Nanowar Of Steel - Stairway To Valhalla

Chronique CD album (59:41)

chronique Nanowar Of Steel - Stairway To Valhalla

Putain, huit ans! On ne s’était pas vraiment rendu compte que ça faisait aussi longtemps, parce qu’avec A Knight At The Opera (qui remettait au goût du jour de juteuses vieilleries) et Tour-Mentone Vol. I (EP de compo écrites à l’arrache à l’occasion d’une tournée), on avait eu notre dose régulière de Sado-Nano Metal. Mais diantre, cela faisait en fait 8 ans qu’on n’avait pas eu entre les oreilles un vrai nouvel album de Nanowar of Steel! Vous vous rendez compte: Into Gay Pride Ride est sorti la même année que Shutter Island et Moi, moche et méchant!? Alors qu’on a l’impression que les Minions ont envahi notre monde depuis aussi longtemps que les Pikachu et autres Lapins Crétins!!

 

Mais je vous vois venir: « Il doit être sacrément usé le concept des nains amateurs de poppers et de Manowar! Les meilleures blagues sont également les plus courtes… »

 

Je dois avouer avoir eu moi aussi ce genre de pensées impures. Sauf que:

     * les Nanotaliens sont certes de sacrés clowns, mais ce sont avant tout de véritables amoureux de Heavy Metal. C’est que derrière la caricature potache se cachent un talent énorme, un niveau technique de malade et un vrai travail d’écriture. Vous faites ce que vous voulez de la comparaison, mais dans leur genre les Nano sont comparables à Ultra Vomit – même si le spectre métallique des premiers est plus restreint

     Manowar n’est qu’un point de départ. Quand on écoute les 18 compos de ce nouvel album (6 intros et interludes plus 12 véritables morceaux), on traverse bien d’autres univers du Hard’n’Heavy, comme le Speed/Thrash et le Helloween pré-Keeper sur « Heavy Metal Kibbles », un mélange Pretty Maids / Yngwie Malmsteen sur « Tooth Fairy », du bon vieux Glam Rock de stade à la Mötley Crüe / Def Leppard sur « Uranus »… Ainsi qu’un mélange plus moderne, moins bien identifié, avec des bouts de Arch Enemy, voire même de martialité à la Rammstein, sur le désopilant « The Call of Cthulhu »

     * quand on aime les clins d’œil musicaux et les caméos pour initiés, on est vraiment à la fête sur Stairway to Valhalla. C’est que – 3-2-1-0, c’est parti, à vous de retrouver toutes ces références – l’album inclut des extraits de « Misirlou » (Pulp Fiction), « Moonlight Shadow » (Mike Oldfield), « Baker Street » (Gerry Rafferty), « Money » (Pink Floyd), « She’s A Maniac » (Flash Dance), « Staying Alive » (Bee Gees), j’en passe et des extraits d’œuvres classiques, du AC/DC, du Gamma Ray

 

Qui plus est l’emballage sonore est plus fastueux que jamais, les chœurs omniprésents, l’humour loin de n’être que scabreux… Et puis Fabio Lione (Rhapsody of Fire, Angra) vient se prêter au jeu de l’auto-parodie le temps du titre « Barbie MILF Princess Of The Twilight ». C’est clair: on est loin de « Roberto et Luciano enregistrent des Prouts sur des riffs extraits de Kings of Metal ».

 

Pour vous donner faim avec quelques échantillons soigneusement prélevés, sachez que « Heavy Metal Kibbles » propose un morceau aussi simplement accrocheur que méchamment véloce, le tout étant efficacement dé-sérieux-isé par les Miaou-Miaou du refrain. Sauf que ce qui peut paraître très con écrit sur le papier s’avère complètement irrésistible au niveau des oreilles. De son côté « Uranus » a largement de quoi déchaîner les foules de festivaliers qui se trémoussent devant Steel Panther. D'ailleurs on poussera le bouchon jusqu’à prétendre que le morceau n’aurait pas fait tache sur Dr Feelgood... Rock’n’Roll! Et en matière d’équilibre parfait entre efficacité, accroche et nawakerie juteuse, on peut dire qu'avec « The Call of Cthulhu », le groupe a réussi à composer un morceau qui tient largement la route bien qu’il contienne 1) des chœurs accompagnant une mélodie interprétée sur clavier téléphonique 2) une mosh part sur laquelle semble chanter le Jacques Villeret de la Soupe Aux Choux 3) des incantations lovecraftiennes se terminant en plein Carnaval de Rio.

 

D’ailleurs je dois être complètement con mais, malgré des dizaines d’écoutes, je n’arrive pas à m’empêcher de me gondoler quand « Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn » retentit sur fond de Samba!

 

Plus haut, plus grand (plus grand? Un Nano?), plus cul, plus fort: le Nanowar of Steel nouveau ne se contente pas de ne pas décevoir, il va toujours plus loin toujours plus haut sans avoir besoin d’emprunter la voix du Mellow. Stairway to Valhalla est un vrai régal que personne ayant apprécié Into Gay Pride Ride n’a le droit d’ignorer.

 

 

« Nanowar… For ever in the sky-sky-skyyyyyyy! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Chez Nano ‘y a tout c’qui faut, du Heavy chromé et rigolo! » Tu m’étonnes Fabio Lione! Stairway to Valhalla est le successeur logique et brillant d’Into Gay Pride Ride, avec toujours plus de tubes, de parodies entremêlées et d’humour bien moins bite-couille-poil qu’on pourrait ne le penser.

photo de Cglaume
le 12/12/2018

3 COMMENTAIRES

mcmetal

mcmetal le 12/12/2018 à 08:58:14

Oui très bon cet album !

cglaume

cglaume le 12/12/2018 à 09:33:17

Pour ma 900e chronique en ligne sur CoreAndCo, il fallait au moins du Nanowar :)

pidji

pidji le 12/12/2018 à 09:46:40

900 woah !!!

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