Sleep - Sleep's Holy Mountain

Chronique CD album (52:13)

chronique Sleep - Sleep's Holy Mountain

Dès les premières notes, une sorte de fumée vous enveloppe déjà, les narines frétillent, un groove rampant monte le long de votre échine pour faire plier lentement mais avec vindicte vos cervicales - dussent-elles en souffrir - et atteint le cerveau dès les premières élucubrations hallucinées d'Al Cisneros. Le groove imparable de ce premier titre donne l'impression d'avoir trouvé l'album du siècle (passé, ça tombe bien).

Car le titre "Dragonaut" est imparable, une magnifique entrée en matière, et il faut dire qu'on s'attend à ce qu'il y ait encore mieux après. C'est le problème de Holy Mountain, car ce qui s'annonce comme un album culte se révèle être un album excellent, mais tout à la fois décevant. Passé cette déception, les idées restent bonnes, les riffs et les jams sonnent bien, entre du sludge grassouillet fumant et du hard rock groovy, avec le simple mais sympathique interlude "Some grass".

Ce qu'il y a de marquant chez Sleep c'est leur feeling, et beaucoup de groupes disent s'inspirer de cet album pour leur propre groove, sur la façon de jouer. Est-ce une question de riff ? Oh là sûrement pas. En tout cas, si c'était une question de riffs, ce n'est pas à Sleep que l'on devrait rendre la palme d'or, mais à Black Sabbath, que ce groupe se contente de parodier tout au long de ce disque. Tenez, je parlais du tube "Dragonaut" plus haut, eh bien il s'agit là de la copie du riff de "Lord of this world", à une note près, édité vingt ans plus tôt par la bande à Ozzy, rien de moins. Moi je penses plutôt qu'il s'agirait du jeu de batterie, car ce Hakius a quelque chose d'un pantin remonté à bloc décapant les cymbales avec la régularité d'un coucou, mais avec en plus une conviction comparable à celle du CRS battant le jeune. Le jeune se retrouve tabassé par le CRS c'est vrai, mais nous on est tout autant tabassé par un jeu aussi hypnotique, flirtant avec une espèce de transe acharnée.

De très bons riffs se trouvent dans cet album mais par une mauvaise magie, ils se retrouvent à chaque fois moins captivants qu'ils ne s'annonçaient sur le premier morceau tubesque. Si le discernement vous tient à la ruche à miel, alors penchez-vous sur ce très bon album et forcez-vous un peu à vous accoutumer au groove de Sleep , car il y a là dedans quelque chose de fantastique.

 

 

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photo de Carcinos
le 20/03/2011

2 COMMENTAIRES

vkng jzz

vkng jzz le 21/03/2011 à 17:30:27

finalement après dragonaut, ça retombe un peu, culte culte mouai je trouve le Dopesmoker 100000x plus interessant. en tout cas celui là m'a influencé pas le Holy Mountain (d'ailleurs je ne sais pas si le titre a à voir avec le film de Jodorowsky ?)

Bapt

Bapt le 03/07/2013 à 10:14:15

Je trouve ça très très réducteur comme jugement sur un album qui est, avec ceux de Kyuss, le "code civil" du stoner. Je suis pas vraiment d'accord sur le fait qu'après dragonaut on perd de l'intérêt au fil des morceaux.. ils sont tous plus intense les uns que les autres avec une particularité pour chacun :

Dragonaut : Le riff d'entrée, le break, tout est bon c'est indéniable pour celui ci (on en doute plus)

The druid : Plan simple mais présentant un relief toujours changeant, et le break est incroyable entre ce plan basse et le solo qui semble bien déterminé à ruiné ce qu'il reste de neurone au mec qui achète le cd

Evil gypsy : Un riff de PORC comparable a un char qui roule sur un terrain accidenté, et des voix qu'on semble avoir exhumées, qui surprennent après les deux autres morceaux.

Aquarian : Un riff hybride entre dragonaut et un "jenesaisquel" black sabbath, avec ici encore une voix acide que l'on est obligé de deviner derrière le déluge de saturation

Holy mountain : La lourdeur du stoner concentrée avec cette voix shamanesque et des riffs (tous sans exception) massifs et rocailleux (c'est mon morceau préféré!)

Inside the sun : Un côté énergique qui ressort (il vallait mieux après holy mountain d'ailleurs) et on retrouve nos voix de ch?urs qui représentent vraiment les paroles

From beyond : Un des meilleurs morceaux de l'album : on est intronisé pendant plus de 3 minutes dans des blasts qui nous tourmentent pour aboutir sur un release épique que l'ont peut assimiler à une avalanche tellement l'intensité du premier riff est balèze. Tout le morceaux suit un groove implacable par la suite.

Et enfin nain's baptism qui, je le concède, aurait peut être pu se trouver ailleurs sur la galette qu'en dernière position..

On est bien obligé sur cet album de constater la méga-influence sabbath, mais réinterprétée d'une manière jamais revue aujourd'hui...foi d'un mangeur de stoner. Ou alors j'aimerais bien qu'on m'indique ou je peux retrouver un tel jeu, un tel son, et une telle cohérence dans l'ensemble du set.

Voilà mon avis!

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