Thou - Heathen

Chronique CD album (74:25)

chronique Thou - Heathen

/Seek comfort in endurance. Be consumed by struggle./ extrait de « Ode to physical pain »,... terminus d'un album ... comment dire... rien... mais un rien qui ne veut pas dire, sans,... certainement pas ! Alors un album... trop... comment dire... trop, oui pour certains, mais juste ou peut-être pas assez pour d'autres. Diantre !

Parce que si l'on sort éprouvé de l'écoute de cette pièce, on ne tarde pas à s'engoncer dans une foule de superlatifs, pas nécessairement de bon aloi. Tenons-en nous aux faits, puisque ce groupe joue juste, autant parler de leur musique avec mesure. C'est déjà pas si mal.

 

1 heure 14 Minutes et 25 secondes... On vous parlait d'endurance, il va falloir en faire preuve au moment de plonger dans le lit tumultueux, éclusé par le quintet. Ici, ce n'est pas de la petite baignade ; le lit est profond, vraiment profond et pas tant que les remous soient violents, ils charrient leur force en boues. Prenez le virage « Free will » d'entrée pour bien comprendre de quoi il s'agit.
Oui, la voix se veut Black (Metal) avec un rien de mélancolie étouffée. On avance à tâtons, pas trop loin du riff... on dérape et on plonge. Et ça dure plus de 14 minutes...

Les autres excursions durent entre 6 et 12 minutes avec quelques respirations « Dawn », « Clarity » ça et là.

 

Drôle d'impression, de se voir écrire une chronique à propos de Thou maintes fois cité dans ces colonnes, pour ses sorties, ses reprises, ou ses shows... aussi régulièrement que furtivement ; en parlant de faits.
Donc le groupe est familier et on ne sait pas grand chose de lui, à vrai dire. Par quel hasard parviennent-ils à mêler les théorèmes Black aux synergies propres au post-rock ?

 

Quintet formé à Bâton Rouge, en Louisiane en 2005, tributaires d'une poignée d'albums et d'une collection impressionnante d'ep, tributes, featuring, split. Défenseurs patentés du – quartier – d'Algiers, l'un des plus vieux de la Nouvelle Orlèans, ils y rendent hommage le temps d'un album mais pas seulement.
Admirateurs de Nirvana, on compte au moins 6 covers délivrées sur toutes sortes de compilations, Thou reste une énigme. Leur patronyme bien sûr, et évidemment leur musique puissante et subtile. La gestion aussi... la plaque dépasse largement l'heure, elle s'écoute d'une traite. Comme un bon bouquin,... où l'on ne se peut s'empêcher de tourner encore une page jusqu'au prochain chapitre... que l'on va lire intégralement lui aussi.

 

« At the foot of Mt. Drisskill » représente au mieux, l'aisance (naturelle) du combo à marier les nuances pour conserver la tension de bout en bout. Amis de la lenteur et de la pesanteur, bonsoir. Ce qui passe pour un aimable sludgecore des familles prend une toute autre dimension avec le jeu des guitares inspirées, presque cristallines. Aux vues du nombre de sorties en une dizaine d'années, on a pas de mal à les deviner, des heures dans leur studio, véritable allié de l'entité.

 

Malin, « Take off your skin and dance on your bones », apporte le répit nécessaire sous formes de quelques arpèges sensibles. « Immorality dictates » qui suit, emprunte la voix boisée d'un folk sépulcral, tout en voix, pour un moment suspendu avant que la hargne s'invite pour mieux se glisser dans un lit apaisé.

On mesure combien ce disque inspiré est saisissant de maîtrise autant qu'il est aventureux.

 

Heathen est une oeuvre prospective, inspirante et Thou n'a pas fini d'être intrigant.

photo de Eric D-Toorop
le 17/04/2017

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Sômbre - Linsay
Chronique

Sômbre - Linsay

Le 29/08/2020

Earthbong - Church of Bong