Trepalium - Alchemik Clockwork Of Disorder

Chronique CD album (40mn)

chronique Trepalium - Alchemik Clockwork Of Disorder

"Mieux vaut tard que jamais" voilà ce qui dit le dicton. Sorti en 2006 (honte à moi chroniqueur léthargique) cet album est tout simplement énorme, il fut la grosse surprise du côté du metol extrême francais l'an passé et -comme vous allez le découvrir- n'a pas été dans mon top album de l'an passé pour rien ! Il y a beaucoup à dire sur ce Alchemick Clockwork Of Disorder (ACOD pour les intimes) que ça soit au niveau des compos, de l'ambiance, de la production... Bref, découvrons ensemble ce qui est à l'heure actuelle un des meilleurs disques de death metal moderne jamais sorti par un groupe français (j'hésite pas à le dire).

 

Tout d'abord soulignons l'évolution de la bombarde depuis Through The Absurd (qui fut enregistré chez les Gojira). Ici, point d'influences marquées, point de son impersonnel, point de "je met des plans mathcore machin myspace staïle" parce que ça fait classe de se prendre pour des sous-Job For A Cowboy... Non ici nous avons un groupe totalement en marge avec les vagues de Death Metal actuelles. On sent que le groupe a fourni un travail monstre et à tous les niveaux le résultat est remarquable.

 

Commençons par les compositions qui offrent plus que ce que tout chroniqueur(et auditeur en général) rêve d'entendre ! A savoir un death metal de qualité, d'une richesse novatrice, couplé à un sens du "passage en double grosse caisse soutenue qui tue". En effet tout comme sur leur premier album, le groupe sait exactement quand il faut envoyer le boulet et quand on se dit "tiens, je verrais bien un passage comme ci après ce riff", comme par magie ce passage arrive et défouraille mamie par les deux bouts ! Alternant avec une relative aisance grosses rythmiques bien burnées (et parfois un peu saccadées) "Modus Operanti", "Vesania" avec des mid-tempos à faire palir n'importe quel groupe de death-old school finlandais, "Pulsion", le groupe peut ensuite envoyer le pâté sur des gros blasts des familles ("Perversion Of Reality", "Decayed Emotion"). Mais là où Trepalium se démarque de tous les autres, c'est par son incorporation de certaines gammes qui insufflent à sa musique un groove monumental. Une espèce d'ambiance de cabaret enfumé emplit chaque riff de cet album, où l'envie de danser nous porte à chaque harmonique sifflée. Le groupe se caractérise d'ailleurs lui-même comme "Bombastic Death Groovy" ... ça veut tout dire ! Cet aspect se retrouve d'autant plus sur les nombreux solos qui colorent Alchemik Clockwork Of Disorder et sur les deux thèmes instrumentaux: "One piece of breath" et "Psycho theme" (merci le Fender Roads). Offrant ainsi une fraîcheur inattendue à sa musique, Trepalium peut ainsi proposer diverses compos tournant autour des mêmes gammes sans se répéter et à la cohérence époustouflante.

 

Si je dois maintenant vous parler de la production de cet ACOD, je risque de manquer de superlatifs... C'est à mon sens la production la plus incroyable que j'ai entendue pour un album de death metal depuis le Pierced From Within de Suffocation (exception faite peut-être le From Mars To Sirius de Gojira). Ici tout est d'une justesse et d'une puissance qui ne frôlent jamais avec la super production ricaine; la personnalité des bombardos se retrouve dans ce son si chaleureux et en même temps très intime dans son aspect "cabaret". Pour moi le plus gros travail est le son de basse de Ludo, à la fois claquant et d'une profondeur phénomenale, il permet de réhausser toutes les parties de guitares, d'accentuer le groove exceptionnel de certaines chansons et surtout il peut ainsi s'inscrire de facon non-linéaire dans les compos (on peut faire le parallele avec l'utilisation de la basse dans les groupes de techno-death jazzy)

Et comment vous parler de cet album sans vous parler de "Sick Boogie Murder" ?! Le titre emblématique de cette galette qui propose un featuring avec Yann Ligner (chanteur de Mistaken Element) et Mathieu Metzger au saxo ! Toujours plus dansant avec ses parties de grattes claires, son intro purement cabaret-jazz au piano, son break en chant "Scat" (style vocal initié par Louis Armstrong) et son solo de sax dantesque...

 

Inutile de s'étendre plus sur un album de cette trempe car seules plusieurs écoutes pourrons vous permettre d'en saisir toute la richesse. Mais ne vous y méprenez pas, si cette album est très fin, il ne regorge pas d'arrangements pour autant, il n'est pas travaillé comme l'est le Amoeba d'Hacride par exemple, il grade un aspect "direct" et un peu "cru" du death metal comme on aime. Novateur je vous le disais dans ce groove sorti d'on ne sait où, avec une production à en défriser un mouton (et moi avec) Le seul reproche que je puisse faire à ce disque c'est le chant, que je trouve balancé un peu trop "in your face" peut être pas assez nuancé. De plus les paroles n'égalent pas la finesse de la musique, j'en attends un peu mieux pour le prochain album. Mais hormis cela vous avez là un groupe vraiment intéressant qui bute tout ce qui se met en travers de son chemin sur la scène et qui par son franc parler et sa fougue naturelle fera encore parler de lui dans les années à venir si toutes ses futures galettes sont de cette qualité ! Pour la bombarde "hiphiphip ... hourra!!"

photo de Viking Jazz
le 23/04/2007

1 COMMENTAIRE

sepulturastaman

sepulturastaman le 23/04/2007 à 23:24:12

Presque tout à fait d' accord avec toi : putain de foutu album avec un master groove à la Clutch (bah oui car moi SICK BOOGIE MURDER ça me fait le même effet qu' Elephant jam : je vois un elephant evoleur dans un moonwalk sexy chaud bouillant pffffffffff); d'ailleur ce morceau vaut l' acquisition de l' album à lui tout seul.


Par contre et à mon avis s'il on fouille un peu en france, on peux trouver "d'incroyable production" : le dernier "Phazm" (chroniquer dans nos page) ; le nouveau Kronos (futur achat). le futur Carnal Lust; le futur Outcast. (futur achats).

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