Type O Negative - October Rust

Chronique CD album (72:52)

chronique Type O Negative - October Rust

Avril 2010, un gaillard de deux mètres s’éteint dans l’anonymat le plus complet. Ce bonhomme grand et fort comme un arbre, ne à New-York 48 ans plus tôt n’est autre que Peter Steele, le leader, chanteur et bassiste de Type O Negative, première formation «gothique» à ramener un disque d’or à sa maison de disque (son premier disque d’or à elle aussi) ; maison de disque phare des années 90 d'ailleurs, j’ai nommé Roadrunner. Faire une suite au fameux «Bloody Kisses» relève du challenge. Surtout que Roadrunner, fleurant le bon filon, demande au groupe des morceaux plus joyeux, mais surtout plus commerciaux...

 

En 1996, «October Rust» voit le jour. La première piste est une petite boutade de nos amis. Bruits de disque qui saute, impression que le lecteur CD déconne. Vraiment ? Mais non, juste une plaisanterie. Et ça les fait bien rire. Chose qui est rare lorsque l’on s’attarde sur les photos des quatres New-Yorkais. Brève présentation des membres à l’oral et c’est parti pour la plage trois... Déjà ! Lorsqu'on lit les titres des morceaux et qu’on jette un oeil au booklet, on se dit que l’automne, c’est sympa des fois. Ce rouge après le jaune, qui lui même vient après le vert. Des titres comme «Green man», «Red water», «Burnt flowers fallen» ou encore «In praise of Bacchus», inspirent le mois d’octobre et novembre, les vendanges, les feuilles qui tombent, la nature qui s’endort. Mais quand on se penche un peu plus près sur les paroles, rien de tout ça. Type O Negative aime les femmes et le sexe, et le revendique ouvertement. Peter Steele n’a pas posé dans Playgirl pour rien. «My girlfriend’s girlfriend» traite du sujet avec humour. MTV prenant un plaisir particulier à passer le clip, mais en le censurant un brin quand même. L’intro pourrait faire penser à une petite musique pour enfant, sortant du mobile au dessus du lit. «Love you to death» est le contraire parfait : noir, peu enclin à la plaisanterie et à la fete, une intro triste qui met l’auditeur dans l’ambiance, et ce n’est que le troisième morceau. La suite, à part «My girlfriend’s girfriend» donc, est du même acabit. Peu joyeux, noir, une certaine envie de suicide si l’on est trop dépressif. Ca tombe bien, Peter Steele a un jour confié aduler Kurt Cobain pour son geste final.

«In praise of Bacchus» est un monologue envers le dieu du vin. Fermez les yeux et imaginez vous, après avoir bu trop de jus de raisin alcoolisé, pendant huit minutes à parler de votre demoiselle et à quel point la vie avec elle est dure... Surtout quand ça ne se passe pas bien.

 

Une petite reprise de Neil Young complètement déjantée, «Cinnamon Girl», puis on enchaine sur les deux derniers morceaux «Wolf moon» et «Haunted».

«Wolf moon»: les hormones masculines pour une envie de sexe ont inspirées Steele. Les paroles, dès le début du morceau, parlent du saignement féminin au bout de 28 jours. Mais au moins le ‘sieur est clair. Mesdemoiselles, faites attention au loup la nuit, tel le petit chaperon rouge («Beware the woods at night»). Et pour nous messieurs, il nous conseille quand même de pratiquer l’acte sexuel pendant que notre chère et tendre saigne. Pourquoi ? Bah pourquoi ne pas le faire ?

«Haunted» marque la fin du rêve de Steele et son réveil pas forcement souhaité. Peut-être un clin d’oeil à Kurt Cobain ? Qui sait ? En tout cas Mr Steele est envoutant sur les dernières notes, comme sur tout le reste de l’album. Les fans de la première heure n’aimeront sûrement pas. Mais pendant 72 minutes, on se laisse prendre dans ce monde de sexe et de désirs, malgré le fait que la batterie soit programmée, ce qui ne se sent pas trop. Mais peu importe, la voix porte le groupe à elle toute seule. Un dernier au revoir de nos quatres gai-lurons et l’on peut sortir de chez soi. Comment ça pour aller se promener dans les bois ?

photo de Jull
le 25/04/2010

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