Young Widows - Old Wounds

Chronique CD album (32:39)

chronique Young Widows - Old Wounds

 

Gros morceau pour chronique tardive.

 

Young Widows, à l’occasion de leur premier effort bâti sur les cendres fumantes de Breather Resist, marquait aussi ma première chronique pour Core And Co. C’est donc avec une petite pointe de nostalgie que je signe aujourd’hui ces quelques lignes sur ce second album daté de 2008 qui est, à n’en point douter, un de mes disques préférés, tous styles confondus. Que ce soit pour sa folie, sa virtuosité, sa puissance, ses riffs de malades, son putain de son parfait, cet album mérite déjà une bonne demi gaule. Si on commence à carrément parler des compos, le disque aurait plutôt tendance à s’apparenter à un passage à tabac dans la pure tradition 90’s.

 

Le merdier s’ouvre donc sur un "Took a turn" massif qui s’introduit avec un basse toute nue… Mais bordel quelle basse ! Avec un énorme son saturé, Nick Thieneman nous fait adorer d’emblée le premier riff de cet album. C’est lourd, c’est lancinant, ça rappelle les meilleurs moments de Jesus Lizard ou d’Unwound et ça donne surtout envie d’aller plus loin, très vite. Comme si le groupe comprenait très bien nos désirs, ils enchaînent les compos courtes dans un crescendo de violence, de dissonance et de décadence jusqu’à "The guitar", première respiration de l’album. Pas désagréable, cette dernière a pour mérite de nous faire gentiment planer afin de nous préparer à la seconde grosse moitié du disque. Et c’est donc reparti pour sept chansons ultra rock'n’roll : du bruit, des miaulements de guitares, des riffs rampants, des cascades d’effets d’enfer, des explosions soniques en pagaille, etc. Young Widows nous aligne dans tous les sens, nous fout à genoux, nous dégomme de plus belle au sol et finit carrément par nous pisser dessus, sans pitié… Après, pouvait-on éventuellement espérer mieux en achetant un album de gros noise punk ? Visiblement oui quand on arrive enfin à "Swamped and agitated", incroyable mais aussi dernière piste du disque.

 

Petit rappel pour les étourdis : à ce stade, vous avez le nez en sang, les deux yeux au beurre noir, les oreilles qui sifflent mais aussi le froc à moitié baissé (et vous voulez surtout pas vous rappeler pourquoi c’est le cas)… C’est alors qu’après deux minutes supplémentaires de baston musicale, Patterson nous assène ce qui pourrait être un des dix meilleurs riffs de l’histoire du rock (ouais, bon, je sais, j’exagère peut-être un chouilla), le fait tourner, monter, monter, monter avant de le laisser naturellement exploser tel l’orgasme du siècle (ouais Isis et Explosion In  The Sky peuvent clairement aller se rhabiller pour le coup). Ces quelques minutes irradiées de guitare, de distortion, de reverb et de passion laisseront finalement à nouveau la place à cette putain de basse nue pour clore le disque comme il a commencé… à la simple différence qu’entre temps, on a écouté Old Wound, et qu’un inamovible sourire niais inonde notre visage boursoufflé par les bleus et les coupures.

 

Y a pas à dire, les vieilles blessures des jeunes veuves ne pardonnent pas.

photo de Swarm
le 28/04/2011

2 COMMENTAIRES

Stoa

Stoa le 28/04/2011 à 15:29:38

De la bombe, parfaitement d'accord avec la chronique. Le 1er était déjà terrible, mais là!

Tookie

Tookie le 29/07/2011 à 10:27:26

Et on ne cite pas les grands Fugazi, dont l'inspiration transpire dans cet album ?!

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