Nanowar Of Steel - Dislike To False Metal

Chronique CD album (48:26)

chronique Nanowar Of Steel - Dislike To False Metal

 

« La différence entre le bon Metal parodique et le mauvais Metal parodique ? Facile : le mauvais Metal Parodique c’est une guitare qui fait tantôt Rooaar, tantôt Gouzi-Gouzi, une batterie qui fait tantôt Ratatam, tantôt Pouët-Pouët, et un clown qui hurle des âneries dans le micro. Le bon Metal parodique par contre, c’est une guitare qui fait tantôt Rooaar, tantôt Gouzi-Gouzi, une batterie qui fait tantôt Ratatam, tantôt Pouët-Pouët, et un clown qui hurle des âneries dans le micro… Mais c’est fun et bonnard. Parce que c’est du bon Metal parodique. »

 

Mouais. Malgré leur blaze, les Zinc-connus ne sont pas forcément les experts en Metal les plus fins qui soient. S’ils ont raison quant au fait que le bon groupe de Metal parodique est celui qui réussit à faire sourire, voire à faire rire, cela ne suffit pas. Parce que cantonnés à cette unique qualité, après trois petits tours entre nos oreilles, les morceaux-blagounettes s’en iraient, et finiraient à tout jamais oubliés au fond de leur tiroir / disque dur. Pour prétendre faire du bon Metal parodique, il faut non seulement être pertinent dans le pastiche – sans quoi pas de Haha qui claquent – mais aussi dans la zique proposée – sans quoi pas de cervicales qui craquent. Il faut donner envie de faire tourner les serviettes, mais aussi la galette, de faire se poiler, mais aussi de se secouer les poils.

 

… Et devinez quoi ? Il y a peu d’exemples de bon Metal parodique aussi exemplaires que celui de Nanowar.

 

Or, après un Italian Folk Metal juteux mais un peu frustrant car très italo-centré, sur Dislike To False Metal nos nano-party-CULes préférées se remettent à explorer les travers métalliques de la scène internationale. Avec deux avantages de plus en plus marqués sur la concurrence (il est vrai peu nombreuse) :

1) une maîtrise technique jamais prise en défaut, quel que soit le poste considéré

2) une aptitude inégalée à composer de vrais tubes, tellement bien gaulés qu’ils n’ont aucun mal à faire vibrer la tripaille des plus intégristes amateurs des scènes caricaturées... Quoi de mieux pour amadouer les éventuels récalcitrants, et étouffer ainsi toute contestation dans l’œuf ?

 

Parmi les fans qui ne pourront émettre la moindre remarque désobligeante au vu de la qualité des satires musicales proposées, ceux d’Alestorm. Car le Pirate Metal de « Sober » est du très, très haut de gamme, nos mini-Soldat Louis faisant cavaler les accordéons à la vitesse du Kraken au galop, et lever les chopines (de Tourtel, cf. le titre du morceau) comme dans le plus bruyant des banquets de Humppacore… Tu vas voir que même Rock-n-Rolf va se mettre à la Volvic après une telle apologie de la sobriété ! Les fans de raz-de-marée grandiloquents Dragonforço-Blindguardiens communieront solennellement, le sphincter confiant, sur l’énorme « The Power of Imodium », sans même ciller quand leur chemin croisera un court extrait de « Go West » (Pet Shop Boys) revu à la mode Ska zébulonnesque, puis une délicieuse contrefaçon de « Bohemian Rhapsody » (Queen), les deux étant insérés au milieu des coulées de guitare héroïque avec une logique et un naturel effarants. Par ailleurs, puisque 1) on est quand même sur un album de Nanowar, dont vous devez connaître l’origine du patronyme, 2) l’album possède un titre très typé, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que les fans de Manowar – et Helloween – ont un morceau rien que pour eux, « Metal Boomer Battalion », qui décrit avec panache le combat des Trve Trolls de la Toile contre les posers du Metal impur. Les Sabatonophiles se voient quant à eux dédicacés un « Pasadena 1994 » arrogant et fier comme un supporter un soir de final de coupe du monde, l’emphase over the top de cet archétypal représentant du Teutonic BodyBuilding Heavy Metal étant renforcée par la présence de Joakim Broden himself derrière le micro. Dernier favori lapinien, « Chupacabra Cadabra » nous balade près de dix minutes entre plages du Yucatán et pyramides précolombiennes lors d’une épopée d’Epic Power Mariachi Metal des plus réjouissantes.

 

Et même quand on n'est pas occupé à pourfendre la cuirasse d’un vil sachet de biscuits à l’aide d’un crayon HB of steel, poussé à des actes d'héroïsme ménager par l’un de ces titres transcendants, il nous reste largement de quoi nous trémousser sur nos chaises. Grâce à la parodie « Winterstorm in The Night », placebo Heavy Goth Sympho Metal à chant [entre autre] féminin sponsorisé par Head & Shoulder (on suppose – sans trop maîtriser le sujet – que ce sont les publics d’Epica et autres Within Temptation qui sont ciblés…). Grâce à un « Disco Metal » qui, vu la quantité de vocodeur et d’Eurodance tartinée par-dessus les grattes Tanz Metal, fera grincer des bans les talidents les plus crispés.  Et grâce à un « Dimmu Boogie » hyper gominé qui convoque les cuivres de Jive Bunny, les a-Whouane-a-Twouh-a-Whouane-Twhou-Tri-Foort d’Elvis, les solos de contrebasse, de saxo, ainsi qu’un piano Rock qui claque des doigts afin de prendre du bon temps et de faire pousser des bananes sur les visages.

