Plastic - Here, There is no Gravity
Chronique CD album (53:00)

- Style
Rock grunge - Label(s)
Sweet low records - Date de sortie
9 mars 2018 - écouter via soundcloud
La nostalgie est un vilain sentiment : il naît lorsque le présent ne nous contente pas et que l'on ne croit pas en un avenir meilleur. C'est un peu malheureux, mais cela permet aussi de prolonger le plaisir de revivre de grands moments...
...comme celui du rock des 90's !
Alors voici Plastic, qui se réclame ouvertement de Nirvana, Soundgarden, Mudhoney et Alice in chains. Il est aussi délicat de les contredire que d'envisager d'autres influences...hormis éventuellement les Foo Fighters (pour le sens mélodique) et Dinosaur Jr (pour un solo ou deux).
Ce premier album est un hommage totalement assumé au grunge d'il y a 20 ans avec le son lisse de l'année 2018 : le résultat est plutôt rafraichissant.
Rafraîchissant. Pour un genre musical surexploité et abandonné il y a bientôt 25 ans.
Parce que Plastic sait faire du grunge à la perfection : il a bien appris de ses aïeuls, de tous ses aïeuls.
Durant 53 minutes, Plastic imite le son d'un bout de décennie et de toute une scène en recréant la formule magique d'une époque dorée.
Tantôt mélodique et léger, parfois complètement punk et hurlant, capable d'être grunge et catchy ou à l'inverse profondément mélancolique, pouvant même passer à l'acoustique, le groupe a plusieurs cordes à son arc. Here, there is no gravity est une machine à tubes du passé.
Mais Plastic n'a rien de novateur. Peu importe : il est excellent dans ce qu'il fait.
Alors qu'on aurait aisément pu l'imaginer de Seattle, le groupe anglais offre un album, qui, malgré sa durée, ne connaît pas de temps faible. Porté par un chanteur dont on découvre plusieurs facettes vocales, secoué par un orchestre qui a bien appris ses leçons de grunge, Plastic ne craint pas de s'essayer à quelques expérimentations.
Avec par exemple le grésillant "Sweet low", le groupe entame un voyage tortueux de 10 minutes poursuivant le freinage un peu brutal de l'album entamé sur "Hypochondriac".
Le dernier quart d'heure de cet album propose des titres un peu plus complexes, et s'éloignent ainsi du rock-grunge un peu plus "pur" et direct. Une audace payante qui dépoussière un genre dont on finit par se demander s'il avait été complètement exploité artistiquement...
...comme quoi, la nostalgie peut amener à reconsidérer l'avenir...
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