Zoë - Dirty little sister

Chronique CD album (47 minutes)

chronique Zoë - Dirty little sister

 

La mondialisation a du bon !

Sans la mondialisation...pas de Zoé.

Le raccourci est un peu rapide, mais qui pourrait croire que la côte d'Opale verrait naître un groupe dans la même veine que les groupes de la côte ouest des Etats-Unis ?

Que là où le vent est souvent accompagné d'une pluie battante joue un groupe dans la veine Desert Rock ?

Mais Zoé vient bien du Nord-Pas-de-Calais et va rapidement briser les clichés en démontrant par A+B que le stoner-rock'n'roll n'a aucune contrainte géographique.

 

Le groupe est porté par une voix un peu rocailleuse, assez pour être accessible au fan de rock lambda mais aussi suffisamment pour imaginer une haleine de whisky que Lemmy de Motörhead trouverait agréable au réveil… et qui plaira au fan du genre.

Avec un chant réglé au poil (et il en faut des longs sur la tête ou au moins sur la barbe pour cette musique) une partie du problème est éludée.

Et on ne critiquera pas de ce passage un peu plus heavy-mélo sur "Halfway to something else" qui varie, de ces chœurs qui reprennent quelques mots énergiquement un entrainant "Keep on fighting" (ou sur "Keep your noses clean", "Shot me down").

 

Quant au reste il est un cran au dessus de tout ce qu'on a pu entendre depuis bien longtemps.

On ne peut dire que du bien de groupes comme 7 weeks (chroniques ici et ) ou de Bukowski pour son premier opus, c'est incontestable. Mais on est ici dans une classe supérieure. Voilà pourquoi même si "Dirty little sister" est sorti en 2009, nous nous devons de vous en parlons aujourd'hui.

De quoi faire rougir un Josh Homme, de faire ami-ami avec les Motörhead et être cité comme référence française du genre rock-stoner.

Grâce à l'appui d'une production sans la moindre faille, le groupe nous assène de riffs dont le style raffole.

Entre lourdeur et longueur, entre le rock'n'roll hyperactif (l'ultra rapide "Keep your noses clean"), explosif et les instants plus posés, Zoé s'impose et compose avec finalement assez peu de fioritures. Hormis la présence d'un harmonica (l'énorme final de "Blue Devils" ou sur "On the other side of the tracks") qui ajoute de la valeur et un côté rock'n'roll à deux morceaux, on sort rarement de la formation rock habituelle.

Mais dès les premières secondes l'ambiance était plantée et la clôture sur le lourd "Many roots for one tree" est un régal de 7.37 minutes qui ne laisse percevoir aucun défaut sur ce "Dirty little sister".

 

On aura beau être pointilleux, et parfois tenter de chercher l'erreur avec un peu de mauvaise foi, on passe 47 délicieuses minutes avec (mauvaise foi on/) certes,  aucune d'innovation ou évolution du genre (/mauvaise foi off) mais dont la troublante efficacité déstabiliserait les plus géographes d'entre nous qui placeraient le Nord-Pas-de-Calais entre la Louisiane et la Californie.

 

Zoé est un groupe dont le bon goût s'exprime depuis le rock'n'roll-stoner des débuts (70's) jusqu’au plus actuel et dont le savant mélange mérite de provoquer quelques états de transe aux plus réceptifs, ou au moins donner envie de cramer du bitume ou vider quelques bouteilles.

Même en étant un public exigeant (pour ne pas dire difficile) on accroche.

Vraiment, Zoé is a dirty dirty little band...et on en redemande.

photo de Tookie
le 04/07/2011

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