Will Haven - Muerte

Chronique CD album (41:00)

chronique Will Haven - Muerte

Les retrouvailles avec Will Haven sont toujours fébriles sur CoreandCo.
Quand on nous parle d'un groupe de Sacramento, on ne pense pas forcément qu'à Deftones.
Nous, les mecs de Will Haven on les respecte pour tout le mal qu'ils nous ont fait. On s'en est pris des tartes depuis El Diablo, sans jamais être déçus ! Même avec Voir Dire, qui, s'il n'a pas fait l'unanimité, fut l'occasion de retrouver l'audace des californiens en même temps que leur chanteur.

 

Ressasser le passé est bien joli, mais cela n'en dit pas beaucoup sur le présent qui se nomme Muerte...exceptée l'attente qui l'accompagne.

Mais l'impatience a cédé sa place à une (relative) déception.

 

Certaines choses dans Will Haven ne changeront jamais. Et heureusement, parce que sans ses guitares accordées 8 octaves sous l'octave de plus grave de Barry White, le groupe manquerait de mordant. Inutile de revenir sur tout ce qui fait de Will Haven un groupe à part, mais Muerte a un gros défaut : il n'apporte rien de nouveau. 
Pas à l'art musical, pas à la musique : n'allons pas jusqu'à cette prétention.
Non, il n'apporte rien à Will Haven. Il n'apporte donc rien à ses fans. Ça c'est plus gênant.

 

Une routine s'installe à l'écoute de l'album. Or, la routine est le plus puissant et efficace tue-l'amour qu'il soit. 
Quand on décortique les structures de chaque piste, on prévoit facilement ce que les américains vont nous servir quelques secondes à l'avance : une mimique vocale bien connue, un riff plus lourd ou au contraire plus aérien etc.
Au-delà de cette répétitivité et du léger ennui qu'il engendre, on peine à ressortir quelques groupes titres phares. Lorsqu' "El sol" était apparu sur le net, il semblait clairement emballant. Sur l'ensemble, il se perd en fin d'album, reste sympathique, manquant d'être marquant (un peu comme "Kinney" ou "Unit K").

 

Il y a pourtant de l'audace dans ce disque, même si elle ne paye pas toujours.
En cinq minutes, "No escape" apparaît comme le titre le plus riche et tortueux de l'album avec en guest Mike Scheidt (Yob). La rencontre est à double tranchant, mais elle a le don de désarçonner...enfin ! 
Les bons titres ne manquent cependant pas : "The son" et "Ladwig No. 909" sont d'une grande efficacité, même s'il ne remettent jamais en cause la machine bien huilée de Will Haven qui conserve...son synthé.

Le recours désormais quasi-systématique aux nappes de synthé pour appuyer l'ambiance dans un morceau est un charme discret mais désormais essentiel. Ce "petit truc en plus" crée les passages brumeux, aériens fait donc le job sauf qu'en devenant systématique, il devient un élément supplémentaire de la sensation de routine.

 

Will Haven a néanmoins une personnalité qui fait de lui un grand groupe reconnaissable entre 1000. Cette originalité des californiens, gravée sur tous leurs albums, demeure entretenue par Muerte sans atteindre l'excellence d'antan. 
En dépit d'efforts soutenus pour noircir et pourrir l'ambiance sur ce LP, malgré des guests de qualité et de véritables sursauts (jusqu'à la dernière phrase d' "El sol"), WH ne parvient pas à être aussi tranchant qu'il savait l'être sur Carpe Diem (entre autres).
Lui qui avait toujours su évoluer avec réussite depuis El Diablo en 1997, marque le pas, 21 ans plus tard.

photo de Tookie
le 09/05/2018

2 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 09/05/2018 à 10:47:02

El Diablo par-ci, El Diablo par-là, c'est un peu discriminant pour le EP qui le précédait et qui vaut bien mieux que tous les albums sorti après El Diablo ! Ceci dit je suis d'accord avec la chronique. Et ce son de batterie... beurk

gulo gulo

gulo gulo le 09/05/2018 à 17:13:45

Marrant, moi je trouve que c'est leur meilleur mais alors très haut la main... si on prend que les albums ; tout confondu je préfère légèrement l'ep, mais sinon, moi qui n'avais jamais été durablement retourné par leurs albums, seulement leurs grattes et le chant... Je le trouve très bien fourni en ambiance, très onirique et cinématographique.
Et je trouve que l'enchaînement "Winds of Change/Kinney" est le sommet du disque, c'est raccord ^^

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