme tu le sais, ce type de comportement – en plus d’être répréhensible – te met en marge de la société métallique où tu évolues, et risque donc de te pousser dans une marginalité pernicieuse. Tu ne pourras jamais renouer des contacts normaux avec tes semblables si tu persistes dans cette voie … Tu en es conscient?

- Oui. Et malheureusement il y a plus grave…

** ?????????????? **

- Plus grave?

- Oui: j’ai récemment découvert Into Gay Pride Ride, le dernier album de NanowaR of Steel … Et je trouve ça carrément excellent!!

**** Effroi et consternation ****

- Je crois que je vais être obligé de mettre un terme à votre intervention et de vous demander de sortir Monsieur. Allez, allez, ouste, on sort d’ici espèce de pervers dégénéré!!!! »

 

Eh oui, quand on chronique de la musique dans l’univers relativement codifié et rigide de la bulle metal, il est des coming out qui peuvent être très fortement préjudiciables. Mais même pas peur d’abord. Parce que si les peaux de bêtes et les attitudes machistes des américains de Manowar les cantonnent à un premier degré qui flirte avec le 0 absolu, le heavy puissant et racé qu’ils ont interprété sur toute la première partie de leur carrière reste un must du genre. Et si les potacheries des ultra vomisseurs restent un peu trop crassement ancrées dans les cours de récréation des écoles primaires nantaises, les loustics sont souvent bluffant de maîtrise et arrivent à nous arracher de grands sourires, parfois même contre notre gré.

Et justement, NanowaR of Steel c’est la version gay et mûrie de – allez – 4 ou 5 bonnes années d’un Ultra Vomit qui « rendrait hommage » à Manowar (avec ici un focus tout particulier sur l’album Kings of Metal). Mais pas seulement d’ailleurs, car ce Into Gay Pride Ride n’est consacré aux Gods of Penial Metal que sur sa première moitié. Sur sa "face B", c'est aux Dungeons & Dragons warriors de Rhapsody of Fire et Blind Guardian que l’album taille un costard.

 

Et bordel que c’est bien fait! D’ailleurs, pour être franc, je ne vois pas trop comment on pourrait faire mieux dans ce style de niche à potentiel commercial particulièrement réduit. Car le groupe possède des guitaristes (ou tout au moins un soliste) hyper talentueux, ainsi qu’un chanteur qui rivalise sans mal avec ses maîtres (pas une mince affaire quand même!). Sans parler de ces chœurs de barbares et de la facilité qu'a le groupe à rentrer dans les bottes en peau de yack de leurs idoles pour reprendre – ou carrément composer – des hymnes s’inscrivant parfaitement dans la lignée des chefs d'œuvre du genre.

 

Et même si l’on met de côté sa formidable capacité à détourner les grands classiques à coups de chatouilles malicieuses des codes en vigueur et de réécriture sauvage des textes qui – personnellement ­­– m’éclatent la rate (je vous épargne les extraits, mais il y a de la bonne ici, faites-moi confiance), il faut encore reconnaître au groupe une aptitude à la transgression qui frôle l'inconscience (quand on connait la légendaire « ouverture d’esprit » des fans de la bande à Joe DeMaio), celui-ci mêlant les voix et guitares heavy / speed des maîtres à Louis Armstrong et son « Wonderful World », au « Mr Loverman » de Shabba Ranks, au « Hey Jude » des Beatles, au soleil de la « Lambada », aux westerns d’Ennio Morricone ou au « The Wall » de Pink Floyd. Et quand il s’attaque à des genres connexes – le hard’n’roll chromé fédérateur à la Mötley Crüe (« Nanowar »), la ballade guimauve hard rock (« Surprise Love ») ou l’hymne festive de fin de repas germano-italien (le refrain de « The Forest of Magnaccions ») – NanowaR nous sort à chaque fois le grand jeu – et au final un petit tube en puissance. Il n’y a guère que les nombreux interludes pas forcément utiles qui pourraient être mis en avant comme un point perfectible.

 

Enfin voilà. Ça fait plusieurs semaines maintenant que Into Gay Pride Ride me colle une banane grande comme ça en travers du visage (je sens que cette expression pourrait bien prendre un sens tout autre dans le présent contexte homo-ristique …), et que la lassitude ne semble pas vouloir pointer le bout de son nez (allez, peut-être juste sur le conte « Nanowarrior’s Prayer »… Mais je zappe également l'original sur Kings of Metal). Si vous ne faites pas de gros boutons à l’évocation des groupes susnommés, que vous n’êtes pas contre le metal qui ne se prend pas au sérieux et que vous n’avez pas peur des mélanges soi-disant contre-nature (homosexualité comme cocktails metal-rap, metal-lambada, metal-…), NanowaR of Steel c’est forcément de la came pour vous.

 

Hé, y a encore quelqu’un?

Hé hôôôô, les lecteuuuuuuuuurss …!!??

photo de Cglaume
le 19/05/2011

4 COMMENTAIRES

Cobra Commander

Cobra Commander le 19/05/2011 à 10:25:08

1.000 fois plus drôle, talentueux et sincère que ultra vomit.

Une pure pépite cette rondelle, humour omniprésent, références à tous les étages, et niveau musique: ça envoie la saucisse!

Cet album s'écoute comme on se mate "Hot Shots!"

Mangez-en! The Power of the power of the power of the power of the True Metal Power of the True power of Metal True!!!

biblu

biblu le 23/05/2011 à 15:58:44

j'aime ni manowar ni ultra vomit.. affaire classée

cglaume

cglaume le 23/05/2011 à 22:38:24

Oui mais peut-être aimes-tu Louis Armstrong ou Shabba Ranks ? :)))))) ;)

Cobra Commander

Cobra Commander le 24/05/2011 à 09:05:09

Et la Lambada!

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