Trollfest - Helluva

Chronique CD album (50:25)

chronique Trollfest - Helluva

Thierry Conan et Jean-Michel Lapin, commentateurs trolliques, présentent:

TROLLFEST - Helluva, ALBUM DE 1e DIVISION

 

 

Crom-Cruach:

« Comment tu veux chroniquer un truc pareil?

J'veux dire: j'adore le groupe et j'ai déjà réussi une fois l'exercice. Logiquement ça devrait le faire...

 

Mais bon, la galère du chroniqueur face à la page blanche, eh bien c'est la première fois que je la ressens là. Pendant deux bonnes minutes, au moins.

 

D'abord, il est quasi impossible de décortiquer les titres du septième album des Norvégiens, dans une vaste fumisterie de track by track.

Difficile aussi de se la jouer sensitif à base de confessions intimes sur le parfum des monts de Venus et la bonté du hareng saure.

 

Cglaume comment tu fais??

 

Accordons-nous au moins sur un truc: sur la longueur, Helluva est épuisant. Pas car c'est cassebomb, mais parce que Trollfest frise l'overdose d'idées.

Dans un total bordel apparent, les gaziers nous offrent (enfin c'est pas gratos hein!) un melting-pot de leur carrière.

Pour les ignorants du groupe: juste testez le combo, la chronique ne vous fera pas toucher du doigt l'énergie déployée par ces dingos. Du moins ma partie à oam.

Pour les connaisseurs, il est toujours impossible de savoir réellement de quoi causent les givrés: Trollmannen mugit encore en trollspråk, un galimatias d’Anglais, d'Allemand et de Norvégien.

Nanti d'un maîtrise technique impeccable comme d'hab, « This Is Just The Intro » nous plonge directement dans un univers 70'S asshole bullshit mais menaçant aussi, où le mal rode au détour d'un buisson dans une ambiance de films d'aventures à la …. à la? Allah? Ah non! A la Helluva!!

 

Un grand sage a dit un jour qu'avec des boulettes de pain dans les troud'nez on entendait mieux. C'est donc avec deux baguettes bien placées que nous voilà embarqués.

« Professeur Otto » va tout vous expliquer à grand renfort de cuivres vindicatifs, de rythmiques apocalypticopléxiques, de vocaux éruptifs, de break folk et de chœurs lalananania. Le progressif made in Trollfest laisse pantois.

On ne comprend rien et on se demande même ce qu'on fait là. Mais on en redemande.

 

L'aspect balkanique demeure une constante pour le côté trad.

C'est Patrick et Isabelle qui vont être contents. Trollfest agit un peu, à l'instar des (é)poux de Levallois: ils nous corrompent.

Rien de répréhensible non. Mais comment ne pas adouber un morceau comme « Trollachen », une sorte d'instru basée sur des ricanements débilos?

Y'a même des filles sur l'album!!! Oui des vraies, sur « Gigantic Cave » et sa fugace ambiance exotique, le temps d'un sample d'Euplecte Royale à Queue Touffue des Galapagos.

On a également, en vrac, du Mario Bros (l'intro de « Steel Sarah »), des chœurs super bourrins (« Spelunking Sisters », des fois), Bozo le Clown passant parfois pour celui de It. Et un révolutionnaire: « Don Gnomo Vega » qui sort carrément l'ambiance cabaret espagno-parano à Las Vegas.

« La Grande Finale » fait la course avec Bip Bip et le Coyote et part sur un... fichtre diabolus! Mais c'est quoi ce break où on imagine une vieille diva décatie fumant des tarpés en peau de zébu?

 

Voilà j'ai trouvé!!!!!!!!!!!!!!

Helluva c'est toute la compagnie Acme en un album.

C'est Qui veut La Peau de Roger Rabbit en version accélérée et à l'envers.

 

Cglaume comment tu vas faire? Je te passe le machin. »

 

 

Cglaume:

« Toutafé mon cher Cromy. Sauf que tu as déjà tout dit ou presque. Du coup je ne m’étendrai pas (…trop). Juste quelques lignes pour signaler que Trollfest – que je ne connaissais que trop superficiellement – rajoute de grosses poussées de blast beats et de troulilous balkaniques aux répertoires conjugués de Troldhaugen et Finntroll. Du Trve Troll Tradi' qui troue quoi! Le groupe se qualifie d’ailleurs lui-même de pionnier du « TRUE NORWEGIAN BALKAN METAL ».

 

... Tout un programme! Paint corpses et coussin péteur. Erik le Viking filmé par Emir Kusturica. Du nimp' joyeux qui mord aux mollets.

Pas étonnant que ça puisse plaire aussi bien à un porteur de peaux de bête à crête qu’à un lapin nawakophile!

 

Trve ou pas, on ne peut nier qu’en se focalisant sur ses morceaux les plus pleins d’accordéon et de cuivres fanfaresques, le groupe pourrait assez idéalement partager une scène avec Dirty Shirt. Parce que des gremlins teutonisant ont beau vomir dans le micro, ce sont surtout des tubes ultra-festifs qui nous flattent joyeusement les membranes au sortir des enceintes. Un « Reiten mit ein Fisch » par exemple, plutôt Thrash / Death mais doté d’un bon petit refrain Woââk’n’Woll et d’un épisode moshy dantesque (va résister au groove reptilien de l’appel lancé à 2:16 toi!), nous colle du piment sur les gonades. « Fräulein Helluva » nous emmène dans une sarabande complètement folle, bras dessus bras dessous avec les pires pestes peuplant l’Etrange Noël de Mr Jack. « Kabaret » et son piano bar du Mordor semblent tout droit sortis de l’esprit d’un Major Parkinson bavant encore sur sa camisole de début de traitement. « What a Good Idea » nous fait effectuer 10 tours de montagnes russes dans le laps de temps qui permet normalement tout juste d’attacher sa ceinture. Et – là je me permets une entorse à la règle tacite qui voulait que je ne parle que des titres non mentionnés par Cromy – le magnifique digipack (putain les gugusses se sont fait mal: entre les fausses pubs, les photos, le Helluva patch… le packaging de folie!) offre 2 bonus indispensables avec un « Don Gnomo Vega » qui semble avoir été écrit par Diablo Swing Orchestra himself, et « Sputnik » dont les R gourmands donnent envie de danser le kazatchok comme sur un album de Russkaja.

 

 ‘z’avez été bien urbain de m’ouvrir les portes de votre chronique cher collègue: merci tout plein!

Parce que ce Helluva, c’est de la pure graine de TOP 2017… Mais oui Madame: rendez-vous en janvier! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: si une armée de gremlins des Balkans capturait Finntroll et lui mettait de force les doigts dans la prise « Nawak Extreme Metal », ça donnerait peu ou prou Helluva. Festif, marteau, extrême, génialement con, inventif, hyper speedé… Le plus beuarglement youpi des albums de ce premier semestre!

 

le 12/06/2017

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