Sidilarsen - Une nuit pour sept jours

Sidilarsen, groupe Toulousain de son état a fait partie de ces groupes en vogue à l’époque du néo-métal. Biotop a tourné sur nombre de platines, et avait quelque part séduit à l’époque grâce à son originalité due au mélange électro et néo-metal fortement bien assumé (un peu comme les feu-No Place For Soul, ou feu-Freedom For King-Kong à l’époque, aussi)… Eau avait fait évoluer le propos, la musique s’était affinée, améliorée, le concept du groupe prenait encore plus de formes. C’est pourtant dans un relatif anonymat que l’album Une nuit pour sept jours sortit, alors que leur reprise de Prodigy avait été bien accueillie.

Certes, l’époque de l’électro-metal est un peu révolue, et peu nombreux sont les groupes Français officiant dans ce style pouvant encore se targuer d’être toujours présents (à l’image des deux groupes Bretons suscités), mais cela n’enlève pas que Sidilarsen a toujours fait en sorte de nous livrer des albums d’une qualité relativement bonne, et ce Une nuit pour sept jours ne déroge pas à cette règle. Je ne vais pas m’appesantir en refrains du style « ça ne révolutionne pas le style », etc, etc… Sidilarsen fait du Sidilarsen, évolue quelque peu. Après, le disque est perfectible, mais contient quelques petites perles.

Commençons directement par ce qui m’a moins enthousiasmé, toutes proportions gardées. En effet, Eau était intéressant par le fait qu’il faisait évoluer la musique de Sidilarsen, en apportant plus de mélodies, tout en délaissant le coté « transe » présent sur Biotop, et qui faisait que le groupe s’était forgé une identité à part. Pour ce qui de l’album présenté en ces lignes, cette part d’évolution est quelques peu moins présente, on reconnait la patte de Sidilarsen dès le premier titre Deuxième vie… Des titres à la limite du copier coller des deux précédents albums comme Retourner en France notamment : ce coté métal, associé à des rythmiques plus Drum n’ bass, et ces touches plus electro en fond... Cela n’empêche tout de même pas aux Toulousains de pondre des tubes du type La morale et la fable, comme Acide Occident, qui est très sympathique à écouter.

Cependant quelques titres tirent leur épingle du jeu, et bizarrement, ce sont ceux laissant un peu de côté la saturation, comme le génial "En Video", avec son refrain qui imprègne vos neurones pour ne plus s’en déloger. La force de ce titre réside dans le fait qu’il ne cède pas à la facilité du type couplet tranquille, refrain saturé (qui a dit Korn ?). Dans la même veine, on trouvera "Le prochain été", avec un très bon passage, tout en restant calme, avec même une apparition de cordes à la fin du titre qui rajoute une touche un peu mélancolique. Etonnant mais ce sont ces morceaux qui sont les plus réussis, aux côtés d’autres morceaux certes efficaces, mais sans grande originalité.

JiBrest

le 07/10/2010