Pavillon Rouge - Dysnasteïa Klub

Chronique CD album (45:56 )

chronique Pavillon Rouge - Dysnasteïa Klub

Le chaos sort en boîte, acte III

 

Le Pavillon Rouge flotte sur le Dancefloor. Le DJ peroxydé sous MDMA s'est fait méchamment éjecter de son pupitre par un grand type, les cheveux longs, les yeux noircis au charbon vêtu d'un t-shirt au lettrage illisible. Il pose son flacon du remède souverain et universel de Maître Kanter et s'empare des platines. La foule des danseurs, camée jusqu'à la pointe des cheveux, hue le nouvel arrivant pendant les deux secondes de silence qui suivent son arrivée, mais se tait quand les enceintes crachent le premier riff de guitare gavé de saturation. Elle ne sait comment réagir à cette décharge d'overdrive mais un beat familier vient frapper directement son cerveau reptilien et elle reprend rapidement ses gesticulations. Le type derrière les platines esquisse un sourire, engloutit cul-sec sa boisson puis lève un poing d'où émergent un index et un auriculaire tandis qu'il agite sa crinière en rythme. Sa mission est réussie.

 

Pavillon Rouge est donc de retour après un Legio Axis Ka qui m'avait tapé dans l'oreille, avec un deuxième album. Le groupe est toujours au Black Metal ce que Punish Yourself est au Punk, un fruit bâtard biberonné à l'Électro et la Techno des années 90.

 

L'objectif de faire danser le fils de Satan comme une vieille pute slovène sous crack (j'ai déjà employé cette image, non? désolé...) est une nouvelle fois atteint. Il parvient à cet exploit grâce à une recette inchangée par rapport à son premier album, mais qui a gagné en efficacité, bénéficiant d'un net progrès au niveau de l'écriture. Cette dernière est plus cohérente, on est souvent en présence de vraies chansons, aux structures marquées et dotées de mélodies fortes (les passages en chant clair de "Ad Augusta").

 

La production a également gagné en qualité, les sons de claviers sont moins kitsch et datés et le rendu général plus organique, malgré le côté forcément synthétique de la boîte à rythme qui assène ses beats technoïdes. Le mélange savamment dosé entre vocaux saturés et clairs, permet de renforcer cette impression d’efficacité.

 

Pavillon Rouge signe là une œuvre plus profonde qu'il n'y paraît, réfléchie, qui aurait pu être une voie casse-gueule.

photo de Xuaterc
le 28/05/2018

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