Pixies - Head Carrier

Chronique Vinyle 12" (33:49)

chronique Pixies - Head Carrier

Bien plus ramassé et compact que Indy Cindy, Head Carrier marque (Enfin!) le retour aux affaires de la bande à Charles (Michael Kittridge Thompson IV). Les précédents ep finançant (heu... constituant) le double LP de l'ère post 2010, nous ayant laissés dans un certain embarras doublé d'un ennui profond.

 

Enregistré en quelques semaines entre février et mars 2016 à Londres, ce nouvel ouvrage a bénéficié de 6 semaines de pré-production durant lesquelles, les trois garçons et leur nouvelle fille, ont eu le temps de faire connaissance et rebâtir ce son si reconnaissable. «Head Carrier » reprend le motif de « Hey, Hey My My » de Neil Young – Rock'n'roll can never die – comme un clin d'oeil bienvenu dans cette nouvelle série de chansons bizarres et habitées.

Le vide laissé par Indy Cindy est comblé dès les premières minutes, où l'on sent un groupe bien occupé à reprendre le cours de son histoire. Le cynisme laisse la place à une franche sympathie. Et ici, la roublardise fait sourire !

 

On entre dans cet album des Pixies comme dans une maison de la middle-class, délaissée de ses habitants. Au premier regard, l'imposant divan devant lequel trône l'écran 90 cm, une table basse où sont jetés quelques magazines, une odeur d'oignon qui rissole émane de la cuisine (pas très grande mais fonctionnelle). En attendant les hôtes, les yeux parcourent un plafond qui a besoin d'être rafraîchi. Le première marche de l'escalier est manquante. Des babioles dispersées semblent être les vrais occupants des lieux. Un sentiment de nostalgie contraste avec des objets Hi-Tech oubliès sur la commode dans l'entrée.

Un rapide coup d'oeil dan le placard et dans le frigo nous rappellent que le chocolat noir et l'eau légèrement pétillante sont le mariage idéal pour les saveurs.

 

Entre « Um Chagga lagga » le premier single, fronde rockabilly white trash et « Bel esprit », Poperie toute gentillette, le groupe s'amuse à bousculer les genres pour redorer le sien. Paz Lenchantin (bassiste chez A Perfect Circle) est intronisée en tant que quatrième membre du groupe. Elle remplace, pour de bon, Kim Deal... et le bon (?) Frank ne peut s'empêcher de lui faire chanter « All I think about now » sur le riff de « Where is my mind » en hommage(sic) à leur ancienne bassiste.

 

Si « Classic Masher » n'a que peu de consistances – un reste d'Indy Cindy-, « Baal's back », « Oona », « Talent », « Tenement song », « All the Saints », sont des pépites comme jadis. Rugueuses ou mélodieuses, mais marquantes. « Might as well be gone » repose sur le mode classique du groupe, basse new-wave, double chorus et guitare libérée. Un vrai bout de bonheur immédiat.

 

Head Carrier, dans la continuité d'un Bossanova offre un équilibre entre puissance et harmonies ; une stabilité, au groupe redevenu solide et intéressant.

 

 

 

photo de Eric D-Toorop
le 13/05/2017

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