 

Bon, c’est vrai, on est moins emballé par le Bryan Adams Hard Rock de « Muscle Memories », et moins encore par la Boys Band blagounette « Protocols of Love »… Sauf que dans leur genre, ces compos sont elles aussi des sans faute, et qu’au niveau des textes ça vaut son pesant de cacahuètes – comme d’habitude, il faut lire les textes des Nano. Pour ronchonner un poil plus longuement on rajoutera qu’il est un peu dommage de ne pas trouver ici, au moins en bonus, « Armpits of Immortals », le morceau récemment enregistré avec Ross the Boss… Mais à vrai dire on a l’habitude : ils nous avaient déjà fait le coup avec « Norwegian Reggaeton ». Quoiqu’il en soit il est cette fois encore inenvisageable de ne pas se rendre au Petit Bain (début mai... d'ailleurs je ne vous y ai pas vus !!) rejoindre ces sacrés loustics, équipé de notre plus belle boulettes belt et de nos plus effrayants patches Annie Lordi / « Tata Yoyog Sothoth » afin de reprendre en chœur, le front fièrement levé, le slip fiévreusement animé, ces hymnes nouveaux à la gloire du Heavy Metôôôl that-will-never-die-forever-in-our-hearts-of-steel !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: au bout de cinq albums, un bête groupe de Clown Metal rigolard aurait largement épuisé son capital sympathie. Sauf que Nanowar ne fait pas que se taper sur les cuisses : il compose aussi des putains de morceaux qui butent – comme on dit quand on soutient un Doctorat en Musicologie. Cette fois les hymnes nouveaux s’appellent « Sober », « The Power of Imodium », « Pasadena 1994 », « Chupacabra Cadabra » et « Cætera » (… ne cherchez pas ce dernier morceau sur la tracklist). Alors rejoignez-nous, Metal Brothers & Sistaz, et Long live the Trve Heavy Pastiche Metal of Fire, Latex & Steel !

photo de Cglaume
le 29/05/2023

18 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 29/05/2023 à 11:07:14

Je suis déçu, tu aurais pu écrire les Nains Connus, pas les Zinc-connus, ça aurait été plus  classe 🐩

cglaume

cglaume le 29/05/2023 à 11:18:36

Pas faux 😂

Mais il est plus plausible que les Zinc-connus soient spécialistes en Metal.
Et puis je trouvais que Nain-connus c’était un peu trop passe-partout comme jeu de mot

😁

el gep

el gep le 29/05/2023 à 14:32:17

Nom de ... je viens de passer directement en Enfer à la lecture de ces commentaires.

cglaume

cglaume le 29/05/2023 à 14:51:20

Tu es passé en Nain-Fer ?

C’est un bon mix des deux en effet 🤣

Xuaterc

Xuaterc le 29/05/2023 à 16:09:03

Vaut-il mieux être passe-partout ou passe-temps? Tout dépend de qui tu fourras...

Pingouins

Pingouins le 29/05/2023 à 17:51:30

Je vous demande de vous arrêter. 

cglaume

cglaume le 29/05/2023 à 19:02:54

C’est pas une citation d’e-dwarf Balladur ça ? 😁

el gep

el gep le 29/05/2023 à 19:19:08

Ils vont jamais s'arrêter !
AAAAAAHHH !

Xuaterc

Xuaterc le 29/05/2023 à 19:48:20

Nain porte quoi.

noideaforid

noideaforid le 30/05/2023 à 11:52:48

Des commentaires nain-fantile... pas loin de la Nain-digestion pour El gep

Xuaterc

Xuaterc le 30/05/2023 à 13:28:22

Y'a pas de quoi provoquer un nain-cident diplomatique non plus

Xuaterc

Xuaterc le 30/05/2023 à 17:32:47

Les clins d’oeil sont permanents, ce qui rend l’écoute des plus plaisantes et évitent l’ennui. Dans le domaine du Metal parodique, comment ne pas citer les maîtres Jaldaboath?

cglaume

cglaume le 30/05/2023 à 17:43:53

J’ai peur de ne pas connaître Jalda the Hutt 😅😅😅

cglaume

cglaume le 30/05/2023 à 17:45:34

Va falloir nous chroniquer ça Xuxu !!

cglaume

cglaume le 30/05/2023 à 17:46:58

(Ha merde tu l’as déjà fait 😅)

Xuaterc

Xuaterc le 30/05/2023 à 17:50:58

J’en peux plus de Disco Metal!
https://www.coreandco.fr/chroniques/jaldaboath-hark-the-herald-5985.html

Xuaterc

Xuaterc le 25/03/2024 à 19:10:56

Je viens de matin leur live au Summer Brezze, ils m’ont piqué mon idée de Wall of Love

cglaume

cglaume le 25/03/2024 à 19:26:43

Mais oui haha

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